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Cuba: Traître

25 Septembre 2023, 16:21pm

Publié par Bolivar Infos

 

 

Par Michel Torres Corona

 

Les trahisons indignent, dégoûtent, peuvent même faire mal, mais le sort des traîtres est toujours le même : ils finissent condamnés au mépris universel.

 

Une amie accroche le lien dans le groupe avec une répugnance évidente. Je clique, et je peux voir un jeune homme qui répond à l'une de ces interviews où le journaliste a plus de réponses que de questions. On dit que l'interviewé était un diplomate cubain, qu'il a « fui »la « cruelle dictature », qu'il n'a pas occupé de postes très importants... mais qu'est-ce qu'il en sait ! Il parle encore et encore, en lui laissant à peine la place pour un dixième, de ses anciens collègues, de l'organisation dans laquelle il a commencé à travailler et dont il a maintenant, semble-t-il, la plus mauvaise opinion ; il parle de prétendues informations d'initiés, de « secrets » des relations internationales à Cuba, et en profite pour se joindre au chœur d'hystérie réactionnaire qui reçoit à New York (ou prétend recevoir, car ils sont si peu nombreux qu'ils ne font même pas de bruit) le président de la République de Cuba, Miguel Díaz-Canel.

 

J'envoie la vidéo à un ami qui le connaît, et il me raconte plusieurs vérités sur ce jeune homme qui déteste aujourd'hui tout ce qu'il était. Un traître ne se crée pas spontanément : si nous passons en revue son histoire, sa feuille de route, nous trouverons la trace d'une personne pleine de plis. Dans la chrysalide d'un traître s'accumulent les simulations, l'opportunisme, le « symbole », la théâtralité honteuse. Lorsque son cocon éclate, lorsqu'il ouvre ses ailes et se laisse voir au monde comme ce qu'il a toujours été, ceux qui ne l'ont pas accompagné dans le processus sont surpris, mais presque jamais ceux qui ont appris à le connaître, ceux qui l'ont vu de près.

 

Evidemment, il y a des trahisons qui surprennent ; des hommes et des femmes qui deviennent si habiles en mensonge, si habiles en tromperie qu'il est très difficile de prévoir qu'un jour ils s'éloigneront de tout ce qu'ils prétendaient défendre. Ces trahisons font mal, car elles ne portent pas seulement un coup à la confiance : elles nous font aussi douter de notre propre capacité à affronter ce type d'être humain et dans un monde où la simulation est récompensée, où les tactiques les plus sales réussissent souvent, cela peut être très dangereux.

 

Mon ami ne parle pas de la haine ou de la douleur : la trahison de celui qu’interviewe maintenant la « presse libre » ne l'a pas surpris. Il a toujours su qu'il était un sans vergogne, qui a profité de toute opportunité d'emploi pour son propre bénéfice. Et les mensonges... combien de mensonges dits à la sérieuse et objective « presse libre » ! Mais qu'est-ce qu'ils leur donnent d'autre ? Pourquoi trianguler des sources, corroborer l'information, si ce garçon dit exactement ce qu'ils veulent entendre ? Des espions dans la délégation cubaine ? Des milliers, monsieur. De la corruption ? Des tonnes, monsieur. Cuba est une dictature ? Of course que oui, monsieur, oh, yes.

 

Les trahisons indignent, dégoûtent et même - en de rares occasions - peuvent faire mal, mais le sort des traîtres est toujours le même : ils finissent condamnés au mépris universel. Il ne pourra jamais revenir vers ceux qu'il a trahis, vers ceux à qui il s’est vendu... car ceux-là le paieront pour son service mais ils l'oublieront bientôt. Les traîtres sont des articles jetables et depuis l'époque de la Rome impériale, ils sont rétribués en espèces ou en dons mais aussi par le plus profond mépris. Personne ne fait confiance à un traître, personne ne valorise ou ne respecte la déloyauté.

Traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos

 

Source en espagnol :

https://www.granma.cu/mundo/2023-09-22/traidor-22-09-2023-18-09-21

URL de cet article :

http://bolivarinfos.over-blog.com/2023/09/cuba-traitre.html