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International: Signes d’affrontement entre les Etats-Unis et la Chine
Par Francesco Casadó
Traduction Françoise Lopez pour Amérique latine-Bolivar Infos
La menace qu’implique pour l'hégémonie des États-Unis le développement rapide de la Chine multiplie les possibilités d'un conflit entre les deux puissances. Depuis la guerre commerciale et technologique jusqu'à un affrontement politique et militaire à Taïwan, ces possibilités sont plus que probables. La mer de Chine est également un point chaud. Aussi bien la mer de l’est où se trouvent les bases militaires japonaises et coréennes que la mer méridionale pleine d'îles et de ressources naturelles en litige entre le géant rouge et les pays voisins.
La guerre commerciale des États-Unis a commencé en 2017, avec le premier mandat de Donald Trump, sous forme de sanctions économiques et de restrictions des exportations. Alors, l'État a reconnu dans la stratégie de la sécurité nationale, la « compétition entre grandes puissances » avec la Chine. Maintenant, les droits de douane de Trump cherchent à empêcher l'accès à la technologie, pointe et à maintenir la dépendance de la Chine envers l'oxydant. Le commerce entre les deux pays à diminué de presque 20 % et, selon les estimations économique, dans le pire des cas, cette diminution pourrait atteindre 50 %. Le géant asiatique centralise sa production agricole dans les plaines du Nord, une plaine aussi grande que l’Espagne, où se trouve la plus grande plantation de céréales et de coton de la République populaire de Chine. Ce territoire est bordé par la capitale, Pékin, et la ville de Shanghai, principal centre technologique et financier.
Le déplacement des grands centres économiques des États-Unis et de l'Europe vers l'Asie avec un changement de paradigme dans lequel un ensemble de systèmes technologiques, en particulier les technologies de l'information, de la communication, l'intelligence artificielle et la nano-technologie acquièrent de plus en plus importance, est une réalité. Cette ascension stratégique peut libérer la Chine de la domination économique de Washington mais doit améliorer le transfert de développement et d'innovation vers les pays du Sud mondial. Même si une grande partie des entreprises technologiques chinoises sont des entreprises privées, leur modèle de financement est un modèle public et privé, mais sous la direction de l'État. La Chine socialiste a toujours eu le contrôle du développement des corporations et s'est toujours réservé la majorité dans les directoires de ses multinationales comme ZTE et Huawei. Cette dernière est même la propriété de ses employés.
La mer méridionale chinoise ou mer du Sud est une autre scène de tensions commerciales et militaires entre les deux puissances. C'est une importante voix du commerce mondial avec une industrie de la pêche prospère. Pékin réclame la propriété d'une grande partie de cette zone connue comme « la ligne des neuf points » et a transformé certains atolls en îles artificielles dans lesquelles pourraient être installées ses bases militaires.
La ligne des neuf points est une ligne en forme de tracé en 1947 par le Gouvernement nationaliste qui a précédé la Chine communiste. Le plan qui a été publié comprenait le territoire qu’il réclamait comme lui appartenant dans la mer de la Chine méridionale pour des motifs historiques et culturels. Sous le mandat de Mao Tse Tung, les points du golfe du Tonkin en territoire vietnamien, ont été retirés. Dans la carte en vigueur sont incluses les îles Paracel, relativement proche de la grande chinoise de Hainan, mais revendiquées aussi par le Vietnam, et les îles Spratly, celles-ci, étant réellement loin des côtes.
En 2013, les Philippines ont réclamé la souveraineté sur les îles Spratly devant le tribunal d'arbitrage de La Haye et obtenu que les droits historiques allégués par la Chine soient invalidés. Depuis, deux fréquences affrontements se sont produit entre des bateaux de la marine et les gardes côte. Les Philippines ont signé avec le Japon, l’important Accord d'Accès Réciproque mais conserve en même temps des relations dans le secteur de la Défense avec les États-Unis, la Corée-du-Sud, l'Allemagne et la France.
L'initiative de la Bande et de la Route s'étend dans la mer méridionale vers le sud, en direction du détroit de Malaca. Presque un quart du commerce maritime mondial passe par cette mer. Cette initiative consiste à recréer l'ancienne Route de la Soie, un corridor qui, du IIIe siècle avant Jésus-Christ au Moyen Âge, partait de Pékin vers le littoral méditerranéen. Pendant son existence, les empires se sont affrontés pour contrôler des territoires stratégiques tout au long de la route de la soie, et la guerre a fait partie de son développement : la république de Rome a lutté contre l'Iran antique lors de la bataille de Carras, les tribus nomades d'Asie centrale contre l'empire chinois ou les empires mongols et ottoman.
La Bande et de la Route (IFR), en plus des corridors ferroviaires, possède aussi une voie maritime. La Chine a décidé de ne pas être une puissance terrestre en développant ses capacités commerciales et militaires maritimes pour élargir son influence stratégique dans un monde multipolaire, avec la Russie et l'Amérique latine. En 2024, plus de la moitié des importations du géant asiatique ont été obtenues dans des pays qui font partie de l’IFR. La Chine est le second partenaire commercial de l'Union européenne. En mars, le parlement européen a levé les restrictions aux rencontres entre les législateurs, un geste de détente avant la crainte des nouvelles politiques du Gouvernement Trump.
