Venezuela : Le Guyana étend ses opérations pétrolières illégales dans l’Esequibo

Daniel Ruiz

Traduction Françoise Lopez pour Amérique latine–Bolivar Infos

Avec l'approbation du septième projet d'ExxonMobil, et l'arrivée d'un nouveau bateau se renforce une escalade que le Venezuela a dénoncé comme une violation de droit international et de l’accord d’Argyle.

Le Gouvernement du Guyana avance dans l'expansion des opérations pétrolières dans le bloc Stabroek, situé dans les eaux encore à délimiter de l’Esequibo Guyanais avec l'approbation du plan de développement du gisement Hammerhead, le septième projet accordé à ExxonMobil dans la zone en litige.

Cette mesure renforce une escalade d'actions unilatérales que le Gouvernement du Venezuela a dénoncé catégoriquement. Caracas qualifie cette manœuvre de violation des principes du droit international et de non-respect des engagements de l’accord d’Argyle de 2023.

L'avancée extractiviste de la transnationale  étasunienne Chevron sur le territoire en litige de l’Esequibo a été confirmé après que son directeur exécutif, Mike, Wirth, est annoncé, non seulement le début de la production dans le projet Yellowtail mais aussi la décision finale d’investir dans le développement de Hammerhead dirige ExxonMobil dans le bloc Stabroek, situé dans les eaux dont le Venezuela réclame la souveraineté.

Les tensions se sont aggravées après l'arrivée du bateau de production flottant (FPSO) ONE GUYANA. Le Venezuela a rejeté l'exploitation de ce navire, estimant que l'alliance entre le Gouvernement guyanais et ExxonMobil mettait en péril la paix et la stabilité de la région.

Le Gouvernement du Venezuela a remis le 2 août dernier, une note de protestation verbale à la république, coopérative du Guyana, rejetant, l'expansion, continue des opérations pétrolières légales de la transnationales ExxonMobil dans le bloc Stabroek situé dans les eaux encore à délimiter de l’Esequibo Guyanais.

Dans sa lettre, la chancellerie du Venezuela dirigée par Yvan Gil dénonce le fait que les activités du bateau, flottant de production, de stockage et de déchargement (FPSO) One Guyana sont illégales.

Ce modèle d'extraction accélérée a rapporté des bénéfices lucratifs au consortium qui a enregistré 10 400 000 000 de $ en 2024, une augmentation de 64 % par rapport à l'année précédente. ExxonMobil, à lui seul, a obtenu 4 700 000 000 de dollars de bénéfices sur ses opérations en Guyana, cette année.

Mais comme le souligne le groupe d'investigation, Mission Vérité, l'essor pétrolier a été accompagné par un assouplissement délibéré des règles environnementales. Entre 2019 et 2023, ExxonMobil a brûlé illégalement 687 000 002 m³ de gaz qui ont généré plus de 1 300 000 tonnes de CO2, bien que sa licence l’interdise.  La licence a été modifiée rétroactivement pour favoriser la corporation.

Ce schéma de cooptation de l'appareil judiciaire et régulateur, selon l'analyse, renforce le cadre d'impunité des opérations menées par le consortium, alors que les bénéfices ne se traduisent pas en améliorations pour la population. Actuellement, 43 % des Guyanais vivent dans la pauvreté et le taux de chômage est de 14 %.

Les opérations dans ce bloc sont exécutées par un consortium composé par ExxonMobil (45 %), Chevron (30 %) et la compagnie d’État chinoise CNOOC (25 %).

Le centre de ces opérations se trouvent dans les eaux de l’Esequibo, un territoire de plus de 159 000 km² que le Venezuela réclame légitimement en vertu de l'accord de Genève, de 1966, un instrument qui reconnaît une controverse territoriale en attente de résolution.

Source en espagnol :
https://www.telesurtv.net/guyana-expande-operaciones-en-esequibo/
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