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Amérique Latine : L'Amérique Latine n'a pas besoin de nouvelles puissances impériales

4 Février 2018, 17:39pm

Publié par Bolivar Infos

 

La presse uruguayenne dont le vaisseau amiral est El País commente la cataracte verbale provocatrice du Secrétaire d'Etat nord-américain Rex Tillerson.

 

Les Etats-Unis attendent que les militaires vénézuéliens renversent le régime chaviste et envisagent même l'éventualité que Nicolás Maduro finisse dans une « belle villa sur la plage » à Cuba. Mais le message le plus fort pour la région lancé par le Gouvernement de Donald Trump a été son alerte concernant l'influence croissante de la Chine et de la Russie en Amérique Latine.

 

Celui qui a été chargé de lancer cette alerte est le secrétaire d'Etat Rex Tillerson, dans un discours qu'il aprononcé à l'Université d'Austin, Texas, avant de commencer sa première tournée en Amérique Latine qui le conduira au Mexique, en Argentine, au Pérou, en Colombie et en Jamaïque, dans les Caraïbes.

 

Dans son discours, Tillerson a averti les pays d'Amérique Latine qu'ils avaient une dépendance excessive envers leurs relations économiques avec la Chine et il a donné comme argument que la région n'a pas besoin de nouvelles puissances impériales.

 

« Aujourd'hui, la Chine s'est établie en Amérique Latine. Elle utilise le pouvoir économique pour amener la région dans son orbite, la question est : à quel prix ? » a déclaré le chef de la diplomatie des Etats-Unis.

 

Tillerson a dit que maintenant, la Chine est le principal partenaire commercial du Chili, de l'Argentine, du Brésil et du Pérou et il a remarqué que des institutions fortes et des Gouvernements responsables doivent assurer leur souveraineté face à « des acteurs potentiellement prédateurs » qui arrivent dans la région.

 

« Même si cette relations commerciale a apporté des bénéfices, les pratiques commerciales injustes (…) ont aussi lésé les secteurs manufacturiers de ces pays, provoquant le chômage et des salaires plus faibles pour les travailleurs, » a-t-il souligné.

 

«  L'Amérique Latine n'a pas besoin de nouvelles puissances impériales qui ne cherchent qu'à profiter de leur propre main-d'oeuvre, » a-t-il soutenu. Et immédiatmeent, il a attaqué la Russie : « Le présence russe croissante est également alarmante parce qu'elle continue à vendre des armes et du matériel militaire à des régimes hostiles qui ne partagent pas et ne respectent pas les valeurs démocratiques. » Tillerson n'a pas précisé à quels pays il pensait mais tout au long de son discours, il a parlé du Venezuela et de Cuba comme des 2 pays qui « ignorent l'époque démocratique en Amérique Latine. »

 

« Les Etats-Unis continueront d'être le partenaire le plus stable, fort et durable de l'Amérique Latine, » a-t-il déclaré. « Notre région doit être la garde contre les puissances lointaines qui ne reflètent pas les valeurs fodnamentales de la région.  Les Etats-Unis sont un contraste évident avec cela. (…) Nous, nous cherchons des associés, » a-t-il affirmé ensuite.

 

« Le modèle de développement dirigé par la Chine rappelle le passé. Ca ne doit pas être le futur de l'hémisphère, » a-t-il ajouté et il a souligné que « les pratiques commerciales déloyales » coûteront des emplois.

 

Bien que Tillerson n'ait pas incluyó l'Uruguay dans sa tournée, le message qu'il a envoyé ce soir depuis Austin à propos de l'ingérence chinoise dans la région a beaucoup à voir avec ce que le Gouvernement de Tabaré Vázquez est en train de faire dans le domaine du commerce.

 

C'est que le commerce de l'Uruguay avec la Chine est en hausse. Selon l'agence gouvernementale Uruguay XXI, les demandes d'exportation (y compris les zones franches) atteignent 698 millions de $US en janvier, ce qui représente une augmentation de 21% en termes inter-annuels. L'Asie (en particulier la Chine) continue à être la principale destination du commerce de l'Uruguay, suivie par le MERCOSUR et l'Union Européenne qui ont eu moins de dynamisme en 2017.

