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Pensée critique : La CPI, une entité soumise aux intérêts de l’Occident

24 Avril 2024, 16:58pm

Publié par Bolivar Infos

 

 

Par Pablo Jofre Leal

 

Traduction Françoise Lopez pour Amérique latine-Bolivar infos

 

Quand je pense à l'Occident en relation avec cet article, à son contrôle sur la cour pénale internationale, je rends compte particulièrement de la domination dans de large sphères de notre vie quotidienne : économique, militaire, culturelle, médiatique, par des pays dirigés par les États-Unis et leurs alliés de l'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord (OTAN) avec des régimes comme le Canada, l'Australie et des entités qui sont utilisées habituellement comme prête-noms comme le régime israélien.

 

Un groupe de pays qui, depuis l'origine de l'Organisation des Nations unies (ONU) et l'établissement de traités, de statuts, de conventions et de différents cadres légaux destinés à garantir le respect des droits de l'homme, utilise à ses fins ces organismes internationaux parmi lesquels on compte, on suppose, des organes de justice indépendants comme la Cour Pénale Internationale (CPI) aussi connue comme Tribunal Pénal International (TPI). Ne pas confondre la CPI avec ce qu'on appelle la Cour Internationale de Justice qui dépend des Nations unies et résout des controverses juridiques entre États. la CPI est le seul tribunal international qui peut enquêter et agir contre des personnes accusées des délais les plus graves contre la communauté internationale.

 

En effet, la CP est une entité dont l'objectif essentiel est de juger toute personne accusée d'avoir commis des crimes de guerre, des crimes d'agression, reconnus comme crimes contre l'humanité. Dans le cadre de cette définition, ces crimes contre l'humanité sont toutes les attaques contre les droits de l’homme fondamentaux. C'est-à-dire, pas seulement contre des victimes particulières, concrètes, mais contre l'ensemble de l'humanité. Évoquer ces crimes, c'est parler d'assassinats, d'extermination, d'esclavage, de déportation ou de déplacement, forcé de population et aussi de privation grave de liberté ou de tortures commises dans le cadre d'une attaque généralisée ou systématique contre une population civile et dont nous avons vu l'exemple le plus concret pendant ces six derniers mois et demi avec le processus d'extermination mené à bien par le régime national-sioniste israélien contre la Palestine, dans la poursuite d'un processus qui dure depuis 76 ans, dans une une politique claire et évidente de solution finale de la « question palestinienne » dans le style de la conférence de Wannsee organisée par les hiérarques nazis en avril 1942 pour faire avancer l'exécution de masse de millions d'êtres humains parmi lesquels des Européens de confession juive, des prisonniers de guerre, des handicapés mentaux, des Gitans, entre autres.

 

La politique d'extermination menée à bien par l'entité israélienne est une conduite qui viole toutes les lois qui existent pour défendre les droits de l'homme, pour mettre un frein à l'agression et à l'occupation d'un territoire. Une vision du monde qui gouverne ses actes criminels dans lesquels, malgré l'évidence de ces violations, de la politique de solution finale mise en place contre le peuple palestinien, l'entité national-sioniste israélienne, non seulement n’a respecté aucune des résolution de l'ONU concernant la restitution des territoires occupés, l'arrêt de la construction d'installations illégales avec des colons du sionisme le plus extrémiste, la démolition du mur de l'apartheid créé en Cisjordanie, le retour des réfugiés palestiniens, mais n'a pas non plus respecté la détermination à mettre fin à l'agression mise en œuvre depuis octobre 2023 et qui s'est traduite, jusqu'à présent, par 35 000 assassinats - dont 15 000 enfants - 90 000 blessés et la destruction de 75% des bâtiments, maisons, écoles, centres de production, cultures, hôpitaux et routes de la bande de Gaza. Cette réalité a poussé l'Afrique du Sud à accuser devant la Cour Pénale Internationale Netanyahu et son régime de crimes de guerre. Et jusqu'à maintenant,  rien qui sente la détermination d'arrêter le premier ministre sioniste ou de faire avancer la création d'une Tribunal Pénal Internationale pour le juger, lui et les siens.

