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Venezuela : Les déserteurs se plaignent que Guaidó les a laissés « à la dérive »
Des gens qui se sont présentés comme des déserteurs des divers groupes de sécurité vénézuéliens et qui sont dans un hôtel de Villa de Rosario, Colombie, se sont plaints samedi aux médias que le député Juan Guaidó et ses représentants les ont laissés là « à la dérive » et « sans appui » et que l'Agence des Nations Unies pour les Réfugiés (ACNUR), qui a payé leurs dépenses jusqu'à présent, leur a soi-disant dit de partir et qu'ils ne savent que faire.
La journaliste Audrey Carrillo, de la station de radio colombienne W Radio, qui a donné cette information, a diffusé une vidéo, sur son mur Facebook et sur le site de la station, qui a été enregistrée à Villa de Rosario en Colombie, près de la frontière avec le Venezuela. La journaliste signale qu'à certains militaires qui se trouvent dans le refuge habilité à recevoir les déserteurs « ils ont remis un document dans lequel ils exigent qu'ils quittent ce lieu, un refuge aménagé par les autorités colombiennes pour ces membres de la Force Armée Nationale Vénézuélienne. »
Le porte-parole du groupe, qui s'identifie comme le second sergent Luis González Hernández et porte une casquette avec l'inscription « Maduro salopard » a déclaré : « Aujourd'hui, nous avons reçu l'information des représentants de l'ACNUR, 3 camarades et moi-même, à qui ils ont dit que nous avions 3 à 4 jours pour trouver où aller. Ils nous remettront un matelas, un drap et 350 000 pesos plus cette carte pour pouvoir nous diriger puisque la plupart d'entre nous n'avons aucune famille en Colombie dans laquelle aller. Alors, ils ont dit qu'ils allaient nous disperser petit à petit. »
Il a indiqué qu'on leur a donné l'information « il y a 1 heure » et il a ajouté : « Nous devons aller où nous pourrons. » Le déserteur a expliqué q'à l'origine, ils étaient 300 dans ce groupe mais que beaucoup sont déjà partis et qu'il en reste environ 200. Il a aussi indiqué que dans le refuge, on les nourrit.
« Nous voulons une solution rapide à notre problème puisque nous n’avons pas de communication avec notre président Juan Guaidó. Nous voulons qu'il vienne ici nous défendre puisqu’il a mandaté la députée Gaby Arellano et le député Juan Olivares et qu'ils n'ont pas résolu notre problème, » a-t-il déclaré, parlant sans doute de José Manuel Olivares. « Nous voulons des solutions puisque nous étions soutiens de famille au Venezuela et nous sommes ici, sans rien gagner. »
Le sergent déserteur a aussi signalé qu'il y a un autre groupe qu'on n'a pas laissé entrer dans le refuge parce que « l'ACNUR soi-disant a pris en charge jusqu'à nous mais ne veut pas trouver de solutions pour eux parce qu'il n'y a pas de ressources pour eux. »
« Nous sommes pratiquement à la dérive, nous n'avons de soutien de personne », at-il dit à la fin de la vidéo.
Il faut souligner que le 6mars dernier, le maire de la municipalité de Villa del Rosario, Pepe Ruíz, a demandé aux militaires vénézuéliens de cesser de déserter dans son pays « à cause des inconvénients que cela provoque dans la région. » Il a aussi affirmé que les jeunes Vénézuéliens qui ont fait partie des groupes de choc utilsiés dans les incidents du 23 février qu'il appelle « La Résistance » « provoque du mal-être parmi la population du secteur de La Parada, au point que beaucoup d'entre eux ne sortent plus de chez eux. »
Depuis janvier de cette année, un plan dirigé par le député d'opposition Juan Guaidó ouvertement soutenu par le Gouvernement des Etats-Unis est en marche pour forcer le Président Nicolás Maduro à abandonner le pouvoir.
Dans le cadre de ce plan, Guaidó et ses partisans ont appelé les militaires et les policiers vénézuéliens à déserter, à désobéir à leurs commandants et à permettre l'entrée au Venezuela de camions transportant soi-disant de « l'aide humanitaire » en provenance de Colombie et d'autres pays. Guaidó a aussi dit avoir approuvé une soi-disant « loi d'amnistie » par laquelle il accorderait « le pardon » aux militaires qui ont décidé de déserter ou de le soutenir, une loi qui a été déclarée anticonstitutionnelle par le Tribunal Suprême de Justice au mois de janvier dernier.
Guaidó lui-même a diffusé le 23 février une viédo sur les réseaux sociaux sur laquelle on le voit rencontrer des déserteurs et lancer un nouveau message aux militaires vénézuéliens les incitant à déserter ou à trahir leur pays.
Le chancelier vénézuélien Jorge Arreaza et le Ministre de la Défense, Vladimir Padrino López, ont dénoncé le fait que les partisans de Guaidó offrent jusqu'à 20 000 dollars aux militaires et aux policiers vénézuéliens pour qu'ils désertent. « Pour nous, ils n'ont jamais été des soldats. Un soldat ne pourra jamais être un mercenaire, un soldat est attaché au code des principes, de l'action éthique dans l'exercice de sa profession, » a déclaré le ministre de la Défense lors d'une interview.
Lors de l'un des incidents du 23 février, 2 sergents vénézuéliens de la Garde Nationale ont enlevé 2 blindés et les ont conduits sur le pont Simón Bolívar frontalier entre le Venezuela et la Colombie pour déserter. Ils ont blessé la photographe chilienne Nicole Kramm et ont mis en danger la vie d'autres personnes mais ils ont été finalement reçus par les opposants vénézuéliens José Manuel Olivares et Vilca Fernández.
Le 1° mars, le protecteur désigné par le Gouvernement vénézuélien pour l'état de Táchira, Freddy Bernal, a dénoncé devant les médias le fait que le Gouvernement du président colombien Iván Duque utilisait l'ACNUR pour « protéger et financer » les déserteurs vénézuéliens qui ont fui le pays le 23 février dernier et des « mercenaires et des ex-militaires » qui ont été exclus pour des raisons disciplinaires – quelques 430 au total – en leur accordant le statut de « réfugiés. »
traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos
Source en espagnol :
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