Honduras: Des coup d'Etat pas si doux que ça et le vieux recours à la panne
Par Ricardo Salgado*, ministre de la planification du Honduras
Ces jours-ci, nous entrons Honduras dans une nouvelle phase de la tentative de la droite destinée à provoquer une révolution de couleur. Cette fois, la chose semble plus organisée : des producteurs d'énergie qui éteignent leurs générateurs, des pannes constantes, des gens qui deviennent furieux et sortent pour protester dans divers endroits du pays et atteignent même la frénésie maximale en tirant sur certains transformateurs d'électricité avec des balles.
Face à la dénonciation de sabotage des patrons par le Gouvernement progressiste et alors que la présidente terminait une tournée réussie en république de Chine, la droite fascisante hondurienne dit que le président Nicolas Maduro avait aussi dénoncé un boycott énergétique en 2021. Ceci, pour essayer de dire qu’aussi bien au Venezuela qu’au Honduras, c’est une ruse de la gauche. La vidéo dans laquelle Donald Trump avoue avec un luxe de cynisme que sous son mandat, il a conduit la République Bolivarienne au bord de l’effondrement dans l'intention de voler tout son pétrole ne circule pas beaucoup dans les médias honduriens.
Peut-être un volontairement la droite hondurienne, dirigée idéologiquement par les gusanos de Miami et encouragée par une élite qui contrôle tout même la génération d'énergie avec la circonstance aggravante de ne payer d’impôts d’aucune sorte, souffre-t-elle d'une radicalisation vers le fascisme. Si le capitalisme est seulement une trame théorique grossière qui donne vie à un pillage systématique, celui du Honduras met en évidence la terrible réalité que les riches ne peuvent accumuler que s'ils vol le ceux qui ont moins, c'est gagner beaucoup d'argent sans rien payer alors que la société subsiste grâce aux impôts de la majorité.
En fait, les compagnies productrices d'électricité qui provoquent la « panne » appartiennent à quatre familles qui se sont consacrées à spéculer, à s’enrichir en faisant de juteuses affaires avec l'État. Depuis le premier grand détournement ans les années 80 et depuis la première grande panne provoquée en 1994 pour obliger à privatiser l'entreprise nationale d'électricité, ces familles en jouissent de large exemptions pour pouvoir accomplir la tâche monétariste de tout laisser dans les mains de l'entreprise privée, de renforcer le capital financier spéculative sans investir dans le développement du pays.
Mystérieusement, ces entreprises cessent de produire en prétendant devoir faire de la maintenance sur leurs machines, juste au moment où la demande est la plus importante dans le pays, au milieu d'une sécheresse sans précédent. Au Honduras, ces entreprises achètent le combustible sans payer d'impôts et leurs opérations indirectes sont favorisées par la subvention sur le combustible en vigueur depuis que la présidente Xiomara Castro a pris la direction du pays en 2022.
En bref, ce sont quatre familles qui ne payent pas d'impôts, qui touchent des subventions et qui sont sur la liste des 25 familles qui concentrent plus de 80 % de toute la richesse du pays. Ces familles concentrent dans leurs mains plus de 90 % des médias qui, comme on peut le supposé facilement, n’arrêteront pas un seul jour leurs attaques incessantes contre le Gouvernement de la présidente Castro auquel ils ne pardonnent pas sa détermination souveraine et son indépendance.
La crise énergétique se produit au moment même où le Honduras reçoit une attention particulière du géant asiatique qui offre un modèle différent de relations avec un pays pauvre, en retard, très endetté, dont aucun des membres de la classe dominante n'est prêt à céder quoi que ce soit. Créer la violence grâce à la droite n'est pas compliqué, ils ont des manuels sur ce sujet et la première charge se traduit par une virulente incontinence verbale et une compétition entre ceux qui lancent l'insulte la plus grave contre la présidente et ses fonctionnaires.
Maintenant, il y a des signes qui indique qu'il cherche à créer des foyers d'agitation, en utilisant des gens à humble, qui ne comprennent pas que les responsables du problème, ce sont ces patrons et qu’en outre, ils sont tellement voraces qu'ils vendent l'énergie électrique au prix le lus élevé du continent. Alors qu'au Guatemala, par exemple, les prix ne dépassent pas 0,04 dollar par Kw/h, au Honduras, ils atteignent souvent 0,26 dollar par Kw/h.
De plus, il faut dire que beaucoup des contrats léonins accordés à ces entreprises l'ont été fin 2021, juste après que la dictature ait déjà perdu les élections. Le récit de la droite cherche à relativiser la nature de classe derrière ce phénomène de pillage et d’extorsion contre le Gouvernement de gauche qui n'est rien d'autre qu'une agression directe contre le peuple même qu'ils cherche à commander et à incendier le pays.
Il est habituel d'entendre des porte-parole politiques qui ont des liens certains avec le trafic de drogue, le crime organisé, la traite de personnes et beaucoup d'autres crimes, paraître à la télévision et parler du Forum de Sao Paulo comme si c'était une secte diabolique avec un plan de domination du monde. Ces politiciens se regroupent dans différents partis d'opposition, tous de droite, mais ils ont peu de formation politique, c'est-à-dire que ce sont des individus prêts à répéter les scénarios de Miami sans peut-être même savoir de quoi ils parlent. Toutes les droites latino-américaines semblent se ressemblent sur ce point.
Au Honduras, ces groupes n'ont pas renoncé à l'idée de faire un coup d'Etat mais on prévoit déjà qu'il ne sera pas tellement « doux. » Il est plus vraisemblable qu'ils essaient de répéter l'expérience des guarimbas ou la tentative de coup d'Etat de 2018 au Nicaragua. La question est que les pas que fait le Gouvernement sous la direction de la présidente Castro se rapprochent de plus en plus de la résolution de nombreux problèmes de la société et que cela pourrait être un facteur qui pourrait mettre à mal les intentions de l'oligarchie schizophrène hondurienne. C'est pourquoi l’empressement et les angoisses fascistes augmentent.
Il est possible qu'ils aient envisagé une débâcle du Gouvernement à la moitié de l'année dernière seulement à cause de l'inertie de toutes les de tous les pièges qu'ils ont montés au niveau de la gestion de l'État. Les plus de 200 fidéicommis qui avaient vidé la caisse unique de l'État, et qui rendaient tout à fait impossible de disposer des ressources pour faire face aux problèmes sociaux les plus immédiats en sont un exemple. Aujourd'hui, la combinaison des facteurs les pousse à baisser les masques en s’opposant à toute velléité de développement potentiel. Le temps joue contre eux, c'est pourquoi ils ont placé beaucoup d’espoir dans le fait que la crise de l'énergie leur permette d'avoir leur printemps Catracha.
Traduction Françoise Lopez pour Bolivar infos
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