 

Vázquez est allé en Chine en octobre 2016 et le chancelier chinois Wang Yi s'est rendu en Uruguay. Les 2 pays sont en train de négocier un Traité de Libre Commerce (TLC) qui inquiète certains secteurs du Front Large.

 

Les relations diplomatiques entre l'Uruguay et la Chine sont dans l'un de leurs meilleurs moments au point qu'on parle d'une alliance stratégique qui amènerait la signature d'un TLC à l'intérieur ou à l'extérieur du MERCOSUR, selon ce qu'a déclaré Wang Yi pendant sa visite à Montevideo.

 

Mais cela ne convient pas à tout le Front Large et comme ils ont freiné un TLC avec les Etats-Unis sous le premier Gouvernement de Vázquez et en ont gelé sous ce Gouvernement-ci un autre avec le Chili, maintenant, ils prennent le même chemin pour bloquer l'accord avec la Chine.

 

L'ex-président sénateur du MPP José Mujica a dit qu'il soutien tl'intensification du commerce avec la Chine mais ne partage pas l'idée d' un TLC. « Il faut régler ligne par ligne tout ce qu'on peut avec la Chine (…) Le mot TLC, je ne voulais pas l'utiliser parce que ça amène quelque chose, » a dit Mujica. En plus, il a appelé à « lutter impitoyablement pour baisser les droits de douanes. »

 

Pour sa part, le secrétairéé général du Parti Communiste, Juan Castillo, a dit la semaine dernière à El País que l'annonce d'un accord de commerce avec la Chine « est une bonne nouvelle » mais il a affirmé que si c'est sous forme d'un TLC, il faut examiner les contenus et écouter les avis des secteurs impliqués (…) « Il faut voir le contenu d'un TLC avec la Chine, le Parti n'a pas 2 disocurs. Parce que c'est la Chine, nous n'allons pas approuver les yeux fermés, nous voulons défendre le travail des Uruguayens et notre souveraineté, » a-t-il remarqué.

 

Le député socialiste Roberto Chiazzaro a pris la même position il y a 2 mois.

 

Shannon, l'expert de la región que Trump perd

 

Le départ du diplomate Thomas Shannon prive les Etats-Unis de l'un de ses grands experts de l'Amérique Latine, une région à laquelle il a consacré la plupart de ses 35 années de carrière au service de 6 présidents. A la demande du secrétaire d'Etat Rex Tillerson, il poursuivra sa tâche de sous-secrétaire aux Affaires Politiques (le 3° du Département) jusqu'à ce que son successeur soit nommé. La mort de sa mère en novembre et son 60° anniversaire cette semaine ont convaincu Shannon que c'est le moment pour lui de changer de vie.

 

Shannon appartient à une petite élite de diplomates du plus haut rang du service des affaires étrangères étasunien. Avec son départ, il n'en restera qu'un ( Stephen Mull) sur les 5 qui avaient ce rang quand Donald Trump est arrivé à la Maison Blanche il y a 1 an.

 

La région à laquelle il manquera le moins est l'Amérique Latine où il se meut avec aisance à cause de sa maîtrise de l'espagnol et du portugais. Pendant les dernières années de la présidence de Barack Obama, il a été le principal négociateur de la crise avec le Venezuela. Son expérience dans ce pays a aussi poussé Trump à le choisir comme représentant pour une réunion des chanceliers de l'OEA concernant la crise avec Maduro. « Il y aura toujours une place pour lui au Département d'Etat, » a déclaré Tillerson avec insistance.

 

traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos

 

Source en espagnol :

http://www.resumenlatinoamericano.org/2018/02/02/el-colmo-del-descaro-america-latina-no-necesita-de-nuevas-potencias-imperiales-dijo-tillerson-refiriendose-a-china-y-rusia/

URL de cet article :

http://bolivarinfos.over-blog.com/ 2018/02/amerique-latine-l-amerique-latine-n-a-pas-besoin-de-nouvelles-puissances-imperiales.html