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Équateur. La renaissance du pays passe par le retour de la révolution citoyenne

18 Août 2023, 18:53pm

Publié par Bolivar Infos

 

 

Interview de l'ancien ministre Ricardo Patiño par Geraldina Colotti

 

À la veille des élections anticipées en Équateur, organisées dans un climat de haute tension à cause de l’assassinat de plusieurs représentants politiques et d'un candidat à la présidence - le candidat de droite Fernando Villavicencio - nous avons interviewé l'économiste Ricardo Patiño. Né en 1954, il a occupé plusieurs postes sous les Gouvernements de la Révolution Citoyenne (2007-2017) présidée par Rafael Correa. Il a été ministre des Affaires étrangères et de la Mobilité humaine, ministre de l'Économie et des Finances et ministre de la Défense et a été persécuté par le Gouvernement de Lenín Moreno, qui a tourné le dos à la Révolution Citoyenne. Patiño est aujourd'hui réfugié au Mexique.

 

La Révolution citoyenne a choisi Luisa González comme candidate à la présidence et Andrés Arauz, l'ancien candidat à la présidence comme candidat à la vice-présidence. Comment votre parti s'est-il préparé à ces élections et quels ont été les principaux obstacles qu’il a rencontrés ?

 

La Révolution Citoyenne a proposé deux jeunes gens de solide formation académique, qui ont eu des responsabilités sous les Gouvernements de Rafael Correa. Luisa a une vaste formation académique et une grande expérience dans le domaine politique et administratif. Parmi les nombreuses fonctions qu'elle a exercées, elle a été chef de cabinet. Elle est la seule femme parmi les 8 candidats présents.

 

Arauz a occupé des fonctions importantes dans les domaines de l'économie, de la planification et du talent humain sous les Gouvernements de Correa. L'une des principales complications que nous avons dû affronter a été la guerre médiatique déclenchée contre nous au cours des six dernières années par l'élite équatorienne et la grande presse équatorienne et internationale : ils sont les ennemis des Gouvernements qui veulent être souverains, des Gouvernements progressistes qui n'acceptent pas de se soumettre à l'empire.

 

Depuis 2017, lorsque Moreno a remporté la présidence et a trahi la Révolution Citoyenne et son peuple, nous avons eu une guerre féroce 24 heures sur 24, 365 jours par an. Ils nous ont accusés de mille mensonges sans la moindre preuve mais ils les ont répétés tellement de fois qu'à la fin ils ont obtenu un résultat au point que Moreno a remporté le référendum anticonstitutionnel et la consultation populaire de 2018, réformant ainsi la Constitution et abrogeant d'importantes lois promulguées par la Révolution Citoyenne.

 

Lentement, cependant, ne voyant aucune preuve de ces accusations apparaître, les gens ont commencé à retrouver la confiance en Rafael Correa et son équipe politique. D'autre part, au cours de ces six années, l'incapacité des Gouvernements de Moreno (4 ans) et de Lasso (2 ans) a été si claire, les résultats de l'application du modèle néolibéral ont été si dévastateurs que la comparaison avec la Révolution Citoyenne a été inévitable.

 

Non seulement la violence s’est emparée du pays mais les conditions de vie ont empiré. L'économie est entrée en stagnation, les services publics sont maintenant un désastre et dans tous les secteurs où nous avions atteint un niveau d'excellence et de respect pour les citoyens comme dans l'émission de cartes d'identité et de passeports, ils montrent maintenant un niveau très élevé d'inefficacité et de corruption. Une comparaison qui a finalement changé la perception induite par la campagne médiatique et qui a abouti au résultat positif obtenu lors des élections des maires et des préfets (ceux qui, dans d'autres pays, sont équivalents à des gouverneurs), en février 2023.

 

Un résultat très important pour la Révolution Citoyenne. Il faut cependant tenir compte du fait qu'il est resté une blessure ouverte dans le sentiment général, le doute et la méfiance s’y sont glissés. De plus, nous avons dû reconstruire notre organisation car, malheureusement, non seulement Moreno nous a trahis, mais aussi beaucoup d'autres fonctionnaires et militants. Heureusement, la plupart sont restés avec nous mais beaucoup sont partis. Et cela a créé des lacérations alimentées par les élites qui craignent le retour de la Révolution Citoyenne parce qu'elles savent qu'elles ne pourront pas continuer à décider et à influencer le Gouvernement pour faire revivre leurs privilèges.

