Honduras: Xiomara Castro dénonce une tentative de fraude au CNE
Traduction Françoise Lopez pour Amérique latine-Bolivar Infos
« Nous ne pouvons pas permettre que la fraude se reproduise comme en 2013 et 2017. Nous exigeons le respect de la volonté du peuple ; nous exigeons des élections propres et transparentes », a déclaré la présidente.
La présidente de la République du Honduras, Xiomara Castro, a à nouveau dénoncé les « manœuvres frauduleuses » que le Parti Libéral et le Parti National cherchent à utiliser à nouveau comme un 2013 et 2017 au détriment de la volonté du peuple, face aux élections générales du 30 novembre prochain.
Elle a demandé des élections propres et transparentes et soutenue l'appel de la candidate du parti LIBRE (Liberté et Refondation), l’avocate Rixi Ramona Moncada Godoy et de l'ancien président du Honduras, coordinateur général de l'organisme politique. Tous deux ont décidé d'organiser une manifestation populaire le 26, le 27 et le 28 juin prochain dans le cadre de la commémoration du coup d'Etat militaire de 2009.
Xiomara Castro également critiquer les députés qui n'ont pas soutenu le projet de loi visant à installer la commission internationale contre la corruption et l'impunité au Honduras (CICIH) en les accusant de donner « un coup de griffe » au peuple et de révéler leur véritable intention de ne pas respecter le mécanisme.
« Hier, il y a eu un autre coup de griffes au peuple. Ceux qui disent que la CCIH viendra, ceux-là même qui ont expulsé la MACCIH, hier, ce sont les mêmes qui ont voté pour que la CIC ne vienne pas, », a déclaré la présidente en remettant au ministère de la santé quatre véhicules qui fonctionneront comme cliniques mobiles et unités d'odontologie et de gynécologie.
« Il est évident qu'ils ont tombé les masques, et que ce sont eux qui ne veulent pas que la CCH vienne, » a ajouté Xiomara Castro en faisant allusion aux parlementaires que on discutait cette proposition mercredi dernier.
Les députés de l'opposition ont justifié leur vote contre par le fait que « LIBRE a ignoré les observations présentées qui était destiné à garantir l'autonomie et l'impartialité du mécanisme. »
Un pas de plus: où est le piège ?
Le représentant du conseil national électoral (CNE) du Honduras, Marlon Ochoa, a mis en garde contre une étape supplémentaire dans le flux de transmission des résultats électoraux (TREP) pour rééditer la fraude de 2013 et de 2017.
Selon Ochoa, à la différence de la procédure utilisée aux primaires de 2025 et aux élections générales de 2021, le nouveau modèle inclut une vérification manuelle postérieure à la validation automatique dans laquelle une personne décide si un procès-verbal est divulgué ou non.
Le fonctionnaire du CNE a précisé que c’est à ce stade du processus que les fraudes ont été commises lors des élections générales précédentes, en excluant ou en retardant la publication des procès-verbaux du TREP.
« Le modèle est pratiquement le même que celui de 2017, mais ils y ajoutent une étape, la révision manuelle, et c'est là que se trouve le piège. En 2013, 5 000 procès-verbaux favorables à la présidente Xiomara Castro n'ont pas été publiés et en 2017, ils ont retardé la divulgation des procès-verbaux pour justifier leur envoi à un scrutin spécial, où ils ont retourné le résultat, » a précisé Ochoa.
De même, il a indiqué que pendant les élections primaire de cette année, on a réussi à divulguer des résultats correspondant aux votes des Honduriens parmi lesquels le nombre de votants enregistré par le dispositif biométrique et le nombre de ce qui apparaissaient dans le même procès-verbal.
« Cette fois, il ne divulgueront pas et ne feront pas la somme des procès-verbaux avec des incohérences évidentes, comme ceux dans lesquels apparaissent 300 électeurs quand seulement 100 sont allé voter. On ne va pas permettre cela, », a-t-il souligné.
Marlon Ochoa avertis que la majorité des deux partis (le Parti Libéral et le Parti National) pro un modèle similaire à celui de 2017 pour ouvrir une « fenêtre de fraude. »
Dans son intervention, il a rappelé que l'absence de représentation dans les organes électoraux a laissé Libre sans surveillance lors des élections de 2013 et 2017, ce qui a facilité la fraude. Il a annoncé que le parti proposera que l'étape de l'examen manuel soit entièrement publique, télévisée et avec la présence d'observateurs de tous les partis.
Face aux élections générales de novembre, la candidate présidentielle du Parti libre a dénoncé une tentative de fraude au CNE. Elle accuse les secteurs politiques traditionnels de préparer un schéma similaire à celui permis par les irrégularités dans les processus de 2013 et 2017.
En 2013, les autorités électorales ont déclaré Juan Orlando Hernández, du Parti National, vainqueur face à Xiomara Castro, de LIBRE à la suite d'élections infestées d'allégations de corruption.
Alors que Castro avait un avantage important dans le décompte des voix, l'interruption du système de transmission des résultats par le Tribunal Suprême Electoral (TSE) a été suivie d'un renversement drastique des résultats. D'où la victoire d'Henandez. En conséquence, des accusations d'achat de voix, de modification des procès-verbaux, d'incohérences dans le registre électoral et d'autres anomalies sont apparues, ce qui a entraîné des protestations massives et un profond sentiment populaire de délégitimation.
Quatre ans plus tard, lors des élections suivantes, cette histoire a eu des séquelles avec un niveau plus élevé de controverse et de violence. Cette fois-là, Juan Orlando Hernández cherchait à être réélu bien que la Constitution hondurienne l'interdise expressément. Au-delà de cela, le décompte des voix s'est à nouveau arrêté, brusquement, lorsque Salvador Nasralla, candidat de l'Alliance d'opposition contre la dictature (qui comprenait LIBRE), a été en tête.
Lorsque le processus a repris, la tendance s'est inversée, et ils ont déclaré Hernández comme « le gagnant » pour la deuxième fois. Après cet événement, il y a eu des manifestations dont la répression a fait des morts et des blessés. À ce stade, l'Organisation des États américains (OEA) elle-même a signalé de graves irrégularités et recommandé la répétition des élections, mais sa suggestion a été ignorée.
Source en espagnol:
https://www.telesurtv.net/honduras-xiomara-castro-intento-fraude-cne/
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