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Pérou : Que nous promet 2021

17 Janvier 2021, 17:24pm

Publié par Bolivar Infos

par Salomón Lerner Ghitis

 

L'année 2020 s'achève avec des chiffres réellement alarmants : 4 500 000 personnes tomberont dans la pauvreté, la pauvreté monétaire atteint 39,9%, 1 200 000 personnes de plus tomberont dans la pauvreté monétaire. Dans les zones rurales, elle passera de 48,3% à 62,3 % et la pauvreté extrême atteindra 9,5% c'est à dire 974 000 personnes, plus de 1 000 000 d'enfants et d'adolescents tomberont dans la pauvreté et 500 dans la pauvreté extrême (source UNICEF).

 

Si l'économie se réactive en 2021, selon la BCR et le MEF, la pauvreté monétaire pourrait diminuer de 39,9% à 32,1 % la pauvreté urbaine de 32,2 % à 24,3% et la pauvreté rurale de 62.3 % à 33.8 %, la pauvreté extrême 9,5% à 5,6%, c'est à dire que nous retrouveriosn les pourcentages d'il y a 10 ans (2010).

 

L'augmentation de la violence envers les femmes est un autre élément important de l'année 2020 : entre janvier et octobre 79 200 femmes ont été victimes d'abus parmi lesquelles 16 060 sont des enfants et des adolescentes dont 5 808 ont été victimes d'abus sexuels, 4 226 de violences physiques et 6 026 de violences psychologiques. On a rapporté 111 cas de féminicides et plus de 200 tentatives de féminicides.

 

Nous devrons affronter ce drame en mettant en place un budget spécifique pour les problèmes de violence et les municipalités doivent rendre prioritaire le rôle des Demunas.

 

L'anémie et la malnutrition mettent 4 500 000 de personnes dans l'insécurité alimentaire sévère : l'anémie toucherait 48% de la population infantile de moins de 5 ans et la malnutrition 18%. 

 

Des bons alimentaires devraient être attribués à lapopulation vraiment vulnérable pour réduire le taux d'anémie et de malnutrition, les municipalités devraient remettre des aliments à des cantines populaires et des soupes populaires en mettant en place des programmes de formation pour qu'ils soient soutenables et que les aliments qui sont distribués soient bien utilisés. L'entreprise privée devra continuer à jouer un rôle important dans la production et la distribution des aliments.

 

Le ministre de l'Education a estimé à 300 000 élèves, c'est à dire 15% de la population, le nombre d'élèves qui désertent l'école et à 110 000 le nombre de ceux qui passent des écoles privées à l'école publique. Dans le pays, 40% seulement des foyers et 5,6% seulement de la population rurale ont accès à internet. Selon le Réseau des Municipalités Urbaines et Rurales du Pérou (REMURPE) et les programmes « J'apprends à la maison » sur 500 gouvernements provinciaux, 462 ont des difficultés et 268 provinces en zones rurales. 75% des désertions ont des causes économiques et 12% sont dues à des problèmes familiaux.

 

En 2021, il faudra l'approvisionnement de Tables, améliorer la connexion, en particulier dans les zones rurales (TV, radio et internet), apporter un soutien économique pour éviter l'abandon de l'école et revoir les programmes à distance avec la formation adéquate, surtout dans les zones bilingues.

 

Dans le domaine politique, nous attendons des élections où les forces politiques qui se battent seront éliminées et où l’affrontement final nous donnera un nouveau président qui gèrera le destin du pays de 2021 à 2026, certainement avec un pouvoir législatif divisé, ce qui redra le pouvoir ex&cutif très faible et l'obligera à des négociations très difficiles pour unir les forces démocratiques et progressistes pour gouverner avec un succès politique relatif. 

 

Pendant cette période de transition, le Gouvernement devra donner la priorité au problème de la santé en commençant à vacciner massivement les populations vulnérables, à étendre les réseaux de services médicaux de façon décentralisée et à confiner les endroits stratégiques.

 

Le recherche d'un emploi sera un autre problème qui devra être abordé immédiatement, en particulier dans la population jeune et il faudra accorder des crédits à des taux raisonnables et avec des délais raisonnables aux Pymes indépendants. 

 

Dans le commerce inter-régional, nous cherchons à améliorer les infrastructures et la logistique pour créer des chaînes de valeur régionales en particulier chez nos voisins les plus proches : le Chili, la Bolivie, le Brésil et l'Equateur. Maintenir l'augmentation de l'investissement public dans les projets en cours : la reconstruction au nord, avec le soutien du Gouvernement britannique, mettre en place la raffinerie de Talara, commencer Chavimochic III, une ligne de métro, Majes Siguas, et encourager les projets privés des ports de Chancay et de San Martín, l'investissement dans les mines, en particulier Quellaveco, Minera Justa. Renforcer la connexion en fibre optique et stimuler les travaux concernant l'eau et l'assainissement dans diverses régions du pays.

 

Accorder les autorisations au train de proximité, aux voies ferrées vers la Bolivie partant du port d'Ilo ou de Matarani et encourager l'agriculture familiale. Des tâches indispensables pour que les projections de croissance du PBI se confirment et qu'on puisse palier la chute de l'année 2020 qui a fait revenir 10 ans en arrière.

 

Enfin, nous abordons 2021 dans une situation sociale cruciale pour le pays : nous aovns affronté des décennies d'impositions, et aujourd'hui, nous vivons ces derniers mois de mouvements sociaux qui rejettent un pacte social inégalitaire. Il est temps que les élites assument leur rôle historique de classe dirigeante tel que l'a décrit José Carlos Mariátegui et ne se contente plus d'agir d'agir en tant que classe dominante.

 

Nous devons en finir avec la fiction économique de l'efficacité seulement dans le macroéconomie et de l'inefficacité d'importants secteurs que l'Etat ne fait pas fonctionner. Nous devons comprendre que les droits sociaux ne peuvent être abolis et que tôt ou tard, la justice économique qui passe par le rejet du principe que la croissance économique doit continuer et du fait de ne pas savoir dépenser l'argent public pour améliorer la vie des gens grâce à l'éducation, à la santé, à l'eau et à l'assainissement, à la connectivité, etc... devra exister. On privilégie toujours la croissance mais jamais les dépenses, donner la priorité à un modèle, l'économie, la confiance dans l'investissement. Mais nous aovns eu l'un des plus bas ratios de pression fiscale d'Amérique Latine qui a empêché de dépenser l'argent public dans ce que la plupart de la population péruvienne demande, c'est à dire de bonnes infrastructure s et de bosn services publics : l'eau, l'électricité, la santé, l'éducation, la connectivité, etc...

 

2021 est important parce que nous fêtons le bicentenaire de notre indépendance et ils ne doivent pas nous refuser le cri de « Nous sommes libres, soyons-le toujours ! » Dans notre patrie, approchons-nous de plus d'équité, deplus de justice sociale, de plus d'union, ce sera la tâche des nouvelles générations de jeunes qui l'ont exprimé librement ainsi : oui à la démocratie avec les droits sociaux.

 

traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos

 

Source en espagnol :

https://www.resumenlatinoamericano.org/2021/01/04/peru-que-nos-espera-el-2021/

URL de cet article :

http://bolivarinfos.over-blog.com/2021/01/perou-que-nous-promet-2021.html