 

Nous avons dû faire face à une alliance néfaste de groupes de pouvoir et d'intérêts qui sont revenus, avec Moreno et surtout avec Lasso, et qui veulent maintenir leur position. De plus, beaucoup de nos candidats potentiels à la présidence ou aux élections législatives ont été élus maires ou préfets et nous avions moins d'options pour les candidatures nationales. Cependant, je suis convaincu que nous avons fait le meilleur choix pour ces présidentielles du 20 août.

 

Vous avez été un représentant important de la Révolution Citoyenne dirigée par Rafael Correa pendant 10 ans. En bref, quel a été votre projet, au niveau national et international, et pourquoi est-il entré en crise ?

 

La Révolution Citoyenne dirigée par Rafael Correa était un projet de développement national, endogène, souverain, destiné à faire croître l'économie de manière décentralisée. Un modèle de croissance combiné au bien-être général de la population pour construire l'équité et avec la plus grande décentralisation possible des bénéfices du développement qui est fondé sur la suprématie de l'être humain sur le capital.

 

Sous le Gouvernement de Rafael Correa, il y avait de la croissance et de l'équité en même temps. La pauvreté et l'indigence ont été sensiblement réduites, l'emploi et la stabilité de l'emploi ont augmenté, les salaires réels ont augmenté, l'accès aux services publics de santé, de sécurité sociale et de bien-être  et leur qualité ont été améliorés, et ainsi de suite.

 

Un modèle que je définirais comme la première étape d'une société socialiste. Nous savons tous que construire une société socialiste à partir du capitalisme est un processus à long terme. Le socialisme ne se décrète pas, il se construit petit à petit, et l'un des éléments de cette construction est le développement des forces productives, c'est la construction de la démocratie réelle, le renforcement de la démocratie participative et du bien-être général. Si vous ne progressez pas assez dans ce domaine, il n'y a aucun moyen de construire une société socialiste.

 

C’est pourquoi nous avons défini notre projet comme le socialisme du XXIe siècle, pour le différencier de celui de l'Union Soviétique au siècle dernier. En résumé, le modèle de développement que nous proposons est basé sur un développement durable endogène, avec une vision nationaliste, implique la construction d'une capacité de production locale destinée à générer plus de valeur ajoutée, à renforcer la capacité et le talent humain, la construction d'infrastructures, de la capacité énergétique, de la science et de la technologie indispensables à la construction d'un pays développé, qui ait la capacité d’être compétitif dans l’avenir. Pour cela, nous avons créé deux universités de science et de technologie, Yachay et Ikiam. C'est le modèle de développement que nous avons stimulé et qui s'est renforcé pendant les années de gouvernement de la Révolution Citoyenne.

 

Malheureusement, depuis la trahison de Moreno, beaucoup de ces conquêtes ont été perdues. Il était impensable que même l'infrastructure scolaire soit détruite mais cela s'est également produit. Le 13 août, une vidéo a circulé depuis ma ville natale, Guayaquil, montrant une école que nous avions construite complètement démolie, du toit aux fondations.

 

En deux mois, elle a été vandalisée, et il en va de même pour des hôpitaux et d’autres installations publiques. Le modèle néolibéral ne se soucie pas du bien-être de la population. D'autre part, nous étions conscients que notre modèle économique, qui implique le développement d'un petit pays sud-américain comme l'Équateur, était très difficile à mettre en œuvre si nous ne nous intégrions pas dans la région. Nous avons vécu dans un monde dominé par le modèle monopolistique des États-Unis accompagné de l'Union européenne et du Japon dont le pouvoir, au cours de la dernière décennie, a été défié par le pouvoir économique de la Chine et le pouvoir militaire de la Russie et d'autres conditions internationales.

