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Argentine : Le FMI approuve une augmentation des quotas de 50 %

20 Décembre 2023, 18:29pm

Publié par Bolivar Infos

Par Natalí Risso

 

La direction des gouverneurs du Fonds Monétaire International (FMI) a approuvé l'élargissement de 50 % des montant des quotas qui correspondent à chaque pays membre. Cette proposition doit encore être validée par chacun des pays membres avant le 15 novembre 2024. Dans certains cas, comme aux États-Unis et en Argentine, elle doit même être approuvée par l'assemblée législative. Le FMI affirme que « cela réduira la dépendance des ressources obtenues en prêts. » L'Argentine devrait passer de 3 187 300 000 de DEG à 4 780 500 000. A la valeur actuelle du DEG, cela devrait apporter 2 133 000 000 de dollars. Pour comprendre l'impact pour l'Argentine, il faut voir la décision de l'organisme d’élever le plafond à partir duquel seront payés des intérêts pour surcharges.

 

Tous les 5 ans, le FMI révise sa politique de quotas. C'est la 16e fois depuis que cet organisme a été créé. Le but est purement et exclusivement de changer le mélange d'origine de ses ressources. « L'augmentation de quota proposée renforcerait la nature contingente du Fons en réduisant sa dépendance envers les petits prêts et en garantissant ainsi aura le primordial des quotas dans les ressources du Fonds, » résume l'organisme. Malgré la demande persistante de la Chine, on ne changera pas–pour le moment–la structure et le pouvoir de vote des pays membres et les États-Unis conserveront le pouvoir le plus important.

 

Les quotas sont les composantes essentielles de la structure financière et de gouvernement de l'organisme. Leur importance réside dans le fait qu'ils déterminent la quantité maximum de ressources financières qu'un pays est obligé de fournir au Fonds, le pouvoir de vote dans les décisions du FMI, le montant maximum de prêts que peut obtenir du FMI un pays membre dans des conditions d'accès normales et la participation de chaque pays à une assignation générale de DEG.

 

Ceteris paribus

 

Normalement, les deux questions principales qui sont abordées lors d'une révision générale des quotas sont l'ampleur de l'augmentation globale et la distribution de l'augmentation entre les pays membres. « Une révision générale des quotas permet au FMI d'évaluer le bien-fondé des quotas en fonction des besoins de financement de la balance des paiements des pays membres et de la capacité propre du FMI à aider à subvenir à ces besoins, », explique l'organisme sur sa page officielle et il continue : « Une révision générale permet d'augmenter les quotas des pays membres en fonction des changements de leur position concernant l'économie mondiale. »

 

Dans ce cas particulier, « la capacité de prêt du FMI n’augmente pas, le mélange d'origine de ses ressources change, », affirme dans une discussion avec pagina 12  Hector Torres ancien représentant devant le FMI. En effet, en laissant les quotas des contributeurs nominalement gelés pendant tant de temps (la dernière actualisation a eu lieu en 2010 et a mis 5 ans à être mise en œuvre),  le plus important financement, aujourd'hui, est alimenté avec des lignes de crédit qui n'ont pas la solidité des quotas.

 

Le FMI lui-même explique qu'il révisera la structure « avant juin 2025. » Cette donnée a son importance étant donné que la Chine réclame une révision de la structure (et par conséquent du pouvoir de vote dans le directoire), qui tienne compte de la croissance de son PIB ces dernières années. Pour leur part, les États-Unis ont aujourd'hui 16,05 % des voix et le pouvoir de véto, et c'est une bataille dans laquelle personne n'est prêt à céder facilement. Le quota de chaque pays membre devrait refléter sa position économique relative dans l'économique mondiale.Ils sont libellés en droits de tirage spéciaux (DTS), l’unité de compte du FMI. La formule actuelle a été décidé en 2008 et donne une importance particulière au Produit Intérieur Brut (PIB) de chaque pays. Selon la structure actuelle, les États-Unis sont le pays qui apporte le plus et par conséquent ont le plus important pouvoir de vote (16,05 %) dans les prises de décision au FMI. Les suivent, le Japon (6,14 %), la Chine avec 6,08 %, l'Allemagne avec 5,31 %, la Grande-Bretagne avec 4,03 % et la France avec 4 %. L'Argentine a 0,66 % de pouvoir de vote.

 

Cette tâche attendra 2025. Le FMI a reconnu « l'urgence et l'importance d'un réajustement des quotas pour mieux refléter les positions relatives des membres dans l'économie mondiale en protégeant en même temps les quotas des membres les plus pauvres. » Par conséquent, il a appelé à ce que le conseil exécutif travaille à développer avant juin 2025 un, « éventuel point de vue qui serve de guide pour un meilleur réajustement des quotas, même grâce à une nouvelle formule de quotas. »

 

L'impact pour l’Argentine

 

Les gouverneurs sont la plus haute autorité de chaque pays au FMI. Dans le cas de l'Argentine, le gouverneur est le ministre de l'économie. L'application de l'augmentation peut prendre plusieurs années si on tient compte que toute modification des quotas doit être approuvée par 85 % du total des votes, et que le quota d'un pays membre ne peut être modifié sans son consentement.

 

Dans le cas des États-Unis et de l'Argentine, cette approbation doit passer par le Congrès, et ensuite le budget doit lui assigner les fonds. Une fois approuvé par la direction, chaque pays doit annuler la différence de quota. S'il était de 50 %, l'Argentine devrait passer de 3187,3 DTS initiaux à 4780,5 DTS. À la valeur actuelle du DTS, cela devrait apporte 2 133 000 000 de dollars. Comme référence, l'approbation de 2010 a mis plus de 5 ans à être mise en œuvre parce que le Congrès des États-Unis refusait de l’approuver.

 

Dans le cadre de l'Argentine, la modification pourrait avoir un impact en réduisant la quantité de surcharge d'intérêts qu'elle paye pour le crédit en vigueur puisqu'elle augmentant le quota, ont réduirait la partie en infraction. « On paye des surcharge de 200 points de base quand il y a un accès exceptionnel. Tout ce qui est au-dessus de 200 % du quota est exceptionnel. S’y ajoutent 100 points de base quand le passif avec le FMI reste au-dessus des 200 % du quota pendant plus de trois ans (les surcoûts sur cette part sont  de 200 points de base supplémentaires, au total 300 points de base). Si on augmente les quotas de 50 %, les surcoût seront appliqués sur des montants moins importants que les montants actuels, », affirme Torres.

 

L'histoire jusqu'à présent, nous accompagne : dans le passé, le plancher à partir duquel on paie un surcoût d'intérêts n'a pas été ajusté proportionnellement à la croissance des quotas. Même si cela n'a pas encore été fait, « on n’écarte pas l'idée qu'une fois approuvées les augmentations de quotas, un ajustement de ce plancher ne soit pas appliqué. Par conséquent, l'impact pourrait être nul pour l'Argentine, », a affirmé à pagina 12 le directeur du département du Fonds pour l'hémisphère occidental, Alejandro Werner.

 

Traduction Françoise Lopez pour Bolivar infos

 

Source en espagnol :

https://www.resumenlatinoamericano.org/2023/12/19/argentina-el-fmi-aprobo-un-aumento-del-50-de-las-cuotas/

URL de cet article :

http://bolivarinfos.over-blog.com/2023/12/argentine-le-fmi-approuve-une-augmentation-des-quotas-de-50.html