Pérou: L’empire de l’impunité
Par Gustavo Espinoza M
Traduction Françoise Lopez pour Amérique latine-Bolivar Infos
Par 15, voie en faveur et ci-contre, la commission de constitution du congrès de la république à approuvé une soi-disant « loi d’amnistie » ratifiée en toute hâte par la session plénière de l'assemblée législative en faveur des membres des forces armées et des policiers impliqué dans des délits, liés à la violation des droits de l'homme et à d’autres violations, pendant qu'on appelle la période du « conflit interne. » Certainement, les parlementaires de Force Populaire et les groupes les plus réactionnaires qui soutiennent le régime actuel ont voté en faveur de cette loi.
À ce sujet, on a cherché à forger deux concepts ambigus. Le premier prétend affirmer qu'il s'agit de « commandants » de la police ou de l'armée qui ont agi « en combattant le terrorisme et la subversion. »
Une telle affirmation est fausse est destinée à convertir en « vaillants combattants » ceux qui, pendant les années de la violence ont attaqué, pillé, volé, incendié des villages et ont violé et tué des gens impunément. Suite à ces délits, ils ont profité des bien qu'ils ont trouvé dans les villages ou qu'ils ont arrachés à des victimes soumises à des pratiques cruelles, inhumaine et dégradantes.
Ils n'ont pas été des héros, mais des bourreaux quand ils n'ont pas été des voleurs et des assassins, vêtu d'uniforme que l'État leur avait confié. À leur décharge, ils ont pu arguer -non sans fondement- quand on les avait envoyé « au front », précisément pour cela, pour commettre des délais afin de donner une leçon à des populations ou de les exterminer.
C’est le cas de ceux qui ont attaqué Accomarca, Umaro, Bellavista, et Llocllapampa en 1986, à la tête des Brigades “Lince” sous le commandement direct de Thelmo Hurtado. On se souvient même qu'ils ont enfermé des enfants et des femmes dans une ferme à laquelle ils ont mis le feu jusqu'à ce qu'ils brûlent vifs pour ensuite lancer des grenades pour détruire leurs corps.
Les auteurs de cet acte, interrogés à l'époque par les membres du Congres de la république -Javier Valleriestra- ont assuré qu'ils avaient agi en obéissant à « des ordres supérieurs », et assassiné des enfants de trois ou quatre ans pour les empêcher de « devenir terroristes en grandissant. »
À l'époque, le tribunal militaire a « condamné » Hurtado à « huit jours d'arrêts de rigueur » pour « excès dans l'accomplissement de sa fonction. » Bien que cette sanction ait été modifiée par la suite, la juridiction militaire ne lui a jamais retiré son soutien. Elle a tout fait pour le protéger et l’a même envoyé aux États-Unis d'Amérique du Nord pour qu'il échappe à la justice. De plus, il a été promu pour qu’il "ne soit pas lésé".
Évidemment, ce n'est pas le seul cas. Il y a eu des dizaines de massacre identiques sur le territoire national. On pourrait rappeler certains cas particuliers comme celui de Santa Rosa, de Putis, de Pomatambo, de Cayara, de Parcco d’Alto ou de Chucchi ou le massacre de Pernales qui a eu lieu en juin 1986 -il y a 39 ans- qui a fait 300 morts dans le CRAS de San Pedro et dans la Colonie Pénale de El Frontón, bombardée par la Marine de guerre.
Il faudrait creuser le sol de caserne comme celle de Los Cabitos de Ayacucho, ou de bases comme celle du Stade Municipal de Huanta ou d’autres, situées à Ayacucho, Huancavelica, Apurímac ou Cusco, où, selon toute probabilité, on devrait trouver des restes humains, pour connaître l'amplitude des délits à la matière.
De plus, il faudrait rappeler l'action des escadrons de la mort comme le groupe Colina purée, exterminer environ 60 personnes dans différentes juridictions du pays, de La Cantuta à Pativilca, Barrios Altos. Pour ceux-ci, le Gouvernement de Fujimori, à son époque, avait imaginé une «amnistie » qui n'a pas été mise en œuvre à cause des mêmes critiques internationales qui s’élèveront contre celle qu'on cherche à imposer aujourd’hui.
Conformément au projet approuvé par la commission parlementaire, les auteurs de ces crimes, non seulement seraient lavés de toute responsabilité légale, mais ils passeraient dans l'histoire comme des « combattants qui ont lutté pour la paix du pays », comme des héros temporairement incompris et sacrifiés.
Mais un second « argument » a été utilisé pour justifier ce projet de loi : on affirme que « le temps a passé » et que ses actes n'ont jamais été jugé. Le faire maintenant, serait "hors du temps. »
Un admettant que, en effet, beaucoup d'années soient passés depuis ces crimes, il faudrait se demander la raison d'un tel retour. La faute n'en est pas, évidemment, aux victimes. Même pas à leurs familles qui ont dénoncé les faits et réclamé justice. La faute en est plus au système de justice obsolète -une responsabilité de la classe dominante- et il faut signaler que pendant toutes ces années, les auteurs de ces actes ont été protégés par les institutions policière et militaire qui se sont escrimées à retarder les procédures et à rendre encore plus lente l'action de la justice.
Dans certains cas, ils les ont laissés « en fuite », et dans d'autres cas, ils les ont même aidé à quitter le pays pour échapper à la loi. Le cas dû « commandant Camion » a été emblématique en son temps.Par ailleurs, ceux qui étaient chargés d'intervenir pour les mettre « à la disposition » ne l'ont même pas fait de sorte qu'ils ont pu vivre sans problème pendant longtemps. Ils n'ont donc aucune autorité pour prétendre que « le temps a passé. »
Il faut souligner que cette pratique punitive, de crimes et d'extermination, n'a pas été mise en œuvre uniquement au Pérou. Elle a été appliquée dans d'autres pays comme le Chili, le Brésil, l'Uruguay, l'Argentine et la Bolivie. Elle a fait partie d'une sorte « d’école de guerre » mise au point par l'empire pour intimider les peuples et en finir avec la résistance aux politiques répressives de la classe dominante.
Comme cela s'est produit auparavant, il est prévisible qu'aussi bien dans le pays qu'au-delà de nos frontières, s'élève à présent un solide mouvement de protestation, de rejet et de résistance à une disposition comme celle qu’on prétend imposer dans le pays. Et c’est que partout la conviction a grandi que ces crimes ne peuvent pas être ignorés. L'idée qu'ils ne sont pas prescrits par le passage du temps est également forte. Mais les conventions sur internationales qui régule les droits de l'homme dans le monde stipulent déjà qu'on ne peut mettre en place des dispositions ou des lois qui accordent de l'amnistie, la grâce ou d'autres dispositions similaire à des individus responsables de ces délits qui peuvent être matière à condamnation dans n'importe quel tribunal et quel que soit le temps écoulé. En d'autres termes, les procès resteront ouverts dans toutes les parties et les actions qui en découleront ne seront jamais prescrites.
De plus, ces conventions signées par l'État péruvien ont force de loi et un poids décisif étant donné qu'elles ont été considérées comme un mandat de la Constitution. Ce qu'on appelle le « Contrôle diffus », sur toute action de justice permettra aux juges d'éviter cette dispositions illégale. Il ne suffit donc pas qu'une commission ou une session plénière le disent pour que cette loi s'impose. Le sang -disent les Anglais- est plus épais que l'eau. Il ne disparaît pas facilement.
Source en espagnol :
https://www.resumenlatinoamericano.org/2025/06/16/peru-el-imperio-de-la-impunidad/
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