 

Il était très peu probable que le pays puisse se développer de manière endogène sur un territoire de 256 000 kilomètres carrés et une population actuelle de 18 000 000 d'habitants. Cela nécessitait et exige l'insertion dans un processus d'intégration sud-américain, latino-américain et caribéen permettant de renforcer un projet national autonome. Avec d'autres nations, nous avons donc construit l'ALBA, l'UNASUR et la CELAC. En termes autocritiques, je peux dire que notre projet a dû répondre à la trahison de Moreno d'une autre manière ; que, pendant la décennie gagnée, alors que nous travaillions à construire une plus grande capacité productive et une plus grande infrastructure et à élargir les droits, nous devions renforcer beaucoup plus notre organisation politique et promouvoir davantage l'organisation sociale et l'économie populaire et solidaire. Là, nous avons eu des carences, notre projet a négligé la question de l’organisation aussi bien politique que sociale. Nous aurions également dû faire plus sur le plan idéologique. Il est très difficile pour une société d'avancer vers la construction d'un nouveau modèle égalitaire, socialiste, s'il n'y a pas de conscience réelle parmi la population. Ce sont des points faibles que nous devons reconnaître de manière autocritique et corriger.

 

Vous, comme beaucoup d'autres personnalités publiques liées à la Révolution Citoyenne, à commencer par le vice-président Jorge Glas et l’ancien président Correa lui-même, avez été persécuté par la pratique du lawfare, l'utilisation du pouvoir judiciaire à des fins politiques. Comment un tel mécanisme a-t-il commencé et combien pèse-t-il aujourd'hui ?

 

Le Lawfare, l'utilisation du système judiciaire pour attaquer certains secteurs politiques de gauche et progressistes, apparaît aujourd'hui comme une pratique répandue en Amérique latine, une stratégie mise en œuvre par l'impérialisme mais appliquée avec diligence par les élites latino-américaines. En Équateur, il a été utilisé de manière systématique depuis le début de la présidence de Moreno, en mai 2017. En août, Moreno avait déjà commencé à partager le pouvoir avec les secteurs les plus corrompus des Gouvernements précédents.

 

Le vice-président Jorge Glas avait exprimé son désaccord et dénoncé publiquement la livraison du secteur de l'électricité, des hôpitaux, des institutions publiques à des voleurs à col blanc en échange d'un soutien politique.

 

Puis, Moreno a utilisé les médias et le système judiciaire pour attaquer Jorge Glas qui, en octobre 2017, a été emprisonné grâce à plusieurs artifices et il est resté en prison pendant 5 ans et 4mois, injustement, tandis que 3 individus se succédaient à la vice-présidence, l'un plus incompétent que l'autre. L'accusation principale contre Jorge Glas était basée sur des déclarations d'un fonctionnaire impliqué dans l'affaire de pots-de-vin de la firme brésilienne Odebrecht que la Cour suprême du Brésil a maintenant trouvées fausses.

 

Le système judiciaire équatorien, ou ce qu’il en reste, devrait le reconnaître. Cependant, de cette façon, Moreno a éliminé ceux qui dénonçaient le processus de partage du pouvoir avec les ennemis de la Révolution Citoyenne : les banques, les grands médias, les monopoles, l'impérialisme.

 

Ensuite, ils ont livré Julian Assange, ont rouvert la porte aux militaires étasuniens en leur permettant d'utiliser l'aéroport des Galápagos et ont presque réussi à leur faire installer une base militaire interdite par la Constitution.

 

La consultation populaire convoquée début 2018 était anticonstitutionnelle mais ils l'ont gagnée et cela leur a permis de s'emparer de pratiquement tous les organes de l'État, ils ont même réussi à désigner illégalement les représentants de la Cour constitutionnelle, de la Cour nationale de justice, du Conseil de la magistrature, du parquet, de l’inspection, du Conseil national électoral, de la super intendance, de tout. Ainsi, sans contrepoids un minimum impartiaux, ayant entre leurs mains toutes les principales fonctions de l'État, y compris l'autorité électorale, ils ont réussi à consolider le lawfare.

 

Ensuite, ils nous ont d'abord enlevé notre parti, puis ils nous ont empêchés d'en former un autre en poursuivant des personnes et des institutions politiques. En 2019, nous avons pu participer aux élections locales en nous appuyant sur un autre parti et presque clandestinement car chaque fois que nous approchions d'un parti, ils l'ont annulé ou  en ont changé la direction.

