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Amérique Latine : L'extrême-droite a tenu son forum à Miami 

9 Mai 2021, 17:14pm

Publié par Bolivar Infos

Avec l'idée que la démocratie est en danger en Amérique Latine et qu'il faut chercher des mécanismes pour la défendre, un forum a réuni mercredi à Miami les dirigeants politiques d'extrême-droite avec, à leur tête le président de l'Equateur Lenín Moreno.

 

Le président du Chili, Sebastián Piñera, et celui de la Colombie, Iván Duque, ont participé par Zoom à cette réunion organisée par l'Institut Interaméricain pour la Démocratie (IID), organisateur du forum « Défense de la démocratie dans les Amériques. »

 

Etaient présents à Miami, en plus de Moreno, le secrétaire général de l’Organisation des Etats Américains Luis Almagro, les ex-présidents Mauricio Macri (Argentine), Andrés Pastrana (Colombie), Luis Guillermo Solís (Costa Rica) et Osvaldo Hurtado (Equateur), des enseignants et des analystes politiques, tous issus de la gusaneria1 de droite qui a détruit leurs pays respectifs. 

 

Pour diverses raisons, les présidents du Salvador, Nayib Bukele, du Paraguay, Mario Abdo Benítez, et du Costa Rica, Carlos Alvarado Quesada, ont renoncé à y partiicper.

 

Selon le président de l'IID, l'ex-maire de Miami Tomás Regalado, qui a souhaité la bienvenue aux participants du forum à l'Hôtel Biltmore, cette réunion est un « cri » en faveur de la démocratie.

 

Le programme comprenait des panels sur « l'agression contre la démocratie dans les Amériques », « les dictatures dans les Amériques, » « la démocratie et les dictatures du crime organisé » et « la défense de la démocratie » et s'est achevé par le panel présidentiel dont Lenin Moreno fut le principal orateur.

 

L'ex-ministre putschiste bolivien Carlos Sánchez Berzaín, directeur exécutif de l'IID, a dit que Moreno, qui quittera la présidence ce mois-ci, a donné « une leçon » en défendant le système démocratique en Equateur après avoir gagné les élections comme candidat du « corréisme » qui était un pur « castro-chavisme. »

 

Crise de la démocratie au Salvador

 

De l'avis du directeur de l'IID, des cas comme celui du Salvador où la majorité au pouvoir a destitué les 5 magistrats titulaires et leurs suppléants de la Cour Constitutionnelle du Tribunal Suprême de Justice ainsi que le procureur général sotn un exemple de ce dont il s'agira dans ce forum.

 

Sánchez Berzaín a déclaré que ce que vit le Salvador est une « crise de la démocratie » que le président Bukele devrait résoudre mais que le pays continue à être démocratique et a « des différences substantielles » avec les « dictatures du castro-chavisme » qui, d'après lui, sont en train d'essayer d'ajouter c epays à leur groupe.

 

Les élections que Bukele a gagnées ont été « vraies,» il n'y a pas dep risonniers politiques ni « d'exil salvadorien » et il existe « un libre exercice de la politique, » a souligné l'ex- ministre bolivien qui a trouvé refuge aux Etats-Unis en 2003, quand le président Gonzalo Sánchez de Lozada a quitté la Bolivie au milieu d'une vague de protestations sociales dirigée par Evo Morales qui ensuite, serait élu président.

 

Selon Sánchez Berzaín, la démocratie en Amérique Latine est menacée depuis 1999, quand Hugo Chávez, qui a « sauvé » l'unique dictature de l'époque en Amérique Latine, Cuba, et avec Fidel Castro, a concçu un plan destiné à « attaquer » les Gouvernements démocratiques qui se poursuit encore aujourd'hui est arrivé au pouvoir au Venezuela.

 

Dans le panel « les dictatures dans les Amériques, » sont intervenus le chanteur Yotuel Romero et le producteur Asiel Babastro, 2 membres des groupes contre-révolutionnaires cubains impliqués dans la chanson « Patrie et vie » qui est devenue l'hymne des partisans des gusanos de Floride.

