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Venezuela : Campagne électorale, revers de Guaidó et baisse des cas de COVID-19.

18 Octobre 2020, 17:31pm

Publié par Bolivar Infos

Coup d’œil sur la semaine du 12 au 17 octobre

Par Jesús A. Rondón

 

Après presque 2 semaines pendant lesquelles la dynamique de la campagne électorale avait diminué considérablement, pendant ces 7 derniers jours, elle elle s’est beaucoup réactivée avec plusieurs événements aussi bien au Venezuela qu’à l’étranger. Les revers subis par le secteur qui reconnaît Juan Guaidó comme “président par  intérim”, maintenant dans un tribunal étasunien, sont également de notoriété publique. Enfin, les indicateurs concernant les malades du coronavirus continuent à être encourageants puisqu’on observe une diminution importante du nombre de cas par semaine et par jour.

 

La campagne électorale vibre à nouveau

 

La campagne électorale s’active à nouveau et à la suite, nous allons présenter un panorama des principaux événements qui se sont déroulés aussi bien au Venezuela qu’à l’étranger à propos des élections législatives.

 

Commençons par parler des organisations politiques chavistes qui continuent à affiner leur stratégie électorale. Le Parti Socialiste Uni du Venezuela fait prêter serment à ses commandements de campagne qui sont la base de la mobilisation et de sa structure. D’autre part, l’Alternative Populaire Révolutionnaire réalise des activités destinées à renforcer sa structure d’organisation pour les élections. L’une des organisations qui en font partie est le Parti Communiste du Venezuela et c’est lui qui a la portée laplus importante sur le territoire  national.

 

Dans le camp de l’opposition, la mobilisation est moins visible, comme nous l’avons déjà remarqué, car leurs structures manquent d’expressions organiques dans les communautés. Parmi les organisations qui se trouvent dans ce bloc, celle qui est la plus présente dans le pays est  Action Démocratique qui est sujette à un différend interne après que le Tribunal Suprême de Justice ait donné à Bernabé Gutiérrez le contrôle temporaire du parti suite à une plainte pour ne pas avoir réalisé d’élections internes pour choisir la nouvelle direction pendant plus de 10 ans.

 

Au Conseil National Electoral, cette semaine a débuté une autre phase d’audits du système électoral. A cette occasion, on contrôle ce qui concerne le système de fonctionnement des machines à voter, on vérifie que la confidentialité du vote est préservée et que la transmission des données est sûre.

 

Ces activités sont réalisées sur place avec la participation des techniciens désignés par les organisations politiques qui participent aux élections et en ligne pour les autres représentants. Le Conseil National Electoral fait savoir que cette phase peut être contrôlée par n’importe qui dans le monde puisqu’un lien est ouvert sur son site pour suivre le processus. Ce dernier geste est destiné à confirmer la force du système électoral vénézuélien face à la campagne mondiale de discrédit des élections organisée par des acteurs politiques opposés au chavisme alliés avec d’autres en Amérique et en Europe. C’est pourquoi on a fait connaître la présence lors de cette phase du Conseil d’Experts Electoraux d’Amérique Latine(CEELA) ainsi que de techniciens venant d’organismes électoraux de Turquie, d’Argentine, de Russie et d’Afrique du  Sud.

 

La direction du Conseil National Electoral en session plénière a réformé la loi organique des élections pour définir comme contrôle électoral vénézuélien et contrôle international ce qu’on a d’abord appelé « observation électorale » et plus récemment « accompagnement des élections. » Quand ces changements seront publiés au Journal Officiel, on pourra voir des changements concrets. Pour le moment, on dit seulement que toute participation d’acteurs étrangers se fera « sur la base de principes comme la non-ingérence, la souveraineté et le respect des autorités. »

 

Le Groupe de Lima, aligné sur la politique étrangère du Gouvernement des Etats-Unis d’Amérique confirme son soutien à Juan Guaidó en tant que président par intérim, à l’Assemblée Nationale et rejette une fois de plus les élections destinées à former le nouveau Parlement.