 

Nous avons constaté la même chose dans d'autres parties du monde depuis 2014, quand le régime d'extrême droite de Kiev a commencé un processus d'extermination de la population du Dombas à partir du coup d'Etat de février de 2014 qui a renversé le Gouvernement de Victor Yanukovich, processus qui a duré jusqu'en février 2022, quant a commencé l'opération militaire de dénazification et de des démilitarisations du régime de Kiev par l'armée de la fédération russe. Ce processus d'extermination avait signifié l'assassinat d'au moins 20 000 habitants russophones des régions de Donetsk et Lugansk,  aujourd'hui nouvelles républiques populaires ayant coupé tout lien avec Kiev. On n’a pas l'habitude de rappeler cela au moment de diaboliser l'opération de défense de cette population russe dans l'aile orientale de l'Ukraine qui a une relation claire et indéniable avec la Russie.

 

La Cour Pénal International Criminelle est née le 17 juillet 1998, sous les auspices de ce qu'on appelle la Conférence Diplomatique des Plénipotentiaires des Nations unies, qui a discuté de la nécessité d'avoir une Cour Pénale Internationale. La Cour a commencé à fonctionner en 2002 et a succédé aux tribunaux had hoc formés dans les années 1990 pour aborder les crime atroces commis dans l'ancienne Yougoslavie et au Rwanda.

 

Lors de cette rencontre, 120 Etats membres de l’ONU ont approuvé ce qu'on appelle le Statut de Rome. 7 ont voté contre et 21 se sont abstenus, ce qui a permis la mise en place de cette CPI qui allait entrer en vigueur le 1er juillet 2002–un vote qui ne s'est pas traduit par un procès-verbal.–Par conséquent, on ne sait pas qui a voté pour, contre ou s'est abstenu, à l’exception de la République Populaire de Chine, des États-Unis et d’Israël.

 

Ces trois pays ont exprimé les raisons qu'ils avaient de voter contre. Le régime israélien a signalé qu'il votait contre car il ne comprenait pas pourquoi « l'acte de déplacer des habitants d'un territoire occupé était inclus dans la liste des crimes de guerre »–évidemment, pour éviter de respecter les résolutions qui empêcheraient la poursuite de sa politique d'occupation, de colonisation et d'extermination de la population palestinienne et de ses territoires. Cela était inclus dans les interdictions comprises, dans le quatrième accord de Genève. La Chine a signalé qu'elle votais contre parce qu'elle préférait une décision au consensus qu'à la majorité et les États-Unis, pour leur part, ont affirmé que les statuts devait reconnaître le rôle du conseil de sécurité dans la détermination dans la qualification d'un acte d'agression, car là, indubitablement, Washington a un droit de véto indiscutable qui a été utilisé pour nier a de multiples occasions, les accusations portées contre ses propres Gouvernements, comme celles portées contre ses pays satellites.

 

Dans un intéressant document intitulé « 10 condamnations en 25 ans : la Cour Pénale Internationale atteint-elle son but ? » On signale que « la première personne que la CPI a jugé avec succès, a été Thomas Lubanga Dylio, l'ancien président de la République Démocratique du Congo. En mars 2012, Dylio a été déclaré coupable de crimes de guerre pour avoir enrôlé et recruté des enfants mineurs de moins de 15 ans et les avoir utilisés pour participer activement aux hostilités. Depuis lors, la CPI a traité 30 cas de plus dont 10 se sont soldés par des condamnations et quatre par des acquittements alors que 16 suspects sont toujours en liberté. La CPI est composée de 18 juges sélectionnés par l'Assemblée des Etats Membres pour un mandat de 9 ans non renouvelable et dispose d'un budget annuel d'environ 200 000 000 d'euros. 25 ans après sa création, on a déclaré : « Aujourd'hui, le monde a besoin de plus de justice que jamais. Les atrocités du XXe siècle qui ont amené à la création de la Cour n'ont pas cessé d'exister et nous assistons à une érosion du multilatéralisme et de l'Etat de droit de plus en plus importante. » Le problème réside dans le fait que la CPI, à une majorité écrasante, juge ceux que Washington et les siens ont désignés.

