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Amérique Latine: Traduire la pensée en action

19 Juillet 2023, 16:48pm

Publié par Bolivar Infos

Par  Yaima Puig Meneses, Alina Perera Robbio

 

« L'Amérique latine et les Caraïbes, » a déclaré Díaz-Canel lors du sommet CELAC-Union européenne, «  ne sont plus l'arrière-cour des États-Unis. Nous ne sommes pas non plus d'anciennes colonies qui ont besoin de conseils, et nous n'accepterons pas non plus d'être traités comme de simples fournisseurs de matières premières. »

 

Un soleil tamisé marquait le début de la journée sur la ville ; et au siège du Conseil européen, en milieu de matinée, a ouvert ses portes la deuxième et dernière journée de travail du IIIe Sommet des chefs d'État et de Gouvernement Celac-Union européenne, auquel Cuba a assisté avec une délégation de haut niveau dirigée par le premier secrétaire du Comité central du Parti communiste et président de la république de Cuba, Miguel Diaz-Canel, Bermudez.

 

« Nous vivons aujourd'hui des changements profonds au niveau mondial, de grands risques et de grands défis mais aussi des opportunités. Je crois fermement que nous pouvons et devons construire de meilleures relations : plus justes, plus équilibrées, plus solidaires et plus coopératives pour améliorer la vie de nos peuples, » a déclaré le chef de l'État des Caraïbes lors de la session plénière.

 

« L'Amérique latine et les Caraïbes, a-t-il dit, ne sont plus l'arrière-cour des États-Unis. Nous ne sommes pas non plus d'anciennes colonies qui ont besoin de conseils, et nous n'accepterons pas non plus d'être traités comme de simples fournisseurs de matières premières. »

 

« Nous sommes des pays indépendants et souverains, avec une vision commune de l'avenir. Nous construisons la Communauté des États Latino-américains e et des Caribéens (CELAC), en tant que voix unifiée et représentative de notre unité dans la diversité. »

 

Le président a rappelé que « la spoliation coloniale et le pillage capitaliste ont fait de l'Europe un créancier et de l'Amérique latine et les Caraïbes des débiteurs. » Et dans le même sens, il a réfléchi au fait que les politiques financières de l'Union européenne « continuent d'imposer des obstacles au développement de notre région », ce qui nécessite « une réforme complète de l'architecture financière héritée de la guerre froide et de Bretton Woods, et de trouver des solutions au grave problème de la dette extérieure, que nous avons payé plusieurs fois. »

 

À un autre moment de son intervention, le président a déclaré : « La seule alternative au désordre international actuel est un ordre mondial plus coopératif, juste et solidaire. »  Et il a souligné plus tard : « Une relation entre pairs doit être basée sur un dialogue respectueux et honnête, en abandonnant les menaces et les impositions. »

 

Diaz-Canel a déclaré : « Se réunir aujourd'hui est une étape positive qui doit se traduire par des actions concrètes destinées à revitaliser et à renforcer nos liens dans des domaines hautement prioritaires tels que la lutte contre le changement climatique, la sécurité alimentaire, le financement du développement, les transferts de technologies, les énergies renouvelables, la transformation numérique, la recherche scientifique, le commerce et l’investissement. »

Vers la fin de son intervention, il a déclaré : « Nous souhaitons sincèrement que les résultats de ce IIIe Sommet contribuent au renforcement nécessaire de la relation bi-régionale, en nous concentrant sur ce qui nous unit pour construire un avenir meilleur pour nos peuples. »

 

La voix des deux régions

 

La séance de réflexion de mardi a été ouverte par le président du Conseil européen, Charles Michel. Et ce portique a cédé la place aux interventions des dirigeants, dont le Premier ministre de Saint-Vincent-et-les-Grenadines, Ralph Gonsalves, qui a fait allusion à la nécessité d'un exercice de négociation efficace conduisant à une déclaration finale utile.

 

C'est ensuite au tour du président roumain Klaus Lohannis, qui a qualifié le changement climatique de menace, en particulier pour les îles en développement.

 

La question du changement climatique et de ses effets sur les nations des deux côtés de l'Atlantique a été une question qui a été présente dans la quasi-totalité des interventions de la journée. Néanmoins, reconnaître que le problème existe ne suffit pas, il faut en faire plus ; d'où l'appel lancé par le président du Suriname, Chan Santokhi, pour que les deux régions respectent les accords qui ont été adoptés à ce sujet.

 

Pour sa part, le président bolivien, Luis Arce Catacora, a appelé les pays industrialisés, les pays développés, à assumer les responsabilités qu'ils ont au milieu de la crise climatique.