 

L’ Argentine, qui, la semaine dernière, a voté en faveur d’un rapport sur les droits de l’homme au Venezuela, a pris ses distances avec cette position tout en restant membre de ce groupe malgré les tensions provoquées dans le Gouvernement argentin à cause des relations avec le Venezuela.

 

Les chanceliers des pays qui font partie de l’Union Européenne continuent à soutenir Josep Borrell pour qu’il continue à « faciliter le dialogue » entre le chavisme et l’opposition au Venezuela. La ministre des Affaires Etrangères du Royaume d’Espagne, González Laya, a été la porte-parole de cette position. Elle a déclaré : « Les élections législatives du 6 décembre ne réunissent pas les conditions nécessaires d’un point de vue démocratique. Si ces  conditions démocratiques ne sont pas réunies, nous ne pourront pas reconnaître les résultats. »

 

En résumé, la position d’ingérence de l’Union Européenne envers la démocratie vénézuélienne persiste.

 

Pour revenir à l’ambiance dans le pays, l’opposition continue à faire des déclarations différentes à propos de sa participation aux élections. D’une part, nous trouvons le dirigeant du parti « Le Changement », Javier Bertucci, qui fait partie d’Alliance Démocratique et déclare : « A mon avis, cette élection va être l’une de celles qui aura les meilleures garanties et les meilleures conditions parmi celles de toute l’Alliance. »

 

Et, à l’opposé, le Front Large  Venezuela Libre invite le peuple vénézuélien à rejeter « les soi-disant « élections législatives » organisées par le régime de l’usurpateur Nicolás Maduro à cause de leur origine frauduleuse car elles ne respectent pas les standards internationaux de transparence, d’observation internationale et de validation du processus par des audits rigoureux et techniquement corrects. »

 

Et nous terminerons en évoquant le comportement erratique de l’église catholique vénézuélienne à propos des élections. Cette semaine, les évêques ont déclaré que « l’événement électoral du 6 décembre, loin d’aider  à résoudre démocratiquement la situation politique que nous vivons aujourd’hui, tend à l’aggraver. » En août, ils disaient le contraire et affirmaient que ne pas participer aux élections  plaçait n’importe quel acteur politique hors de la voie permettant de surmonter les conflits. A ce moment-là, nous avions évoqué les tensions qui existent à propos de la position de l’église  sur la réalité vénézuélienne car Rome cherche à éviter l’affrontement mais au Venezuela, l’église devient un acteur politique belligérant, pour être gentil et ne pas dire « en parti politique. »  Les questions de rigueur se posent : S’agit-il d’un acte d’insubordination du clergé vénézuélien ? Les positions doubles de l’église catholique concernant la réalité vénézuélienne  persisteront-elles ?

 

Les revers  de Guaidó

 

La semaine dernière, nous disions que la Cour d’Appel de  Londres avait annulé la sentence qui accordait le contrôle des 31 tonnes d’or au député Juan Guaidó et avait ordonné d’enquêter sur les mécanismes utilisés par le Gouvernement anglais pour reconnaître celui-ci. On estime donc qu’il faut déterminer à nouveau qui doit avoir le contrôle de ces actifs. Quelque chose de semblable s’est déroulé cette semaine aux Etats-Unis d’Amérique.

 

Un tribunal de New York a rejeté la demande de nullité des bons PDVSA 2020 émis par le Gouvernement bolivarien présidé par Nicolás Maduro. en déclarant la dette légitime, il devient possible d’exiger la garantie. Mais la République n’a pas pu payer ses engagements à cause des mesures coercitives unilatérales mises en place par le Gouvernement des Etats-Unis d’Amérique contre le Gouvernement  vénézuélien présidé par Nicolás Maduro. Le problème central est que cette dette est garantie par 50,1% des actions de CITGO, une entreprise appartenant à l’Etat vénézuélien située aux  Etats-Unis et en ce moment contrôlée par les groupes politiques dirigés par Guaidó qui est reconnu par le Gouvernement étasunien comme « président par intérim. »

 

Pour le dire simplement, si le Gouvernement étasunien reconnaît  Guaidó comme président et que le système judiciaire du pays détermine que la dette existe sans se   préoccuper de qui l’a émise, c’est Guaidó qui devra répondre aux détenteurs de bons et s’il ne peut pas le faire comme c’est le cas, le plus important actif du Venezuela à l’étranger sera vendu. Auparavant, le Département du Trésor des Etats-Unis avait émis une licence générale qui l’interdisait pendant 90 jours et a ensuite été étendue, pour éviter l’exécution de la garantie qui accorderait aux détenteurs de bons PDVSA 2020, pour la majorité des actions  de CITGO.

