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Amérique Latine : Octobre , mois d’élections 

18 Octobre 2019, 19:04pm

Publié par Bolivar Infos

Amérique Latine : Octobre , mois d’élections 

 

LE dixième mois de 2019 revêt une grande importance pour la carte politique de l’Amérique latine. Trois pays de la région tiendront des élections présidentielles et les résultats de ces processus influenceront directement la reconfiguration des forces progressistes ou néolibérales dans la région

 

Enrique Moreno Gimeranez15 octobre 2019 14:10:02

 

En ces temps de restauration néo-conservatrice dans Notre Amérique, plusieurs événements internationaux ne doivent pas être ignorés, parmi lesquels le départ de John Bolton et la procédure d’empeachment (destitution) du président Donald Trump aux États-Unis ; le Premier ministre Boris Johnson, sans majorité au Parlement, a dû chercher des alternatives pour concrétiser le Brexit au Royaume-Uni ; l’élection d’Andrés Manuel Lopez Obrador au Mexique ; les turbulences économiques et sociales dans l’Argentine gouvernée par Mauricio Macri ; la mauvaise performance de l’administration de Jair Bolsonaro face aux incendies en Amazonie et son discours honteux à l’Assemblée générale des Nations Unies, qui a exaspéré divers secteurs au Brésil ; le récent scandale de corruption du gouvernement de Martin Vizcarra au Pérou ; les manifestations contre le paquet de mesures économiques du président Lenin Moreno en Équateur et la résistance héroïque du Venezuela, du Nicaragua et de Cuba contre l’offensive impériale.

 

Tirer profit de ce climat politique – qui met à nu l’effet néfaste de la main velue du grand capital transnational sur les peuples, consolider l’alliance avec les bases sociales, défendre de nouvelles propositions économiques face aux conséquences désastreuses des gouvernements néolibéraux de la région, et ne pas sous-estimer une seconde leurs adversaires et leur machinerie médiatique, seront quelques-uns des éléments décisifs pour la victoire des propositions progressistes dans cette nouvelle bataille.

 

EVO MORALES VERS UNE RÉÉLECTION EN BOLIVIE

 

Le 20 octobre, des élections générales auront lieu dans cette nation andine pour élire le président, le vice-président, les sénateurs, les députés et les représentants aux organes parlementaires supranationaux de l’État plurinational de Bolivie.

 

Selon la plupart des sondages, le candidat du Mouvement vers le socialisme (MAS) et actuel président, Evo Morales, reste en tête dans les intentions de vote. Son opposant de l’alliance Communauté Citoyenne, Carlos de Mesa, marche en deuxième position devant le représentant de Bolivia Dit Non, Oscar Ortiz, le candidat du Parti démocrate-chrétien, Chi Hyun Chun, et Felix Patzi, du Mouvement Troisième Système. En fin de liste figurent Victor Hugo Cardenas, de Unité Civique Solidarité, Ruth Nina pour le Parti Action nationale bolivienne, et Israel Rodriguez du Front pour la Victoire.

 

Plusieurs spécialistes estiment qu’il s’agit des élections les plus difficiles pour le premier président amérindien de la Bolivie et pour le MAS, en raison de la guerre médiatique et de la campagne diffamatoire orchestrée par l’opposition et qui s’est intensifiée à la suite des incendies qui se sont déclarées dans la forêt de la Chiquitania.

 

En outre, à l’heure actuelle, ses adversaires ont mis en œuvre plusieurs stratégies, ce qui est perçu comme un signe on ne peut plus clair de désespoir politique devant le soutien indéniable de la majorité à Morales Ayma. D’abord, ils tentent de semer l’idée de fraude, même s’ils manquent de preuves valables, afin de délégitimer les résultats des élections. Ensuite, l’opposition s’applique à ancrer dans l’imaginaire collectif l’idée qu’il y aura un second tour, ce qui est en nette contradiction avec les études sérieuses qui donnent à Evo un avantage plus marqué et une victoire au premier tour, selon le politologue José Galindo.

