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Pensée critique : Deux visions du monde : Bolivarisme et doctrine Monroe

17 Décembre 2023, 19:00pm

Publié par Bolivar Infos

Par Vladimir Castillo Soto

 

La politique étrangère des États-Unis d’Amérique (USA) concernant les pays latino-américains s'est développée historiquement en se basant sur la doctrine Monroe qui a été mise en place par John Quincy Adams alors qu'il était secrétaire d'État, et a été présentée par le président James Monroe dans l'un de ses discours devant le congrès en décembre 1823. Les États-Unis avaient hérité du racisme et du suprémacisme des premiers colons anglo-saxons et l’ont assumé, un racisme et un suprémacisme, selon lesquels ils jouissaient de la faveur divine et devait mener à bien une mission sacrée qui leur permettrait, selon leur logique perverse, de faire des déprédations envers les habitants originaires. Ainsi, ils ont perpétué l'expansionnisme vers l'ouest et le sud du sous-continent nord-américain aux dépens des terres des nations indigènes qui habitaient là et ont été exterminées ou obligées à fuir jusqu'à leur presque totale disparition. Ils avaient également continué à consolider le modèle économique de production capitaliste basé, dans une grande mesure, sur l'exploitation et l'esclavage de centaines de milliers de personnes venant d’Afrique.

 

L'ancienne colonie s'était renforcée et avait crû de manière importante, elle négociait intensément avec le Royaume Uni. À la France de Napoléon, elle a acheté la Louisiane  en 1803 et elle a obligé les Espagnols à lui céder la Floride en 1819. Sa capacité militaire et marchande se multipliait ainsi que sa population et son territoire. C’est dans ces circonstances que le président Monroe lance la doctrine qui se résume par la phrase « l'Amérique aux Américains », par laquelle ils se sont autoproclamés puissance hégémonique en prétendant avoir le droit impérial d'intervenir sur tout le continent.

 

Comme l’a montré l'histoire, cette perverse doctrine a été utilisée pour intervenir dans les affaires intérieures des nations latino-américaines et caribéennes en arrivant au point d'envahir des nations, de renverser des Gouvernements, d'imposer des tyrans et des dictateurs, d'exploiter n'importe quelle sorte de ressources au nom de la liberté et de la démocratie. Jamais les États-Unis n'ont empêché des agressions européennes sur le continent comme par exemple la spoliation de son Esequibo guyanais au Venezuela en 1899 à laquelle elle a participé, le vol à l’arrachée des îles Malouines à l’ l'Argentine en 1833, l'intervention de la France au Mexique en 1861, et sans parler de leur soutien au Royaume-Uni, dans la guerre des Malouines de 1982.

 

Pour sa part, la proposition de Bolivar, exprimée dans à « lettre de la Jamaïque » était que les républiques naissantes du Sud devaient former une union, une fédération ou une confédération de nations qui en ferait une zone d'influence au niveau mondial et qui, de plus, les protégerait d'éventuelles représailles de la part de l'Espagne, de l'ingérence, d'autres monarchies européennes et du naissance, naissant et belliqueux empire du Nord. Le Libérateur, déjà en 1821, charge Pedro Gual de mettre au point des accords bilatéraux avec les principales républiques hispano-américaines, accords dans lesquels on envisage la création d'une confédération et la réunion d'une assemblée générale qui créerait les conditions pour le Congrès de Panama en projet. En décembre 1824, Bolivar signe la convocation qui permettrait « aux républiques hispaniques d'Amérique de se réunir de façon fructueuse au Congrès des plénipotentiaires de l'isthme et de s'entendre sur la ligue confédérale perpétuelle qui ancrerait sur des bases solides c'est historique de solidarité » aux dires du diplomate et écrivain Liévano Aguirre. Bolivar aspirait à créer une confédération des états hispano-américains qui aurait la force et la grandeur de devenir un pôle de pouvoirs mondial. Le Libérateur n'a jamais eu l'intention d'incorporer les États-Unis au Congrès et moins encore dans l'union envisagée. Bolivar appelait à l'unité « avec les Gouvernements des autres Etats de l'Amérique auparavant espagnole. »

 

Contrairement aux ordres directs du Libérateur, le vice président de la Colombie, Francisco de Paula Santander, a fait passer l'invitation au Gouvernement des États-Unis.

 

Le Congrès a siégé jusqu'au 5 juillet 1826 avec les délégations du Mexique, du Guatemala, de la Colombie et du Pérou. Les délégués se sont mis d'accord sur un pacte perpétuel d'autodéfense et de confédération ainsi que sur la création d'une armée et d'une flotte de guerre communes. Ils ont décidé de ne pas faire la guerre sans un arbitrage préalable de l'union, d'abolir la traite des esclaves et de se réunir deux ans plus tard au Mexique. Malheureusement, seule la Colombie a ratifié ces accords, mais la grandeur de Bolivar et ses idées visionnaires allaient créer la bataille pour notre Amérique et le monde.

