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Pensée critique : Les États-Unis et la théorie de la limitation pour l'Amérique latine

1 Mars 2023, 18:26pm

Publié par Bolivar Infos

 

 

Par Raúl Antonio Capote

 

Nicholas Spykman, auteur de ce qu'on appelle la théorie de la limitation qui a été la base de l'agression militaire des États-Unis dans diverses régions du monde est considéré comme le père de l'école géopolitique de Washington.

 

Auteur des livres sur la politique étrangère nord-américaine America´s Strategy in Word Politics, publié en 1942 et The Geography of the Peace, qui est sorti en 1945, un an après sa mort, il considérait que celui qui a le pouvoir mondial n'est pas celui qui contrôle directement le cœur du monde, mais celui qui est capable de l’encercler.

 

Ces deux textes de Spykman sont devenus la pierre angulaire de la pensée stratégique nord-américaine de la seconde moitié du XXe siècle et du début du XXIe siècle.

 

Il défendait l'idée qu'il fallait que les États-Unis reconstruisent l'Allemagne, après la guerre pour garantir la limitation de l'Union soviétique et qu'ils reconstruisent et protègent le Japon pour affronter la future menace de la Chine, s'opposer au projet d'unification européen, et il défendait le maintien de l'équilibre du pouvoir sous la tutelle de la Maison-Blanche.

 

Spykman a consacré un grand espace à l'Amérique latine et en particulier à l'Amérique du Sud. Sa thèse partait de l'idée qu'une séparation était nécessaire entre l'Amérique anglo-saxonne et l'Amérique latino.

 

Pour l'analyste géopolitique impérialiste, les terres situées au sud du Rio Grande constituaient un monde différent de celles du nord et il considérait même que c'était une erreur d'appeler Amérique tout le continent.

 

Sur la base du point de vue géostratégique qu’il partageait avec de nombreux politiciens, militaires et patrons yankees, il proposait de diviser la région en « Amérique méditerranéenne », qui aurait compris le Mexique, l'Amérique centrale et les Caraïbes, la Colombie et le Venezuela et l'autre, « Amérique du Sud », qui aurait compris tout le reste, la frontière entre les deux aurait été la forêt amazonienne.

 

Ces deux grandes zones à leur tour, auraient été divisées en trois sous-zones stratégiques, une zone tampon de l'Amérique du Sud, la côte occidentale de l'Amérique du Sud et la zone atlantique de l'Amérique du Sud.

 

Selon lui, l'Amérique méditerranéenne devait être une zone sur laquelle le contrôle des États-Unis devait être absolu et indiscutable. Le Mexique, la Colombie et le Venezuela seraient toujours dans une position de complète dépendance.

 

La menace envers l’hégémonie yankee devait toujours venir du sud, en particulier de l'Argentine, du Brésil et du Chili, des pays qui étaient loin de la zone immédiate de suprématie du Nord, et qui pouvaient chercher à se renforcer avec le soutien de puissances hors du continent, ce qui serait une menace envers l’hégémonie nord-américaine dans cette région de l'hémisphère à laquelle on devrait répondre par la guerre.

 

Il soutenait aussi que la politique étrangère d'un État tourne toujours autour du pouvoir.

 

La politique étasunienne de « limitation » était basé sur les théories de Spykman qui estimait que, pour la sécurité occidentale, il fallait avoir, avec ses alliés, une forte présence de l'armée dans des bases militaires tout autour du monde.

 

Les théories de ce monsieur ont beaucoup à voir avec ce qui se passe dans notre Amérique depuis 1945 : prolifération de bases militaires, invasions directes et indirectes, coups d'Etat, dictatures militaires, le TIAR, l’OEA, etc…

 

La doctrine Monroe plane encore sur nos terres, alimentée par des théories, comme celles-là, qui sont la base de l'intervention et de la mort.

 

Traduction Françoise Lopez pour Bolivar, infos

 

Source en espagnol :

https://www.resumenlatinoamericano.org/2023/02/28/pensamiento-critico-estados-unidos-y-la-teoria-de-la-contencion-para-america-latina/

URL de cet article :

http://bolivarinfos.over-blog.com/2023/03/pensee-critique-les-etats-unis-et-la-theorie-de-la-limitation-pour-l-amerique-latine.html