 

Les interventions de cette longue journée de débats comprenaient des sujets tels que la nécessité d'intensifier le dialogue politique et la coopération ; la concrétisation d’ordres du jour de travail mutuellement bénéfiques et objectivement réalisables ; ainsi que l'impératif de trouver de nouvelles approches d'intégration entre les deux régions, dans des conditions d'égalité et de transparence.

 

Cuba et les bonnes causes aux yeux du monde

 

Le président argentin Alberto Fernández a évoqué au blocus impérial subi par Cuba et le Venezuela. C'est un siège, a-t-il dit, qui ne fait que générer plus de pauvreté dans la région, ce qui s'avère être un dommage insupportable. Et le président Guyanais Irfaan Ali a déclaré que lorsque sa nation en avait besoin, Cuba a apporté son aide avec du personnel de santé.

 

Selon lui, la plus grande des Antilles mérite une place de choix pour avoir agi en harmonie avec les principes humanitaires.

 

Pour sa part, le président chilien Gabriel Boric a déclaré que les sanctions des Etats-Unis contre le Venezuela et Cuba n'apportent rien et que la déclaration selon laquelle Cuba est un pays terroriste est inacceptable ; quelque chose qui, a-t-il dit, n'est pas vrai.

 

Le Premier ministre de la Dominique, Roosevelt Skerrit, a fait usage de son droit à la parole. Il a mentionné Cuba et a précisé que les sanctions contre l'île des Caraïbes et contre le Venezuela ne sont pas tolérables. De son côté, le Premier ministre de San Kitts, a demandé très clairement la fin du blocus.

 

Lorsque le chancelier du Nicaragua a partagé ses idées lors de la session plénière, il a fait mention des effets négatifs de la crise alimentaire qui frappe la planète en ajoutant que les sanctions contre la Russie, Cuba, le Nicaragua et la Corée du Nord, ce qu'elles font, c'est empêcher le véritable développement des nations.

 

Le ministre des Affaires étrangères de Grenade s'est exprimé de la même manière, appelant à mettre fin aux blocus subis par Cuba et le Venezuela, une punition qui cause des souffrances aux êtres humains appartenant à ces pays.

 

Ce sont quelques-unes des causes justes défendues lors de la plénière de ce mardi, un espace dans lequel, avec fierté, on a entendu parler avec gratitude et respect de Cuba et de sa position humaniste et solidaire pour le monde.

 

Autres réflexions

 

Le président de l'Espagne, Pedro Sánchez, a parlé du IIIe sommet comme d'une occasion de relancer les relations bi-régionales et a fait référence au soutien de la nation ibérique à des projets dans la région d'Amérique latine.

 

Pour sa part, le président du Paraguay, Mario Abdo Benítez, a proposé de ne pas attendre encore huit ans pour de nouvelles rencontres et a parlé d'exploiter le potentiel des deux régions, et de passer de la rhétorique à l’action.

 

Perpétuer l'humanisme ; lutter contre l'armement et la production d'armes nucléaires ainsi que travailler à la conception d'actions qui favorisent vraiment une intégration bi-régionale ont été d'autres thèmes inclus dans les mots des chefs de délégations présents au Sommet.

 

Dans le cadre du message d'union porté par le Venezuela, la vice-présidente de ce pays, Delcy Rodríguez, a partagé la proposition d'établir des mécanismes de coordination et de communication permanents tout en surmontant les divergences, car l'humanité est confrontée à de grands problèmes qui touchent tout le monde.

 

La Première ministre de la Barbade, Mia Mottley, a déclaré que la tâche de sauver l'humanité et la planète devait aller de pair et que ce qui est nécessaire n'est pas fait. Et le haut représentant pour la sécurité et la politique étrangère de l'Union européenne, a souligné l'initiative de la Colombie pour décarboniser les deux régions, tout en faisant référence au développement économique en tant que priorité pour les peuples.

 

C'était une longue et intense journée, dont l'axe principal pouvait se résumer à l'impératif de faire quelque chose lorsque la planète vit son moment le plus complexe et est donc avide de coopération réelle entre les êtres humains.

 

Traduction Françoise Lopez pour Bolivar infos

 

Source en espagnol :

https://www.resumenlatinoamericano.org/2023/07/18/nuestramerica-iii-cumbre-celac-union-europea-un-paso-positivo-y-el-llamado-a-traducir-pensamiento-en-accion/

URL de cet article :

http://bolivarinfos.over-blog.com/2023/07/amerique-latine-traduire-la-pensee-en-action.html