 

Ce qu'ils ont fait contre le président Correa est sans précédent. Ils ont d'abord inventé sa participation présumée à un enlèvement et l'ont condamné, puis l'ont accusé d'exiger de l'argent en échange de contrats. Ne pouvant rien prouver de tout cela, ils ont inventé le crime « d'influence psychique. » Pour éviter qu'il ne se présente comme candidat aux élections de 2021, étant donné que le procès concernant les pots-de-vin présumés n'était pas encore terminé et que sa défense venait de déposer un appel en cassation, ils ont appliqué en seulement 17 jours une procédure judiciaire qui prend généralement des années cause des contrôles appropriés et les vérifications nécessaires. Ils ont refusé l'appel 3 jours avant la date limite de dépôt des candidatures, de sorte que Rafael n'a pas pu se présenter à la vice-présidence. Et ils ont fait cela avec beaucoup d'autres personnes, par exemple l'ancienne présidente du Parlement Gabriela Rivadeneira, une jeune femme politique brillante, ou Paola Pabón, préfet de la province de Pichincha et Virgilio Hernández, directeur du parti, emprisonnés pour un twitt dans lequel ils disaient que le Gouvernement de Moreno violait le droit des travailleurs, et avec d'autres encore dont la vie a été ruinée par la guerre judiciaire. Celui qui n'allait pas en prison devait quitter le pays et cela nous a fait beaucoup de mal parce que nous savons bien qu’il est important  pour un mouvement politique d’avoir des dirigeants sur le territoire. Mais la direction historique de la Révolution citoyenne est hors du pays depuis six ans. Dans mon cas, ils ont émis un mandat de détention provisoire pour un discours que j’ai fait lors d'une réunion interne de notre organisation au cours  de laquelle j'ai lancé un appel au militantisme pour accompagner notre peuple, sans utiliser la violence, dans la défense de ses droits. J'ai obtenu l'asile politique du Mexique, comme Rafael Correa en Belgique parce qu'ils reconnaissent notre statut de persécutés politiques. De même, Interpol a refusé la demande de l’Equateur de nous inclure dans l'alerte rouge parce qu'une persécution est mise en évidence, et non un procès impartial.

 

Comment la proposition de consultation sur le parc Yasuní est-elle apparue le jour même du vote et quelle influence peut-elle avoir sur les résultats des élections ?

 

La discussion a surgi sous le Gouvernement de la Révolution Citoyenne, lorsque le président Correa a fait une proposition au monde pour que l'Équateur n'extraie pas de pétrole d'une petite partie du parc Yasuní qui est situé dans l'ITT, le champ de l’Équateur qui a le plus grand potentiel pétrolier. Pour renoncer à un 1 000 000 000 de dollars de revenus, nous proposions une compensation de 50% afin de continuer à protéger la nature : la moitié du sacrifice. Cependant, la proposition n'a pas eu de réponse internationale positive et le Gouvernement a décidé de commencer l'exploitation de seulement 250 hectares, une petite partie du parc, et de le faire avec toutes les précautions environnementales possibles. Ensuite, une organisation appelée Yasunidos a décidé de proposer un référendum qui n'a cependant pas eu lieu. Maintenant, ils soulèvent à nouveau la question, le jour même du vote, pour des raisons évidentes de campagne électorale : provoquer une réaction défavorable des secteurs de la jeunesse écologiste envers notre candidat qui a de toute façon déclaré qu'il respecterait le résultat de la consultation.

 

Sur l'assassinat de Fernando Villavicencio, candidat du Mouvement Construye pour succéder à Guillermo Lasso, Rafael Correa a parlé d'une conspiration contre la Révolution Citoyenne. Quelle est votre lecture ?

 

Le meurtre de Villavicencio est un crime atroce qui doit être condamné de tous points de vue, dont les auteurs intellectuels ne sont pas encore clairs. Ce qui est évident, c'est la responsabilité de l'État dans une violence qui n'existait pas auparavant. Correa a quitté un pays considéré comme le deuxième plus sûr du continent et l'un des plus sûrs du monde qui est aujourd'hui le plus dangereux du continent et l'un des plus dangereux du monde.

