Venezuela : Le Brésil ferme sa frontière

par Martha Raquel

Dans l'état vénézuélien de Gran Sabana, frontalier avec le Brésil, aucun cas de coronavirus n'a été enregistré.

Le Brésil a fermé sa frontière avec le Venezuela mercredi dernier dans la matinée pour une durée de 15 jours qui pourra être prolongée. La raison en serait la pandémie de coronavirus qui avait causé à ce moment-là 3 morts dans le pays (7 selon le dernier décompte).

Aucun officiel brésilien n'est autorisé à s'exprimer ou à donner des informations sur la fermeture de la frontière.

Du côté brésilien, il y a des barrières de la Force Nationale, de la Police Fédérale et de l'Armée Brésilienne. Les Vénézuéliens en territoire brésilien peuvent rentrer dans leur pays mais ne pourront pas revenir au Brésil. Les Brésiliens peuvent circuler librement, ils doivent seulement passer par un poste de contrôle de la Police Fédérale.

Prés 30 Vénézuéliens qui vivent à Paracaima (état de Roraima) ont passé la frontière pour faire des livraisons et on les a empêché de retourner du côté brésilien. L'un d'entre eux a parlé anonymement avec Brasil de Fato.

Il a 30 ans, 2 filles et a passé la frontière pour faire une livraison avant 8h30, heure à laquelle la mesure a été prise, et il n'a pas pu rentrer après la fermeture de la frontière. Il affirme que cette décision affectera tous les Vénézuéliens qui vivent à Pacaraima.

« Nous travaillons du côté brésilien et nous nourrissons ainsi notre famille. La situation va empirer. Nous travaillons pour nos familles et s'ils en nous laissent pas passer, la plupart d'entre nous n'aura plus de travail ni de quoi manger. »

Du côté vénézuélien, il y a seulement une Brigade Itinérante de Prévention de la Contamination du coronavirus composée de membres de la Milice Nationale Bolivarienne, de l'Armée Bolivarienne, de la Garde Nationale Bolivarienne, de la Police Bolivarienne de l'état de Gran Sabana, de médecins vénézuéliens et d'étudiants en médecine brésiliens qui étudient au Venezuela.

La Brigade de la frontière, comme les dizaines de brigades qui existent au Venezuela, a pour mission d’informer la population sur la meilleure façon de se protéger du coronavirus.

Le décret signé par le président Jair Bolsonaro affirme que cette mesure est due à une recommandation de l'Agence Nationale de Surveillance Sanitaire (ANVISA) et aux difficultés du Système Unique de Santé (SUS) à agir à Roraima face à une forte demande.

A ce moment-là, il y avait 5 cas suspects à Roraima et aucun dans l'état de Gran Sabana.

Au Venezuela, les terminaux terrestres sont fermés et on ne peut circuler entre les états qu'en voiture particulière. Une « quarantaine sociale » a été décrétée par le président Nicolás Maduro le dimanche 15 mars et 42 cas de Covid-19 ont été confirmés jusqu'à présent.

Le décret brésilien n'autorise la circulation que des camions de marchandises et d'actions humanitaires entre les 2 pays. Le blocus en touche pas les Brésiliens ou les citoyens naturalisés, les Vénézuéliens possédant une autorisation de résidence au Brésil et les fonctionnaires étrangers qui travaillent avec le Gouvernement brésilien. On empêche d'entrer au Brésil tous les autres Vénézuéliens.

Ceux qui ne respecteront pas le blocus seront traduits en justice, déportés et on pourra leur refuser l'asile.

Edition : Leandro Melito

Brasil de Fato Traduction en espagnol: Luiza Mançano

traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos

Source en espagnol :

http://www.resumenlatinoamericano.org/2020/03/23/coronavirus-brasil-cierra-fronteras-e-impide-que-venezolanos-vuelvan-a-roraima/

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