 

La députée du MAS, Sonia Brito, a déclaré à l’Agence bolivienne d’information : « Absolument dans tous les sondages qui ont été faits récemment, Evo Morales garde la préférence des électeurs ». À cet égard, le président indigène a récemment souligné : « Bien qu’ils poursuivent leur stratégie de mensonges, je suis persuadé, mes sœurs et mes frères, que nous allons remporter largement les élections, car je voyage dans toute la Bolivie et j’écoute les gens. »

 

Au-delà de la consolidation des résultats qui assurent la victoire à l’élection présidentielle, le plus grand défi qui se pose actuellement au MAS est de gagner les deux tiers des voix à l’Assemblée législative plurinationale (ALP), selon les déclarations du vice-président Alvaro Garcia Linera à la chaîne Cadena. Toutefois, il faut être prêt à parer à toute éventualité – y compris un deuxième tour, moins probable – et ne pas exclure d’autres actions violentes de la part des opposants dans les jours à venir.

 

ARGENTINE : LA FIN DU MACRISME ?

 

Tout est prêt dans ce pays d’Amérique du Sud pour les élections générales prévues le 27 octobre, pour élire les prochains présidents et vice-présidents de la République, 130 députés et 24 sénateurs nationaux.

 

Ce scrutin intervient dans un panorama économique et social complexe : inflation, taux de pauvreté de 40% et d’indigence de 10%, dévaluation du peso par rapport au dollar et endettement de 57 milliards de dollars auprès du Fonds monétaire international (FMI), en raison du modèle néolibéral appliqué par l’actuel président Mauricio Macri.

 

Le rejet majoritaire des Argentins à l’égard de l’administration actuelle a été mis en évidence par les résultats des élections primaires dans ce pays, aussi appelées ouvertes, simultanées et obligatoires, le 11 août, lorsque la formule progressiste d’Alberto Fernandez et de l’ancienne présidente Cristina Fernandez de Kirchner a obtenu presque 17 points d’avance sur le tandem de droite composé par Mauricio Macri et Miguel Angel Pichetto.

 

Selon le récent sondage du cabinet de consultants Oh ! Panel, 82% des Argentins émettront un vote identique à celui des primaires lors des élections de ce mois-ci. Si ces chiffres se répètent lors des élections générales du 27, Fernandez sera le nouveau président de ce pays austral, sans avoir à passer par un second tour.

 

Face à ces indicateurs, difficiles à inverser à ce stade de la campagne, Macri a activé sa machine électorale, qui ne doit pas être sous-estimée par ses adversaires, malgré les acquis.

 

L’éventuelle victoire du Kirchnerisme représenterait un « fort coup de pouce » aux forces progressistes de la Grande Patrie. Cependant, si cela venait à se confirmer, le duo Fernandez-Fernandez aura une tâche ardue dans la reconstruction économique et sociale du pays après ces quatre ans de macrisme, marqués par la destruction des conquêtes populaires.

 

LE 27 OCTOBRE SUR L’AUTRE RIVE DU RIO LA PLATA

 

L’Uruguay élira également son prochain président et ses députés le 27 octobre, le même jour que ses voisins argentins. En raison de sa position géographique, ce pays n’a pas été épargné par les tempêtes politiques de ces dernières années qui ont secoué Brasilia et Buenos Aires.

 

Les principaux candidats déclarés à ces élections sont Daniel Martinez, du Front élargi (FA), et Luis Lacalle, du Parti National. Un débat télévisé a opposé récemment les deux candidats, tandis qu’une étude réalisée par l’institut de sondage Opción Consultores situe le parti du Front élargi en tête des intentions de vote, avec 30% des voix.

 

Pour la première fois, aucune des figures historiques du Front élargi – comme Pepe Mujica ou Tabaré Vazquez – n’apparaîtra sur les bulletins de vote comme candidat, un défi supplémentaire pour cette force politique de gauche. Cependant, plusieurs analystes internationaux s’accordent à estimer qu’à ce stade, rien n’est encore joué.

 

La Colombie organisera également des élections régionales le 27. Les Colombiens éliront les gouverneurs des départements, les maires locaux, les députés aux assemblées départementales, les conseillers municipaux, les élus locaux et les membres des conseils administratifs locaux. Cependant, les trois élections présidentielles d’octobre seront celles qui décideront des destinées de la Grande Patrie. D’ici là, nous ne saurons pas vers où évoluera l’échiquier géopolitique en Amérique du Sud. Bien qu’un cap possible soit déjà en vue, les urnes auront le dernier mot.

 

Le 10 octobre, Cuba a vécu l’élection du président, du vice-président et du Secrétaire de l’Assemblée nationale du Pouvoir populaire, et des autres membres du Conseil d’État, ainsi que du président et du vice-président de la République, qui permettra à notre pays de s’affirmer comme une référence pour la gauche dans la région.

 

http://fr.granma.cu/mundo/2019-10-15/octobre-mois-delections-en-amerique-latine