 

Un autre qui surfe bien que le terrorisme médiatique, le président de la Société Interaméricaine de Presse Alejandro Aguirre, a dit que « la démocratie est quelque chose qu'il faut défendre tous les jours. Il y a quelques jours, la SIP a eu une réunion semestrielle. La conclusion à laquelle nous sommes arrivés nous oblige à être prudents. La violence contre la presse continue à jouer un rôle prépondérant. »

 

Et le croulant a ajouté : « La violence se manifeste par des agressions, en particulier pendant les protestations sociales. Et il y a beaucoup de menaces et de stigmatisations sur les réseaux sociaux et dans des forums diffusés sur internet pour que les journalistes se retiennent et s'autocensurent. »

 

« Au Venezuela et au Nicaragua, des affaires pénales sont constamment ouvertes contre des journalistes et des médias. Le harcèlement judiciaire est une arme de ces Gouvernements autoritaires, » a-t-il déclaré. Ensuite, il a rappelé l'affaire du journal Nacional en Venezuela qui devra payer une amende de plusieurs millions au numéro 2 du chavisme, Diosdado Cabello, et il a ajouté : « En Argentine, il s'agit de normaliser le lawfare. »

 

Comme on s'y attendait pour que tut continue à sentir la réaction, le rédacteur d'Infobae Héctor Schamis a soutenu que « la démocratie a de sérieux problèmes dans notre région. »

 

Il a dit que « le crime organisé est un acteur politique et que malheureusement, le Mexique a montré la voie. Les cartels choisissent des candidats, en éliminent d'autres, contrôlent le territoire et financent les campagnes. Dans cette situation, il n'y a pas de justice. C'est le crime et l'impunité. Il n'y a pas de justice et il n'y a pas d'Etat de Droit. »

 

L'avocate et femme politique équatorienne María Paula Romo a évoqué les 12 jours de protestations violentes « sans précédent » qui ont eu lieu dans ce pays sous le gouvernement de Lenín Moreno. « Plus de 400 policiers et militaires ont été séquestrés par les manifestants. Le Gouvernement a tout fait pour éviter l'escalade de la violence. »

 

« Nous avons résisté à un coup d'Etat. C'est ça, les nouveaux coups d'Etat dans nos pays, » a-t-elle dit et elle a ajouté : Les dirigeants politiques qui ne sont pas au pouvoir sont prêts à brûler leurs propres pays. »

 

La campagne contre Pedro Castillo ne pouvait pas manquer. L'avocat et homme politique péruvien Luis Gonzáles Posada a évoqué les récentes élections dans le pays : « Le candidat (Pedro) Castillo, de gauche, a été beaucoup plus transparent que ne l'ont été Fidel Castro et Chávez. Parce qu'il a dit ce qu'il ferait. Il va dissoudre le Congrès et fermer la Défense du Peuple. C'est un politicien extrémiste. »

 

Et il a conclu : « Ce qui se passe au Pérou, c'est que ce qu'on appelle le « socialisme du XXI ème siècle » gère la plupart des médias. Ces brises bolivariennes qui peuvent finir en ouragans continueront à avancer dans la mesure où nous serons faibles pour les affronter. »

 

De l'huile sur le feu a été mise par un autre individu qui a l'habitude de mentir et de déformer l'information : Daniel Hadad, fondateur et CEO d'Infobae, qui a signalé que « la liberté de la presse dans beaucoup de nos pays, se voir menacée. » Et il a donné un chiffe : 2399. « Il y a 6 ans, 6 mois et 25 jours qu'Infobae est bloquée au Venezuela. Infobae a été le premier média électronique à être bloqué par le régime de Nicolás Maduro, » a-t-il édclaré.

 

Ensuite, il a dit que ces Gouvernements, en plus de s'introduire dans les médias traditionnels, s'introduisent dans les médias digitaux et contrôlent les réseaux sociaux. L'avantage d'Infobae, c'est que nous sommes présents dans toute la région et que nous avons des journalistes sur tout le continent. »

 

Hadad a énuméré 6 points communs à beaucoup de pays de notre continent : « les blocus, la création de para-médias, des fonctionnaires qui, sur les réseaux sociaux, diffament les journalistes critiques, la division forcée entre les médias amis et les médias ennemis, l'étouffement de l'indépendance financière des médias et la création de lois destinées à limiter l'exercice de la presse avec les nouveautés technologiques. »

 

« Enfin, je voudrais mettre en avant le travail de nombreux journalistes dans la région, qui est un travail très souvent invisible. Une autre chose que font les Gouvernements, c'est de limiter l'internet. Beaucoup de ces journalistes ont dû s'exiler, s'auto-censurer ou vont en prison comme au Nicaragua. Si nous voulons une démocratie totale, nous aovns aussi besoin d'une presse libre, » a-t-il conclu.

 

Le gusano cubain Carlos Alberto Montaner a dit, pour sa part : « Il faut lancer un ultimatum à Cuba. Ou elle cesse de soutenir le narco-régime de Maduro au Venezuela ou elle doit s'attendre à en subir les conséquences. »

 

« Le régime communiste est à son pire moment. Peu de gens le soutiennent. Il est rejeté logiquement par la population et en particulier par les jeunes, » a-t-il déclaré. 