 

En mars 2023, sous la pression des États-Unis et des pays membres de l'OTAN, la CPI a lancé un mandat d'arrêt contre le président russe, « pour la déportation illégale d'enfants ukrainiens et leur transfert des zones occupées d'Ukraine à la Fédération de Russie. » Le même mandat d'arrêt a été émis contre María Alekseyevna Lvova-Belova, représentante de la présidence russe pour les droits de l'enfant. Une accusation sans fondement au-delà des dénonciations du régime de Kiev amplifiées par les médias occidentaux. Que cherche Washington et les siens avec cette nouvelle provocation contre la Russie et en particulier contre son plus haut dirigeant et des fonctionnaires de son Gouvernement ? D'abord, à utiliser un organisme international, et ainsi donner un visage de sérieux juridique à l'accusation contre Poutine dans le cadre de l'actuel affrontement guerrier en Ukraine, dans lequel les participants échappent à la Russie et à l’Ukraine quand, derrière les forces de Kiev, se trouve l'OTAN qui utilise l'Ukraine comme faire de lance et chair à canon.

 

À mon sens, et malgré l'énorme campagne médiatique, politique et diplomatique que l'Occident pronord-américain mène à bien, il n'existe aucun fondement plausible, aucune raison que nous pourrions qualifier de sérieuse, de véridique, au-delà d'un récit connu pour sa campagne inhabituel de manipulation et de désinformation tissé contre la Russie depuis la fin de l'URSS et intensifiée après la décision russe de mener à bien l'opération militaire pour dedénazification  et de démilitarisation d’une Ukraine devenue le fer de lance des politiques russophobes de Washington, et auquel les pays européens, regroupés dans l'Union européenne et l'Organisation du Traité traité de l'Atlantique Nord se joignent avec un enthousiasme irresponsable.

 

Ces décisions visent clairement à isoler la Russie, à mettre en place une politique de pression maximale et à créer une CPI unilatérale peu fiable et soumise aux intérêts des pays occidentaux. Cela se fait au détriment non seulement des rivaux occidentaux, mais aussi de l'ensemble des pays du Sud mondial.

 

De cette façon, on sape le droit international, la sécurité et la paix. Les mesures prises jusqu'à présent par la CPI sont totalement unilatérales et nous ne les avons jamais vues mises en place quand il s'agit de dirigeants occidentaux, parmi lesquels, dans le cas de l'invasion de l'Irak suite à des informations manipulée, le premier ministre britannique Tony Blair, l'ancien premier ministre espagnol José Maria Aznar, l'ancien président des États-Unis Georges W. Bush, responsables de l'assassinat d’1 000 000 d’Irakiens. Et même le premier ministre sioniste, Benjamin, Netanyahou et une grande partie de son cabinet. Des généraux de l'OTAN, des généraux des armé d'invasion, qui ont provoqué des millions d'assassinats dans le Sahara occidental, en Serbie, en Libye,en Irak, en Afghanistan, en Syrie, au Yémen, en Palestine, dont les responsables sont les Gouvernements occidentaux avec la participation de régimes comme celui de l'Australie, du Canada, d'Israël, de l'Arabie Saoudite, du Maroc, entre entre autres.

 

Dans un article publié sur  www.segundopaso.es, on signalait il y a plus d'un an–et cela n'a pas changé d'un iota–que la CPI est une organisation au service de l’Occident, des intérêts hégémoniques de Washington et des siens, un instrument destiné à essayer de faire perdurer un monde qui exige des changements à hauts cris. Une organisation qui s'est consacrée à émettre des mandats d'arrêt contre des dirigeants africains, mais aucun contre les dirigeants politiques et militaires occidentaux responsable d'agressions, d'invasions, d'occupation et de colonisation de territoires. Responsables de la mort, par exemple, de 600 000 êtres humains en Syrie lors d'une guerre d'agression menée à bien par des troupes étrangère et des groupes terroristes depuis 2011. Un Occident qui a donné son aval aux crimes commis par le Gouvernement ukrainien à partir de février 2014 contre la population russophone du Donbass.