 

Cette décision favorise les intérêts des corporations et continue à engager la souveraineté qui s’exprime dans les biens nationaux grâce à la prétendue dualité de la représentation organisée par l’opposition vénézuélienne. 

 

Le Venezuela gagne la bataille contre le coronavirus

 

Vendredi 16, on a enregistré  le nombre le plus bas de malades depuis début juillet, c’est-à-dire 283 cas diagnostiqués. Cette situation s’oppose au comportement de la pandémie dans la plus grande partie du monde et du continent américain car du point de vue épidémiologique, la courbe de malades décroît considérablement.

 

Le 17 octobre, les sources officielles ont fait savoir que 86 289 personnes sont positives sur le territoire national et que le taux de guérison est de 91 %, 6 711 patients étant soignés par le système national de santé publique du pays. A cette date, il y a 731 morts, ce qui indique que la taux de mortalité continue d’augmenter faiblement. Le centre vénézuélien d’études sur la Chine a cessé de publier régulièrement son « rapport statistique COVID 19 » et actuellement, on cherche une nouvelle référence. J’ai écrit à cette entité pour avoir des réponses concernant cette interruption brusque d’une information  si intéressante pour ceux avec qui nous communiquons à ce sujet.

 

Dans cette situation nouvelle, le Gouvernement bolivarien fait des annonces pour autoriser de nouvelles activités comme celles de l’aéronautique commerciale et prévoir de réguler les vols avec la République Dominicaine, le Mexique et la Turquie vers le mois de décembre. Le  Président Maduro a aussi dit : « A partir du 1er décembre, les lieux touristiques du pays ouvriront avec toutes les mesures et tous les protocoles de biosécurité. » Enfin, on envisage d’autoriser officiellement les activités commerciales des magasins de jouets, des magasins de vins et de spiritueux, entre autres.

 

Pour finir, il faut dire que les Vénézuéliens qui souhaitent participer comme volontaires aux essais cliniques du vaccin Spoutnik V qui est arrivé de Russie il y a 2 semaines peuvent s’inscrire grâce au système gouvernemental Patrie.

 

Brèves:

 

Le Gouvernement étasunien a déporté des Vénézuéliens avec le soutien de pays tiers pour ne pas violer sa propre décision d’interdire les vols vers le Venezuela. C’est le sénateur Bob Menéndez qui a dénoncé ce fait pendant la campagne électorale dans laquelle el vote des Cubains de Miami est très important. Une preuve de plus du double critère de la politique étasunienne envers le Venezuela.

 

Frontières chaudes. Des articles sur les migrants vénézuéliens commencent déjà a paraître. Le but est d’aborder ceux qui se trouvent sur la frontière avec la Colombie et attendent d’entrer au Venezuela pour être pris en charge par le Gouvernement vénézuélien pour savoir s’ils sont porteurs du coronavirus. On évoque aussi le flux de Vénézuéliens qui passe en Colombie par les passages illégaux sans que le Gouvernement vénézuélien ne les en empêche, ce qui éventuellement peut créer un problème au Gouvernement colombien car il doit développer un mécanisme destiné à ce que sa stratégie de contrôle de la pandémie déjà déficiente ne se complique pas encore plus. Je vous informerai dans mes prochains articles de la façon dont ce sujet se développe.

 

 

Si vous souhaitez commenter ce texte, demander qu’on approfondisse un sujet ou poser tout autre question en rapport avec ce texte, vous pouvez écrire à l’auteur : jesusalbertorondon@gmail.com

 

Traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos

 

Source en espagnol :

Jesús A. Rondón

URL de cet article:

http://bolivarinfos.over-blog.com/2020/10/venezuela-campagne-electorale-revers-de-guaido-et-baisse-des-cas-de-covid-19.html