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Equateur : La droite prête à frauder pour qu' Arauz ne gagne pas

9 Avril 2021, 17:32pm

Publié par Bolivar Infos

Par Marco Teruggi

 

La manœuvre serait dirigée par 2 alliés aux élections : Guillermo Lasso, candidat à la présidence pour le parti CREO, et Jaime Nebot, dirigeant du Parti Social Chrétien.

 

Le Conseil National Electoral serait l'axe d'un plan destiné à commettre une fraude.

 

Une tentative de fraude serait en marche pour les élections de dimanche prochain en Equateur. Les principaux acteurs pour l'exécution et le financement ont déjà bien avancé. C'est ce qu'a dit une source proche de la direction du Conseil National Electoral (CNE) lors d'une rencontre dans le sud de Quito. Son objectif, en parlant, explique-t-elle, est que l'élection présidentielle soit transparente et d'empêcher uen manœuvre préparée par 2 hommes importants, alliés pour ces élections : Guillermo Lasso, candidat à la présidence pour le parti CREO, et Jaime Nebot, dirigeant du Parti Social Chrétien.

 

Les acteurs

 

L'architecture de cette tentative de fraude s'étage sur 4 niveaux au CNE, dit la source : la direction, les liens, les zones moyennes et les délégations provinciales.

 

Le premier niveau, c'est à dire la direction, serait sous le commandement des hommes forts de la droite équatorienne qui ont désigné 3 des 5 conseillers. Lasso a placé Enrique Pita à la vice-présidence, Nebot, José Cabrera. En ce qui concerne la présidente, Diana Atamaint, « elle est arrivée là grâce à des organisations sociales et en prenant son poste de conseillère, elle a fait un pacte qui s'est scellé chez Nebot, sur l'île Mocolí, pour qu'elle soit présidente du CNE et dès lors, elle lui a répondu, » explique la source qui, pour des raisons de sécurité, demande à rester anonyme.

 

Le second niveau, ce sont les liens entre les conseillers, Lasso et Nebot. Ce sont 2 hommes importants, extérieurs à la structure du CNE : César Monge, président de CREO, et Pascual del Cioppo, membre de la direction du PSC. « C'est avec eux que se réunissent les conseillers ou les assesseurs qui sont en dessous d'eux et ils leur font passer les directives, » indique-t-elle avec un organigramme qui indique chaque pièce et son rôle.

 

Troisièmement, chacun des assesseurs a des conseillers qui jouent un rôle central dans cette manœuvre. C'est la cas d'Andrea Cárdenas et Christian Solis, qui travaillent pour Pita, Francisco Yépez et Valeria Grande, sous les ordres d'Atamaint, de Gabriela Zurita et de Fidel Ycaza, qui sont sous le commandement de Cabrera. L'une de leurs tâches est « d'exécuter diverses actiosn en province comem changer les directeurs, le personnel technique, suggérer des noms pour des focntionnaires, mettre des gens de Lasso aux endroits clefs pour la fraude. »

 

Dans la zone moyenne, un rang au-dessous, se trouve la commission technique des processus électoraux et des technologies de l'information qui joue un rôle déterminant. Là se trouvent des gens importants comme Lucy Pomboza qui est également directrice nationale des processus électoraux, Stalin Cardona et Esteban Montero. « Tous les directeurs nationaux et provinciaux sont obligés de procéder et d'informer conformément aux orientations données par la commission, » explique la source, alertée par l'imminence d'une fraude structurée et invisible qui donnerait la victoire à Lasso.

 

Les moyens

 

Cet ensemble d'acteurs politiques, de direction, de liens et de zone moyenne conduiraient la préparation déjà bien avancée du plan de fraude qui doit se dérouler de 2 façons : les bureaux de vote et les centres de numérisation. Dans le premier cas, le jour du vote et dans le second cas, au moment du décompte des voix.

 

La fraude dans les bureaux de vote peut se réaliser sur la base d'un fait central : la détention par le CNE d'environ 600 000 bulletins de vote non déclarés, obtenus avant le premier tour. Cette manœuvre a eu lieu quand il y a eu une erreur dans l'impression de plus de 6 000 000 de bulletins qui a obligé à acheter à nouveau du papier sécurisé, contrôlé et acheté au Canada. A ce moment-là, il y a eu un excédent qui n'a pas été contrôlé. Cela signifie qu'ils « peuvent injecter des bulletins de vote originaux sur papier sécurisé en faveur de Lasso dans différentes provinces.