 

Au panel 2, intitulé « Dictatures en Amérique Latine » ont participé Yotuel Romero, Asiel Babastro, Enrique Aristeguieta Gramcko (Venezuela), Luis Galeano (Nicaragua) et Eduardo Gamarra (Bolivia). Omara Ruiz Urquiola (Cuba) a eu un empêchement et n'a pas pu y participer. L'orateur principal de ce panel a été l'ambassadeur Armando Valladares et il a été modéré par Iliana Lavastida.

 

Enrique Aristeguieta Gramcko a parlé de la grave crise que traverse le Venezuela. Lepays, a-t-il dit, « vit la pire heure de son histoire et il est urgent d'aller faire quelque chose pour sauver la démocratie sur notre continent. »

 

Le journaliste de droite nicaraguayen Luis Galeano a évoqué le régime de Daniel Ortega et affirmé que « les Nicaraguayens sont totalement soumis ou en exil, ce qui se fait dans le pays est une copie des lois « garrot » de la Russie. »

 

Eduardo Gamarra, directeur du Forum d'Opinion Publique Latine de l'université internationale de Floride a évoqué l'arrestations de l'ex-présidente de fait Jeannine Añez et affirmé : « en Bolivie, la politique s'est judiciarisée. »

 

« Evo Morales est arrivé avec un projet destiné à convertir la démocratie en quelque chose de très différent, un autoritarisme avec un parti unique, » a déclaré l'analyste pour qui une meilleure participation de l'opposition dans le processus politique est essentielle. Et il a ajouté : «  Evo Morales et Luis Arce ont pu faire ce qu'ils font parce que, pendant ces 2 décennies,ils ont construit un système de soutien international très fort. »

 

Gerardo Bongiovanni, président de la Fondation Liberté, a dit : « L'Argentine va vers l'autoritarisme, sans aucun doute. » Bongiovanni a dénoncé le fait que dans ce pays, un processus d'étatisation secrète de l'économie » a été mis en place et que le Gouvernement « voit la justice comme un service. » Mais il a nuancé le risque d'autoritarisme qui pourrait être évité « parce que l'opposition a 41% des voix. » « Ce qui est important, c'est de résister au chavisme et de revenir à l'esprit républicain. »

 

Ensuite a débuté le panel 3 intitulé « la démocratie et les dictatures du crime organisé. » Là sont intervenus Douglas Farah, Casto Ocando, Hugo Achá et Maibort Petit. L'orateur principal a été Carlos Sánchez Berzaín et le modérateur l'ex-magistrat de la Cour Interaméricaine des Droits de l'Homme Asdrúbal Aguiar.

 

Douglas Farah, chercheur spécialiste de la sécurité et du crime organisé a déclaré : « La révolution au Venezuela a introduit un nouveau modèle de crime organisé, c'est une erreur de penser que ce sont des Gouvernements normaux. » Et il a prévenu que « les économies légales ont été remplacées par les économies illégales » et que le Venezuela et l’Iran échangent des marchandises. Il a donné le cas de la Colombia comme exemple du fait « que cela peut changer. »

 

Le célèbre journaliste d'investigation Casto Ocando a expliqué comment le Cartel de Sinalóa agit au Venezuela et dans d'autres pays de la région et gère le commerce de la cocaïne.

 

Hugo Achá, directeur des investigations de la Fondation pour les Droits de l'Homme à Cuba, à dit que 240 tonnes de cocaïne sortent du Venezuela, un montant « plus que suffisant pour financer tous les mouvements qui s'opposent aux mouvements démocratiques » de la région. « C'est cela que nous affrontons quand nous parlons de démocratie en Amérique Latine, » a-t-il dit.

 

La journaliste d'investigation vénézuélienne Maibort Petit a aussi parlé de la façon dont le crime organisé transnational cherche à prendre le pouvoir politique grâce au financement des campagnes électorales face à des Etats qui « n'ont pas d'outils de contrôle. »

 

Et elle a averti : « Le crime organisé n'a pas d'idéologie, il paie la gauche ou la droite, il paie les mécanismes pour de lobby pour qu'ils imposent des lois et mènent à bien une série de manipulations dont beaucoup de politiciens ne se rendent pas compte. » L'un des instruments qu'ont les démocraties, a dit Petit, « est la judiciarisation des politiciens qui reçoivent un financement du crime organisé. »

 

traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos

NOTE de la traductrice: