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Équateur: Les pays qui ont des dirigeants progressistes affrontent le Plan Condor du XXIe siècle

14 Juin 2025, 17:44pm

Publié par Bolivar Infos

 

 

Par Mercedes Lòpez San Miguel

 

Traduction Françoise Lopez pour Amérique latine-Bolivar Infos

 

Luisa González, l’ancienne candidate à la présidence de l’Équateur pour ke corréisme est arrivée à Buenos Aires pendant une semaine charnière dans la politique argentine. Mardi était prévue une rencontre avec Cristina Fernández de Kirchner qui a été reportée à vendredi après la sentence de la Cour Suprême. A ce sujet, la présidente de la Révolution citoyenne déclare, catégorique: « Je pense que nous, les pays qui avons des Gouvernements progressistes ou des dirigeants progressistes affrontons le Plan Condor du XXIe siècle. »

 

González est venue exposer le cas de l’Équateur après le ballotage dur 13 avril au cours duquel Daniel Noboa a été réélu. Le mouvement de gauche qu’elle représente a déposé une plainte pour détournement de fonds publics et cherche à donner une visibilité à cette situation à l’étranger, c’est pourquoi elle a participé au congrès international de communication politique et aux campagnes législatives qui se sont déroulés cette semaine à l’auditorium de l’université catholique d’Argentine. González a perdu a perdu au premier tour en février pour seulement 17 000 voix et au second tour, contre tous les pronostics, Noboa a gagné avec 11 points d’écart: « Nous, nous exigeons qu’on ouvre les urnes, » déclare la dirigeante de la Révolution citoyenne disciple de Rafael Correa.

 

Luisa, comme on l’appelait dans les spots de campagne et les présentations, a 47 ans et a forgé son caractère de femme indépendante dans un pays machiste: « J’ai été une mère adolescente. Je me suis mariée à 15 ans, j’ai été mère à 16 ans et j’ai divorcé à 22 ans, » raconte-t-elle dans cette interview accordée à PáginaI12. Ensuite, elle a obtenu son diplôme d’avocate et avait une maîtrise d’économie à l’université Complutense de Madrid. Elle est mère célibataire d’un second fils de 11 ans. La sale campagne contre sa candidature disait qu’un soi-disant expert en sécurité affirmait que Correa était le père de cet enfant.

 

  • Vous arrivez en Argentine au moment où Cristina Fernández a été disqualifiée politiquement. Comment ressentez-vous cette confirmation de la condamnation de la dirigeante péroniste à la prison?

 

  • Nous avions programmé une rencontre mardi pour maintenir un dialogue personnel et nous avons été surpris qu’on l’appelle juste à ce moment-là pour la procédure judiciaire. Cristina m’avait appelé après que nous n’ayons pas accepte les résultats des élections et que nous ayons dénoncé une fraude. Elle a eu ce geste si bon, elle l’a apporté tout son soutien et son appui dans cette lutte. (N. d. la R: cette interview a été réalisée avant la rencontre entre les deux femmes, prévue pour vendredi soir.) Je pense que nous, les pays qui avons des Gouvernements progressistes ou des dirigeants progressistes affrontons le Plan Condor du XXIe siècle. tu le vois, ça s’est passé avec Evo Morales en Bolivie,  avec Lula au Brésil, ça se passe avec Cristina en Argentine, ça s’est passé avec Correa en Equateur et maintenant, le président Petro l’affronte aussi en Colombie. On utilise la Justice pour proscrire les personnalités politiques. Ce sont des procédures judiciaires sans preuves ni arguments qui n’ont ni queue ni tête pour le dire simplement.

 

  • Comment se traduit cette utilisation de la Justice en Equateur?

 

  • Dans les élections de 2021, de 2023 et maintenant de 2025, Diana Salazar,  l’ancienne procureur général de la Nation, a joué un rôle politique essentiel.  Avec Andrés Aráuz quand il était notre candidat. Avec le procureur général  de Colombie, ils avaient soi-disant des preuves que l’ELN finançait Aráuz. Les élections sont passés et tout cela a été oublié. Ça n’a été que du cinéma pour porter un coup à la campagne d’ Andrés. Mais bon, en 2023, c’était moi la candidate et ils ont assassiné le candidat Fernando Villavicencio. Et bien que la procureur ait su que des groupes délictueux organisés avaient la responsabilité de ce crime, elle a laissé entendre que c’était la Révolution citoyenne la coupable. L’ex-femme de Villavicencio a dit que Diana Salazar lui a demandé d’accuser notre force politique. Cela m’a affectée pour le second tout parce que la population était bouleversée.

 

En 2025, la nouveauté, c’est que Salazar a renoncé à archiver des affaires liées au trafic de drogues qui impliquaient monsieur Daniel Noboa, sa famille et l’ancien président Guillermo Lasso. Ils l’ont nommée ambassadeur en Argentine et ce qu’on. a découvert, parce qu’il y avait les documents signés, c’est qu’elle avait reçu l’approbation du président Javier Milei plus de 3 ans auparavant. Pendant qu’elle était procureur général puisqu’elle pouvait être éventuellement une employée du Gouvernement de service.

 

  • Votre parti politique a dénoncé une fraude, mais les observateurs internationaux ne l'ont pas confirmée et la communauté ne s'en fait pas l'écho. Que va-t-il se passer maintenant ?

 

  • Même si les observateurs internationaux ne se sont pas plus prononcés, nous demandons qu'ils exigent également l'ouverture des urnes. 11 sondages ne leur donnaient pas la victoire et ils nous ont battu par 11 points, quelque chose qui n'est pas normal. Alors, nous avons commencé à collecter les procès-verbaux, et nous avons découvert qu’alors que le président du bureau de vote doit signer au recto et au verso du procès-verbal, nous voyons qu’il a signé seulement au recto ou seulement au verso, et que dans de nombreux cas, la signature au verso est celle d'une autre personne. Ensuite, qui il y a eu des modifications du procès-verbal soumis au système informatique. Nous avons demandé qu'on n'ouvre presque 14 000 urnes pour pouvoir vérifier car jamais on a pu obtenir qu'on en ouvre seulement une. La chose suivante et que le rapport préliminaire de l'OEA est sorti. Et c'est là que nous avons découvert le problème de l’encre et des stylos billes. Le rapport dit que l’encre s'est transférée entre les deux options électorales : étant donné la symétrie du bulletin, le plier permettait le transfert. Là, nous avons déclenché l’alarme, quelque chose que nous n’aurions jamais imaginé. Nous avons demandé aux gens de nous envoyer les stylos et nous les avons envoyés à l’Institut Canario d’Analyse Criminologique, où une expertise a été faite. C’est un centre spécialisé parmi les meilleurs en Europe. Et là nous avons obtenu l’expertise indiquant que l’encre était aqueuse et n’était pas l’encre à séchage rapide. Face à cela, nous avons demandé au centre national électoral (CNE) d'accéder au matériel contenu dans les kits électoraux et aux bulletins parce qu’il était également possible qu'il y ait dans le type de papier des différences qui permettent le transfert entre les options électorales pour que l'une s’efface d'un côté et qu’elle se transfère de l’autre côté. Le CNE nous a absolument refusé tous les accès que nous avons demandés. Si les élections ont été transparentes, s'ils ont gagné avec tant d'écart, pourquoi n'ouvrent-ils pas les urnes comme nous l'avons fait, nous, en 2017 ? Nous avons gagné avec Lenin Moreno, qui, bon, après, nous a trahis. Mais nous, nous avons ouvert 3000 urnes.

 

  • Vous avez dénoncé le fait que vous avez vécu une campagne sale sur le plan personnel. Pouvez-vous nous la raconter ?

 

  • Je suis mère célibataire de mon second fils. Eux, (le Gouvernement) ils ont amené des États-Unis un mercenaire du nom d'Érik Prince, qui a dit qu'il était expert en sécurité et qu'il pouvait donner de grandes orientations pour combattre les groupes délictueux en Equateur. Il n'a jamais donné aucune orientation, il a quitté le pays sans donner aucune solution. Ce qu'il a fait, ça a été de faire partie de la campagne. Ils l'ont amené en Équateur pour me donner un coup émotionnel et personnel. Il est allé dire aux médias que mon fils était le fils de Rafael. Comment s’en prennent-ils à un enfant de 11 ans ? On le harcèle à l'école. C'était dans l'intention de me porter un coup émotionnel et psychologique pendant la campagne. Cet homme a dit cela aux côtés de deux. ministres et il est parti. Il n'a jamais présenté aucune stratégie de sécurité. Il est venu pour une campagne directement contre Luisa Gonzalez, orchestrée par le Gouvernement. Parce que nous, les femmes, quand nous participons à la politique, on nous attaque sur le plan personnel, sur le plan familial, sur le plan intime, dans notre dignité et dans notre condition de femmes. On s’en prend à notre nom et à notre physique.

 

source en espagnol:

https://www.resumenlatinoamericano.org/2025/06/14/ecuador-luisa-gonzalez-los-paises-con-lideres-progresistas-estamos-enfrentando-un-plan-condor-del-siglo-xxi/

URL de cet article:

https://bolivarinfos.over-blog.com/2025/06/equateur-les-pays-qui-ont-des-dirigeants-progressistes-affrontent-le-plan-condor-du-xxie-siecle.html