États-Unis : La chef du renseignement reconnaît la politique de changement de régimes
Traduction Françoise Lopez pour Amérique latine–Bolivar Infos
La directrice du renseignement national des États-Unis, Tulsi Gabbard, a dit vendredi, dans son intervention au Dialogue de Manama, un sommet annuel sur la sécurité qui a lieu à Bahreïn, que la politique étrangère de son pays basée sur le renversement de Gouvernements et l'imposition de régimes favorables dans d'autres pays avait fait un grand nombre de victimes dans le monde entier.
« L'ancienne façon de penser de Washington et qui nous a freiné pendant trop de temps est quelque chose que nous espérons avoir laissé de côté. Pendant des décennies, notre politique étrangère a été coincée dans un cycle contre-productif et interminable de changements de régime ou de construction de nations, » a déclaré Gabbard.
Elle a précisé que cette stratégie « consistait à renverser des régimes, chercher à imposer notre système de gouvernement à d'autres, intervenir dans des conflits qu'on comprenait à peine et en sortir avec plus d'ennemis, que d’alliés. »
Et elle a admis que cette stratégie n'avait que de mauvaises conséquences pour le pays, puisque « on dépensait des milliards, on perdait d’innombrables vies et, dans beaucoup de cas, on créait plus de menaces pour la sécurité. »
Mais elle a souligné que le président actuel des États-Unis, Donald Trump, n'utiliserait pas cette stratégie, car « il a été élu par le peuple des États-Unis pour y mettre fin. »
Donald Trump est arrivé au pouvoir en janvier avec la promesse de mettre fin aux conflits en cours dans le monde, parmi lesquels la guerre en Ukraine et dans la bande de Gaza. Bien qu'il ait réussi à obtenir un cessez-le-feu dans l'enclave côtière palestinienne, la paix à Gaza semble un objectif difficile à atteindre à cause des violations répétées de la trêve par Israël, largement soutenues par le président républicain.
Tramp a fait des pas dans d'autres points du globe qui ont fait augmenter les tensions et préparent le terrain pour une intervention militaire directe de Washington.
Au Venezuela, par exemple, les actions militaires des États-Unis contre des bateaux accusés de « trafic de drogue en provenance du pays bolivarien » ont sapé la paix et la stabilité en Amérique latine. Caracas remets en question le véritable objectif de la campagne des États-Unis contre les drogues et avertit que les intentions de Washington sont de renverser le Gouvernement de Nicolas Maduro et de le remplacer par un régime « pantin ».
« La vérité est que le Venezuela est innocent et que tout ce qui est en train d'être fait contre le le Venezuela est destiné à justifier une guerre, un changement de régime et à nous voler l'immense richesse pétrolière qui est la principale réserve de pétrole et la quatrième réserve de gaz du monde, » a déclaré cette semaine Maduro.
Le Gouvernement Trump a aussi eu recours à la « menace nucléaire » iranienne non fondée en juin, pour se joindre aux agressions israéliennes contre le territoire iranien. La guerre de 12 jours, qui s'est achevée le 24 juin, était destinée, selon les autorités iraniennes, à fomenter un conflit interne et à renverser le système de la république islamique, un objectif qui n'a jamais été atteint à cause de l'unité national de l’Iran.
Par conséquent, malgré les affirmations de la directrice du renseignement des États-Unis, la stratégie de « changement de Gouvernements » continue à être la pierre angulaire de la politique étrangère de la Maison Blanche et n'a jamais été mise de côté.
Source en espagnol :
https://www.resumenlatinoamericano.org/2025/11/01/estados-unidos-jefa-de-inteligencia-admite-politica-de-cambiar-regimenes-en-mundo/
URL de cet article :