 

Le crime politique, qui n'existait pas auparavant, s'est également répandu, il n'était jamais arrivé qu'on tue des maires, des députés ou des candidats. Avant l'assassinat de Villavicencio, rien qu'en juillet 2023, trois politiciens ont été assassinés dont le maire de Manta et quelques jours plus tard, le dirigeant de la Révolution Citoyenne, Pedro Briones était assassiné à Esmeraldas. Des Meurtres politiques qui se poursuivent et qui deviennent malheureusement la règle. Selon ses propres allégations, Villavicencio avait été menacé par le chef d'une bande criminelle en prison. Pourquoi, malgré le déploiement de forces de sécurité dotées d'armes de gros calibre qui l'entouraient, n'a-t-il pas été protégé de ses agresseurs ? Le jour de l'attaque, lorsque le chef de la sécurité est venu le chercher dans la voiture blindée avec quelques minutes de retard,  ils avait. fait monter  Villavicencio, sans respecter aucun protocole de sécurité, dans un véhicule ordinaire. La police a parlé de trois cordons de sécurité pour sa protection mais le chef de la sécurité de Villavicencio le dément et assure que le Gouvernement ne l'a pas protégé le jour de son assassinat. C'est un crime  dont le Gouvernement est responsable de façon évidente.

 

Cependant, le cynisme des médias, de Lasso et de certains candidats à la présidence est tel qu’ils sont allés jusqu'à accuser la Révolution Citoyenne. Tout au long de notre parcours, nous avons fait preuve d'un sens éthique élevé dans la conduite politique.

 

Lorsque nous avons été faussement accusés, nous avons répondu politiquement, médiatiquement et judiciairement mais nous n'avons jamais eu recours à la violence. Et, si nous nous mettons dans la tête malveillante de ceux qui nous accusent, il est absurde de penser même qu'un candidat qui est en tête avec un avantage de plus de 25 points sur ses adversaires pourrait engager une action criminelle qui pourrait modifier les intentions de vote. Rappelons que Villavicencio, avant d'être assassiné, faisait partie d'un peloton de candidats bien éloignés de Luisa González, et occupait la 4e ou 5e place dans tous les sondages.

 

En quoi la politique de sécurité de la Révolution Citoyenne serait-elle différente de celle de la droite ou du « modèle Bukele » qui trouve de nombreux adeptes en Amérique latine ?

 

La politique de sécurité de Rafael Correa était basée sur une vision globale qui a donné d'excellents résultats sur la criminalité et la violence existantes sous les Gouvernements précédents. Je veux me souvenir des données à nouveau. Avant la Révolution Citoyenne, le taux d'homicides était de 18 personnes pour 100 000 habitants par an. Avec nous, ce niveau est tombé à un taux de 5,5. Avec Moreno puis avec Lasso nous sommes maintenant à 32 homicides pour 100 000 habitants. La Révolution Citoyenne a créé une politique globale pour résoudre les problèmes au niveau structurel et communautaire.

 

Pour commencer, un ministère particulièrement chargé de coordonner la sécurité citoyenne qui a été supprimé par Moreno et Lasso a été créé. La police a été dotée d'armes, de véhicules, de communications et de casernes appropriées qui n'existaient pas auparavant. Des unités de surveillance composées de dirigeants de quartier et de la police communautaire ont été créées dans les quartiers. Un système complexe de surveillance et d’attention envers les crimes et les urgences (ECU-911) a été créé avec la participation coordonnée de représentants de la police, des forces armées, des agences de renseignement, de la gestion des risques, du ministère de la Santé et des pompiers.

 

Il avait une infrastructure et une technologie de pointe qui recueillaient des informations à partir de caméras installées dans tout le pays afin de protéger la population. Des réformes judiciaires ont été apportées pour empêcher les criminels détenus d'être libérés quelques heures après pour collusion avec les juges et les procureurs. Pour s’occuper des questions judiciaires, le ministère de la Justice a été créé, un organisme également chargé de la politique pénitentiaire, ce qui a réduit sensiblement la surpopulation et l’e tassement dans les prisons et fait progresser la politique de réhabilitation des personnes privées de liberté. Toutes ces avancées ont été démantelées au cours des 6 dernières années.

 

Traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos

 

Source en espagnol:

https://www.resumenlatinoamericano.org/2023/08/18/ecuador-el-renacimiento-del-pais-pasa-por-el-retorno-de-la-revolucion-ciudadana-entrevista-al-exministro-ricardo-patino/

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