 

Le mécanisme serait le suivant : ceux qui sont en charge de la conception de la fraude sélectionnent les bureaux auxquels envoyer les 600 000 bulletins de vote excédentaires, des bureaux qui doivent avoir certaines caractéristiques. L'une d'entre elles est leur situation : « C'est surtout dans les campagnes à cause de l'absence de contrôle adéquat et dans les bureaux lesplus grands des zones urbaines où les organisations politiques n'ont pratiquement jamais la possibilité d'être toutes présentes avec un contrôleur dans chaque bureau. » L'autre caractéristique est que dans chacun des bureaux sélectionnés, il doit y avoir un coordinateur qui participe à la fraude.

 

L'objectif, dit celui qui connaît le fonctionnement interne du CNE, est de « surcharger » les bureaux de vote avec les bulletins excédentaires et non déclarés en faveur de Lasso. Cet ajout de voix se manifesterait dans l'existence d'une plus grande quantité de voix que d'électeurs. Face à cette situation, les coordinateurs pourraient choisir ou de reconnaître le nombre total de bulletins au lieu du nombre de votants ou d'annuler l'excédent de voixpar rapport au nombre d'électeurs. Dans ce cas, les coordinateurs préparés dans le cadre de l'opération enlèveraient ces voix à Andrés Arauz, le gratifiant de moins de voix qu'il n'en a obtenues et Lasso en aurait plus avec les voix ajoutées dans le cadre de la fraude.

 

La seconde façon de falsifier les résultats serait conçue pour être exécutée au cours du décompte des rpocès-verbaux. « L'ordre, au CNE, est d'abord que Lasso gagne. Deuxièmement, que si le pourcentage de voix produit une égalité technique en faveur de Lasso, le CNE publiera des résultats immédiatement et si l'égalité technique est en faveur d'Arauz, les résultats ne seront pas publiés et il y aura un nouveau décompte et là, les résultats seront changés. »

 

Le mécanisme de fraude se déroulerait, dans ce cas, « dans les délégations provinciales avec des gens et des chefs placés par Lasso et Nebot au cours des dernières semaines » à la direction et dans les zones moyennes du CNE. C'est là qu’arrivent les procès-verbaux qui devront être scannés pour être comptabilisés par le système informatique à condition qu'il n'y ait pas de problèmes. Ceux-ci pourront être de 3 sortes : incohérence numérique, c'est à dire que le scanner ne reconnaît pas les données portées sur le procès-verbal ou que le procès-verbal soit illisible, qu'il y ait un problème dans la signature ou une incohérence entre le procès-verbal que possède le parti politique et celuidont dispose le CNE.

 

« Nous avons découvert un système qui consiste à mal mettre la feuille pour que le scanner ne reconnaisse pas les points visuels, le procès-verbal part pour être recompté et manuellement, on enfle le nombre de voix, » affirme la source. Le changement manuel pourrait survenir de plusieurs façons : en falsifiant le même procès-verbal qui n'aurait pas de papier sécurisé ou en lui substituant un autre procès-verbal déjà pré-imprimé qui ensuite serait scanné et compté. Un procès-verbal comprend en moyenne 280 voix, 350 au plus, ce qui signifie que modifier 1 000 procès-verbaux représenterait une falsification d'environ 280 000 voix. Cette manœuvre doit également avoir des acteurs dans lapartie informatique comme Laura Molina, chargée « mettre dans un coffre les rapports concernant les procès-verbaux illisibles. »

 

« Ils peuvent modifier 1 300 000 1 500 000 voix » avec la combinaison des différents mécanismes de fraude, explique la source. Le corps électoral, en Equateur, est de 13 099 150 votants sur lesquels 10 616 263 ont voté au premier tour, le 7 février.

 

Celui qui dénonce ce dispositif affirme que les pions sont déjà prêts à agir et que l'exécution de ce plan serait une fraude destinée à empêcher la victoire d'Arauz. Les menaces du pouvoir électoral contre le candidat de la Révolution citoyenne ne sont pas nouvelles. Elles ont commencé à l'heure zéro dans le cadre d'uen stratégie politique et institutionnelle destinée à empêcher la participation, la victoire et le retour du corréisme au palais présidentiel de Carondelet. Ce plan de fraude électorale serait la dernière carte pour empêcher la victoire de celui qui est en tête de la plupart des sondages.

 

traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos

 

Source en espagnol :

https://www.resumenlatinoamericano.org/2021/04/08/ecuador-denuncian-posibilidad-de-fraude-electoral-por-parte-de-la-derecha-para-que-no-gane-arauz/

URL de cet article :

http://bolivarinfos.over-blog.com/2021/04/equateur-la-droite-prete-a-frauder-pour-qu-arauz-ne-gagne-pas.html