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Honduras: Xiomara Castro favorite, les Etats-Unis dans l’expectative

29 Novembre 2021, 17:07pm

Publié par Bolivar Infos

Par Álvaro Verzi Rangel

 

On prévoit que les élections générales de dimanche au Honduras seront les plus fréquentées de l’histoire démocratique malgré les hauts niveaux de violence politique et d’incertitude électorale.

 

Si la terreur gagne et que peu de gens votent, le parti au gouvernement gagnera. si la participation est forte, l’opposition gagnera.

 

On élira le président ou la présidente du pays, ses 3 représentants présidentiels, 128 députés au Congrès National et 20 députés au Parlement Centraméricain. Sur les 15 candidats, 3 ont de réelles chances de gagner: Nasry Asfura, du Parti National au gouvernement; Yani Rosenthal, du Parti Libéral et Xiomara Castro, du Parti Liberté et Refondation (Libre).

 

Celui qui remplacera le président Juan Orlando Hernández devra affronter une situation économique difficile, le problème persistant de la violence des organisations criminelles et les flux migratoires croissants pendant la pandémie de COVID-19. Et il devra gérer les relations avec les Etats-Unis et les récentes plaintes qui lient le président actuel du Honduras au trafic de drogues. Tout cela dans une situation de violence politique.

 

Juan Orlando Hernández a été lié au trafic de drogues et la candidate Yani Rosenthal a dit qu’il serait extradé aux Etats-Unis s’il arrive à la présidence bien qu’aucune demande en ce sens n’ait été faite pour le moment. Michael Lockard, procureur fédéral de New York, a signalé que, selon des témoignages apportés contre le Hondurien Geovanny Fuentes Ramírez accusé de trafic de drogues et de possession d’armes à feu, le président du Honduras faisait partie d’un groupe de trafiquants qui produisait, transportait et envoyait de la cocaïne aux Etats-Unis.

 

Ce n’est pas le premier président du Honduras à être accusé d’avoir dessines avec le trafic de drogues. L’ancien président Porfirio Lobo a été accusé d’accepter des pots-de-vin du cartel de Los Cachiros en échange de faveurs politiques accordées par le Département d’Etat et sa femme et ses 3 fils n’ont pas pu entrer aux Etats-Unis. Mais il n’y eu ni accusation officielle ni procès contre le président Lobo ni contre 2 de ses 3 fils ni aux Etats-Unis ni au Honduras.

 

L’avocat constitutionnaliste Raúl Pineda a rappelé que les autorités qui ont gouverné ces dernières années pourraient être poursuivies en justice sous le nouveau gouvernement et perdre leurs prérogatives et leur immunité. C’est pourquoi il ne s’agit pas simplement d’une relève des autorités. La mafia au gouvernement luttera désespérément pour se maintenir au pouvoir parce que c’est sa liberté et son patrimoine qui sont en jeu.

 

Depuis juin 2009, la politique du Honduras tourne autour de la crise provoquée par le renversement du président Manuel Zelaya, du parti Libéral, qui envisageait de faire des réformes progressistes pour favoriser les secteurs les plus en retard dans un pays dans lequel les niveaux de pauvreté et d’émigration sont très élevés. Ces élections peuvent fermer un cycle si la force progressiste dirigée par Xiomara Castro, la compagne de Zelaya, ou peut laisser ce cycle ouvert indéfiniment.

 

« Il y a eu une campagne de terreur, de peur, pour que les gens n’aillent pas voter mais repeuple va y aller, nous allons vaincre la peur. Personne ne doit rester chez soi parce que dépeuple a un grand enthousiasme, » a déclaré le député Juan Barahona, du parti d’opposition Liberté et Refondation (Libre).

 

Au Honduras, on a inauguré le cycle latino-américain de ce qu’on appelle le “lawfare” pour renverser un président progressiste. Une tactique différente des coups d’Etat « traditionnels » du XX ème siècle alors desquels les forces armées prenaient le pouvoir , fermaient le Parlement et provoquaient une rupture institutionnelle.

 

Selon le Conseil National Electoral (CNE), presque 5 500 000 Honduriens avaient le droit de vote. Les listes électorales montrent que 580 003 citoyens sont morts ou ont émigré dans un autre pays. La pauvreté au Honduras dépasse les 48%.

 

En 2019, il y avait aux Etats-Unis 746 000 Honduriens, 19,7% du nombre total de ressortissants d’Amérique Centrale. Ces dernières années, le nombre d’enfants non accompagnés de leurs parents a beaucoup augmenté.

 

En 2009, sur les 4 600 000 personnes ayant le droit de vote, 2 300 000 se sont rendus aux urnes, ce qui donne un taux de participation de 49,88%. Les élections de 2013 et 2017 ont été pleines de fraudes et se sont achevées par la réélection illégale du président du Honduras, Juan Orlando Hernández.

 

Après la fraude, en 2017, s’est déchaînée une crise post-électorale qui a provoqué l’assassinat d’au moins 23 civils par les forces de sécurité de l’Etat et des pertes économiques supérieures à 1 600 000 lempiras. « Perdons la peur que veulent semer ceux à qui le fait que nous allions voter en masse ne convient pas, ceux qui veulent imposer l’idéologie de la pensée unique, » a déclaré Juan Ángel López, porte-parole de la Conférence Episcopale.

 

Avant même son début, cette élection est devenue l’une déplus violentes de l’histoire enregistrées jusque’à présent: 37 assassinats de dirigeants, de candidats et de sympathisants des partis politiques, 78 actes de violence politique dont des assassinats, des menaces, l’usage de la contrainte, des agressions, entre autres.

 

« Cette fois, il semble y avoir plus d’intérêt pour les élections. Je pense que l’abstention, à ces élections, tournera autour de 23%, peut-être un peu moins, » a déclaré le sociologue et analyste politique Julio Navarro.

 

A ces élections se sont présentés 14 candidats au niveau national sur lesquels sèment 1 et ses 3 conseillers ont été élus. Les candidats appartiennent à 14 partis politiques parmi lesquels 2 mouvements indépendants mais seulement 3 ont de réelles chances de gagner le 28 novembre.

 

Maintenant, le fantôme de la fraude destinée à éviter une victoire de Xiomara Castro qui a réussi à rassembler tout l’éventail progressiste et semble être largement en tête des sondages rôde à nouveau.

 

Si Xiomara Castro gagne, la diabolisation du Gouvernement du Honduras par les médias hégémoniques et la droite transnationale va commencer dès premier jour en la liant à Cuba et au Venezuela. Si Nasry Asfura, du parti au pouvoir, gagne, le plus probable est qu’il soit soutenu par les Etats-Unis et que le Honduras disparaisse des informations malgré ses très hauts niveaux de pauvreté, la responsabilité des partis traditionnels qui gouvernaient depuis des décennies, l’émigration et la violence politique.

 

traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos

 

Source en espagnol:

https://www.resumenlatinoamericano.org/2021/11/28/honduras-xiomara-castro-favorita-eeuu-expectante/

URL de cet article:

http://bolivarinfos.over-blog.com/2021/11/honduras-xiomara-castro-favorite-les-etats-unis-dans-l-expectative.html