 

Une CPI qui ne juge pas et n'a émis aucune condamnation contre le régime civil et militaire sioniste pour 76 ans d'occupation et de colonisation qui se sont soldés–des estimations très en dessous de la réalité–par la mort d'au moins 150 000 Palestiniens pendant ces 76 dernières années auxquels il faut ajouter les 35 000 morts pendant ces 95 derniers jours. La déportation forcée des habitants, l'arrestation, la torture, l'assassinat, les enlèvements, entre autres crimes de guerre et crimes contre l'humanité pour lesquelles nous n'avons pas vu cette CPI émettre de mandat d'arrêt contre les criminels Benjamín Netanyahu, Avigdor Liberman, Benny Gantz, Ayelet Shaked, Itamar Ben Gvir, Bezalel Smotrich ou le ministre de la guerre israélien Yoav Gallant. « Quelle crédibilité peut avoir la CPI si elle est restée muette sur la souffrance du peuple irakien après 20 ans d'agression de la part des États-Unis et de la Grande-Bretagne, ou du peuple afghan ?

 

La CPI qui s’est tue quand les États-Unis ont imposé des sanctions à un procureur de la CPI pour avoir enquêté sur des crimes de guerre commis en Afghanistan par des militaires étasuniens. Washington a aussi menacé d'arrêter de sanctionner les les magistrats et d'autres fonctionnaires du tribunal pour la même affaire. Le 2 septembre 2020, l'administration a annoncé que les États-Unis avaient imposé des sanctions à la procureur de la CPI Fatou Bensouda et au chef de la division de juridiction, de complémentarité et de coopération du bureau du procureur, Phakiso Mochochok. Cette action concrétisait un ordre exécutif émis le 11 juin 2020 par le président Donald Trump qui déclarait une urgence nationale surréaliste et autorisait le gel des actifs et l'interdiction d'entrée des familles qui pourrait être imposée contre certains fonctionnaires de la CPI.

 

L'ancien président des États-Unis, Trump a qualifié à son époque la CPI « d'irresponsable » et de «  dangereuse » pour  le pays et a appelé à « limiter les larges pouvoirs » de la CPI. En cette année 2024, le président actuel des États-Unis, Joe Biden, soutient la décision du tribunal contre Vladimir Poutine. Washington, à l'époque, avait adopté une loi qui autorisait l'utilisation de « tous les moyens nécessaires et appropriés pour obtenir la libération », d'un militaire ou d'un fonctionnaire arrêté à la demande du tribunal de  La Haye. L'ancien conseiller à la sécurité nationale des États-Unis, John Bolton, sous le gouvernement de Trump, soutenait en 2018 : « Nous laisserons la CPI mourir d'elle-même. Après tout, la CPI est morte dans tous les sens du terme ». Quand il y a des aveux, il n'y a pas besoin de preuve. La CPI et sa conduite unilatérale et en faveur de l’Occident « est sur la voie de l'autodestruction ».

 

Ces paroles coïncide pleinement avec celle de l'ambassadeur de Russie, devant le conseil de sécurité de l'ONU, qui soutenait que cet institution, appelait CPI, au moment où elle se taise face au crime, de qui, des États-Unis et de l'OTAN, le Donbass, ainsi que devant les crimes commis pendant des décennies par l'Occident, est une institution politisée qui agit de façon déséquilibrée et incompétente, et a à nouveau démontré son infériorité. « La CPI est une marionnette aux mains de l'Occident collectif, toujours prête à exercer une pseudo justice sur demande. » il est évident que le monde marche, inexorablement vers le multilatéralisme et que l'empire agonisant ne peut rien faire de plus que donner des coups de poing dans l’eau.

 

Source en espagnol :

https://www.resumenlatinoamericano.org/2024/04/22/pensamiento-critico-cpi-una-entidad-sometida-a-los-intereses-de-occidente/

URL de cet article :

http://bolivarinfos.over-blog.com/2024/04/pensee-critique-la-cpi-une-entite-soumise-aux-interets-de-l-occident.html