La Chine orientale est une autre masse d'eau importante, également connu sous le nom de mer de l'Est. C'est la scène du conflit, le plus important dans la région : Taïwan et sa capitale Taipei. La Chine possède dans la mer orientale, deux sièges de la flotte de l'armée populaire de libération, soutenus par leurs forces aéronavales respectives. En face, se trouve les bas navales étasuniennes du Japon et de Corée-du-Sud. Le « dragon naval chinois » a transformé ces aux en arsenal en y plaçant 700 bateaux de guerre et sous-marins, 260 de plus que les États-Unis.
Le président Xi Jinping a affirmé que l'un de ses principaux objectifs politiques est de réussir à obtenir la supériorité dans la région d'Asie Pacifique. Le contrôle des mers est crucial pour l'économie chinoise puisqu'elle dépend dans une grande mesure des importations et des exportations. C’est pourquoi le géant rouge est en train de se transformer de puissance terrestre en puissance navale.
L'objectif de Pékin n'est d'autres que de s'éteindre vers l'océan Pacifique et l'océan indien, du détroit de Malaca à celui d’Ormuz en étendant son influence commerciale grâce à des projets commerciaux et à des projets d'infrastructures avec les pays voisins, au-delà de ce qu'on appelle la « première chaîne d’îles. » Cette série d'îles s'étend du Japon jusqu'à la Malaisie et forme un mur de contention que les États-Unis et leurs alliés utilisent pour faire obstacle à l'avancée maritime de la Chine.
Taïwan est considérée par le Gouvernement de Xi Jinping comme une partie de la Chine continentale. Il pense que sa réunification est seulement une question de temps et doit arriver « inévitablement. », Les tensions politiques remontent à la fin de la guerre civile quand le parti communiste chinois a chassé du pouvoir le mouvement Kuomintang, une organisation nationaliste de droite qui a dû fuir à Taïwan où il a gouverné en tant que partie unique pendant presque 40 ans, jusqu'en 1987. Pendant ce temps, l’assertivité chinoise a su exprimer avec constance son opposition à l’indépendance de Taïwan quelle que soit l’augmentation des aides militaires reçues par Taipei.
Washington considère la République Populaire de Chine comme l'unique Gouvernement chinois. Il ne peut ni reconnaître explicitement la souveraineté de Taïwan ni maintenir des relations diplomatiques mais il a de solides relations officieuses grâce à l'institut américain à Taïwan (IAT), considéré comme l'ambassade des États-Unis de fait dans la capitale. Il y a eu un moment critique dans les relations internationales en 2022 lors du voyage de Nancy Pelosi, présidente de la chambre des représentants des États-Unis, sur l’île. C'était la première visite d'un représentant des États-Unis de haut niveau et le géant rouge l’a considérée comme une violation de la « politique d'une seule Chine. »
La finalité déclarée de Pelosi était de créer un réseau d'alliance de son pays dans la région Indo-Pacifique et d'impliquer les puissances européennes dans sa campagne pour l'indépendance de l’île. L'union européenne, jusqu'à présent refuse de prendre une décision officielle bien qu'on observe une meilleure acceptation de la souveraineté de l'île, l'un des plus féroces critiques est Reinhold Bütikofer, l'ancien président des Verts allemands. Il affirme que le statut de Taïwan ne peut être changé pacifiquement et qu'il est possible de limiter la menace militaire « si Pékin comprend qu'une telle agression aurait un prix très élevé pour la République Populaire de Chine, elle-même. » La réalité est qu'en 2020, il y a eu 380 incursions d’avions militaires dans la zone de Taïwan. Depuis, leur nombre a doublé chaque année. En juin, le chef du Pentagone, Pete Hegseth, a averti lors du forum sur la sécurité asiatique qui a eu lieu à Singapour, que toute tentative de la Chine communiste pour conquérir Taïwan aurait des conséquences catastrophiques pour l’Indo-Pacifique.
Mais il n'y a pas non plus de concert dans la population et dans les entreprises locales de Taïwan, à propos de l'indépendance. Il y a eu une forte opposition à la accord signée par Donald Trump et la multinationale taïwanaise TSMC, leader mondial dans la production de semi-conducteurs, pour réaliser un investissement de plusieurs millions en Arizona. La future construction de 5 usines de chips en territoire étasunien a été interprétée comme une extorsion payée aux États-Unis pour la défendre d’une invasion chinoise. Il existe même une crainte justifiée que sous la doctrine de « l'Amérique d'abord », l'entreprise TSMC finisse par être complètement démantelée et que Washington obtienne la domination technologique sur les microprocesseurs. L'importance de l'État chinois dans le conflit serait d'obtenir la réunification et de mettre fin au modèle de prospérité néolibéral à Taïwan. Cela signifierait atteindre un rêve national et en même temps une victoire politique pour le sud mondial.
Source en espagnol:
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