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Venezuela : Les effets du nouveau coup de gourdin des États-Unis

24 Avril 2024, 16:51pm

Publié par Bolivar Infos

 

 

Par Ociel Alí López

 

Traduction Françoise Lopez pour Amérique latine-Bolivar infos

 

Le Gouvernement des États-Unis a décidé de revenir sur la licence générale 44 accordée en octobre dernier, qui avait assoupli les impositions contre l'activité et la commercialisation du pétrole et du gaz du Venezuela. En janvier, Washington avait remis des sanctions sur le secteur de l'or, en limitant les transactions de l'entreprise d'Etat MINERVEN. Les deux décisions supposent un retour au schéma radical punitif.

 

Mais en maintenant la licence 41, le département du trésor des États-Unis continue à permettre à la compagnie pétrolière Chevron d'exploiter et de commercialiser le pétrole vénézuélien avec lequel il cherche à favoriser (ou à privilégier) l'entreprise dans tout ce qui est en relation avec la vente de brut vénézuélien.

 

Ainsi, les États-Unis cherchent à ne pas être affectés par leurs propres mesure, et à ce qu'elle portent préjudice non seulement au Venezuela mais au reste des pays qui voudraient ouvrir ou continuer à faire des affaires pétrolières dans le pays, à un moment de faible offre mondial de combustible.

 

La licence 44 A, édictée par le département du trésor cette semaine établit que les entreprises qui voudraient continuer ou commencer à faire des affaires dans le domaine de l'énergie avec le Venezuela peuvent chercher la voie de la compagnie Chevron.

 

Cette mesure implique de demander au département du trésor des licences individuelles, une mesure par laquelle les États-Unis s’arrogerait le droit de décider avec quelles entreprises la compagnie d'État Petroleos de Venezuela (PDVSA) peut faire du commerce et avec lesquels non, ce qui a été dénoncé par Caracas comme une nouvelle tentative de « colonisation ».

 

Les choses étant ce qu'elles sont actuellement, la compagnie étasunienne est la seule à laquelle on accorde la permission de faire du commerce. en son exclues, entre autres, REPSOL (Espagne), ENI (Italie) et Morel/pro (France) qui ont déjà fait des affaires avec PDVSA. Maintenant, ces compagnies devront s'adresser au département du trésor pour demander son « accord ».

 

Par conséquent, les principaux pays affectés par cette nouvelle décision, en plus du Venezuela, sont les partenaires occidentaux des États-Unis, inquiets pour leurs sources de fournitures énergétiques après le confit en Ukraine et l'explosion de Nord Stream 2.

 

Évidemment, la compagnie la plus affectée est la compagnie d'État vénézuélienne qui devra réduire la valeur de son pétrole pour le placer sur des marchés qui osent éluder les sanctions, ce qui provoquera une chute des principaux revenus du pays.

 

, Au-delà du problème financier, les sanctions peuvent affecter la sphère politique vénézuélienne, en ébullition à cause des prochaines élections présidentielles du 28 juillet, et probablement de la lecture que divers acteurs de l'opposition peuvent faire de la décision de Washington : un nouveau feu vert pour les plans d'insurrection et des appels à l'abstention ?

 

L'accord de la Barbade en suspens

 

De cette façon, le principal effet politique provoqué par la décision de la Maison-Blanche est la dissolution de fait des accords de la Barbade qui, d'un côté, cherchaient à éliminer les sanctions et, de l'autre, à créer les conditions d'une compétition pour les présidentielles.

 

Jusqu'à présent, l'opposition a inscrit deux candidats: Edmundo Gonzales, pour la Plate-forme Unitaire et Manuel Rosales pour Un Nouveau Temps, ce qui garantit la compétitivité électorale demandée à la table de négociations. L'ancienne candidate de la Plate-forme Unitaire Maria Corina Machado n'a pas pu s'inscrire à cause de la disqualification qui pèse sur elle.

 

En particulier, Rosales possède un énorme poids politique dans l'opposition puisque c'est le gouverneur actuel du principal état du pays (Zulia.) et qu’à l’époque, li avait reconnu l'ancien député Juan Guaido comme « président par intérim ».

 

Mais Washington veut que Machado soit acceptée comme candidate et, par conséquent, mettant en danger le processus électoral, a décidé de « taper sur la table » et d'ignorer les avancées faites par les acteurs du Gouvernement et de l'opposition en matière politique pour rendre le conflit régulier après un long appel à la violence et à l'intervention militaire.

 

Quand Washington continue à traiter Caracas en la sanctionnant, en criminalisant le Gouvernement, et en maintenant un mandat d'arrêt contre le président du Venezuela, Nicolas Maduro, il est logique que l'Armée se sente menacée.

 

La menace, de plus, n'est pas seulement incarnée par Washington. L’extrême-droite, vénézuélienne, qui vient d'essayer d'imposer un « gouvernement parallèle » et a organisé de nombreuses tentatives d'insurrection, apparaît comme un acteur hostile qui envisage de faire table rase du chavisme en le reconnaissant pas comme adversaire et en le traitant comme un ennemi à éliminer avec l'approbation des États-Unis.

 

Dans ce cadre, les nouvelles décisions prises par Washington peuvent être vues par l'opposition la plus radicale comme un « feu vert » pour de nouveaux appels, à l’insurrection, ou à ne pas reconnaître les élections et, par conséquent, poussent le Gouvernement à se retrancher et à se méfier des acteurs d'opposition, ce qui met en sérieux danger les accords de la Barbade destinés à normaliser les relations politiques.

 

En réponse, le président de l'Assemblée nationale, Jorge Rodríguez, a annoncé la suspension temporaire d'une réunion avec le Centre Carter, qui, conformément à ces accords, cherche à participer aux élections en tant qu’observateur.

 

Autres effets, autres élections

 

Mais les sanctions pourraient également produire d'autres effets, cette fois dans l'environnement électoral États-Unis et sa campagne présidentielle qui s'achèvera en novembre de cette année. Nous pensons explicitement aux problèmes de la migration.

 

Quand, en janvier, Washington a à nouveau fixé des sanctions sur l'or, Caracas a répandu un suspendant l'accord migratoire établi l'année dernière, selon lequel le Venezuela recevra ses ressortissants déportés par le Gouvernement des États-Unis.

 

Le problème de la migration aux États-Unis n'est pas un petit problème a été très présent dans la pré-campagne en devenant l'un des fer de lance du candidat d'opposition Donald Trump. Si les sanctions ramenaient le Venezuela à une situation de crise, à une absence d'approvisionnement et à une hyperinflation, il est assez logique qu'il pousse ses citoyens à partir, ce qui pourraient compliquer le panorama pour Washington.

 

Les choses étant ce qu'elles sont, les mesures prises par Washington pourraient avoir diverses conséquences au Venezuela, en Europe, et même sur le territoire des États-Unis. Il reste à voir comment chaque acteur évitera cette nouvelle situation provoquée par les intentions de tutelle sur la souveraineté du Venezuela.

 

Source en espagnol :

https://www.resumenlatinoamericano.org/2024/04/23/venezuela-los-efectos-del-nuevo-garrotazo-de-sanciones-de-ee-uu/

URL de cet article :

http://bolivarinfos.over-blog.com/2024/04/venezuela-les-effets-du-nouveau-coup-de-gourdin-des-etats-unis.html