 

Il est clair que le monoï et le Boli isthme s'affronter déjà, comme dirait l'historien Juvénal Herrera Torres : « Le premier était orienté vers la préservation des intérêts expansionnistes de l'impérialisme nord-américain et le second en tant que créateur d’un noyau des peuples hispano-américains destiné à contrecarrer les menaces et les agressions de l'impérialisme européen et nord-américain. »

 

Bolivar  a su lire très clairement dans le racisme, la voracité et le suprémacisme des États-Unis la tragédie qui s'approchait et l’a exprimé plus que clairement, dans la lettre adressée au colonel Patricia Cambel en 1829 dans laquelle il dit : « Les États-Unis semblent destinés par la providence à remplir l'Amérique de misères au nom de la liberté. »

 

Sans aucun doute, les propositions bolivariennes continuent à être en vigueur et sont un outil très puissant pour affronter l'impérialisme yankee. À la suite, nous présentons certaines des profondes différences entre les deux propositions :

 

  1. Bolivar à libéré les indigènes et a  légiféré pour leur défense. Les États-Unis leur ont volé leur terre et les  ont exterminés.

 

2. Le Libérateur a lutté sans relâche pour briser les chaînes de l'esclavage. Les États-Unis étaient la première puissance esclavagiste du monde et se sont enrichis immensément avec le commerce et l'exploitation des esclaves.

 

3. Bolivar à combattu la discrimination raciale et préconisé l'égalité de toutes les êtres humains. Aux États-Unis, on a instauré la ségrégation et maltraitée les indigènes, les afro-descendants, les latinos et d'autres minorités en permanence.

 

4. Le Libérateur privilégiait les droits de la communauté sur les droits de l'individu. Aux États-Unis, on privilégie et on met au-dessus de tout la liberté du commerce, la propriété privée et le pouvoir des minorités oligarchiques.

 

5. Bolivar pensait que la fonction des forces armées était de défendre les frontières de la nation, d'assurer l'indépendance et de garantir les droits des citoyens. Les forces armées, aux États-Unis, ont été un appareil de force destinées à réprimer les peuples et à agresser ceux qui s'opposent à leur hégémonie.

 

6. Bolivar pensait que la mission de l'État était de procurer le bien-être à tous les citoyens. Pour les États-Unis, l'État n'est rien d'autre qu'une machine de répression qui garantit les  intérêts de ses Entreprise et de ses oligarques.

 

7. Le Libérateur a travaillé jusqu'à son dernier souffle pour l'unité et l'intégration solidaire des peuples hispano-américains pour qu'ils exercent leur droit irrévocable à l'autodétermination. Les États-Unis produisent et fomentent par tous les moyens la division des peuples pour les dominer plus facilement.

 

8. le libérateur et ses armées ne sont sortis de leurs frontières que pour donner leur liberté à des frères opprimés et assujettis. Les États-Unis se sont auto désignés police du monde, ont bombardé plus de 30 pays et sont intervenus dans les affaires d’intérieures de dizaines de pays dans le monde entier.

 

C'est huit points , mais peut-être y en a-t-il d'autres, démontrent la grande supériorité morale et éthique du bolivarisme sur le monroïsme.

 

Nous pouvons conclure que, malheureusement, la doctrine Monroe reste active, a été étendue à toute la planète, et qu'elle prend quotidiennement vie au département d'État, à la CIA, à l'OEA, au FMI, à l'ONU et dans  d'autres mécanismes de pression, tandis que le bolivarisme continue à être pleinement en vigueur  et produit la lutte avec les peuples souverains, les dirigeants progressistes, les processus révolutionnaires et dans des organismes multilatéraux comme la CELAC, l'Alba–TCP, le G 77 plus la Chine, les BRICS+, l'Union Economique Euro-asiatique, l'Organisation de Coopération de Shanghai et d'autres qui, sans aucun doute, tôt ou tard, réussiront à renforcer un monde meilleur, multipolaire, plus stable, plus juste et plus équitable.

 

Traduction Françoise Lopez pour Bolivar infos

 

Source en espagnol :

https://www.resumenlatinoamericano.org/2023/12/09/pensamiento-critico-confrontacion-de-dos-visiones-de-mundo-bolivarianismo-y-doctrina-monroe/

URL de cet article :

http://bolivarinfos.over-blog.com/2023/12/pensee-critique-deux-visions-du-monde-bolivarisme-et-doctrine-monroe.html