Venezuela: La violence contre le Pouvoir Electoral, un délit contre la démocratie
Dès l’année 2007, le Conseil national électoral du Venezuela a été la cible des
attaques et des actes de violence qui –même s’ils n’ont pas empêché la tenue à
succès des élections- ont touché la normalité démocratique du pays. Ces attaques
parfois organisées et mises en exécution par des dirigeants et des organisations
politiques se traduisent par des agressions directes contre les installations, les
autorités et le personnel du CNE, y compris leurs familles.
L’attaque directe contre l’organe électoral est un fait inouï dans la vie politique du
pays et sur la scène internationale. Par ces actions, des groupes minoritaires
d’activistes politiques ont exercé une pression regrettable et honteuse sur l’organe
électoral, atteignant parfois des niveaux de violence qui constituent des délits
véritables. Comme dans maints pays du monde, au Venezuela tout acte de nature
violente troublant ou essayant d’entraver le déroulement normal des élections
constitue un délit.
La violence contre le CNE a diverses fins et modalités qui touchent sensiblement
la nature civique qu’une élection doit avoir. Son objectif final est de miner la
crédibilité de l’institution électorale afin de discréditer ses actes et stimuler la
confrontation politique.
En particulier, les actes de harcèlement et d’agression physique à l’encontre des
fonctionnaires du Pouvoir électoral sont préoccupants. Parmi ces actes se
trouvent :
• An 2013:
o À la fin de l’élection présidentielle de cette année-là, le candidat de
l’opposition, Henrique Capriles, a méconnu les résultats et a lancé un
appel à la violence dans les rues et contre le CNE, ce qui a provoqué
le décès de 11 personnes.
o Sept sièges du CNE ont été attaqués et leurs travailleurs ont été
harcelés dans les états Anzoátegui, Mérida, Monagas, Sucre, Trujillo,
Zulia et Yaracuy.
o Des directeurs de l’organe électoral ont été harcelés dans leurs
maisons, y compris la présidente du CNE, Tibisay Lucena, dont la
maison de résidence a été siégée et ses résidents ont été
virtuellement kidnappés par des groupes violents le soir du 15 avril.
o Pendant une manifestation pour soutenir le CNE aux abords du siège
de l’organe électoral dans l’État Zulia le 16 avril, un jeune homme a
été assassiné par des francs-tireurs.
a.An 2014:
a.Pendant des protestations violentes, entre les mois de février et juin,
dans le contexte de la soi-disant Opération La Sortie (La Salida, en
espagnol), convoquées par l’opposition, les installations de trois
bureaux du CNE dans les états Lara, Táchira et Anzoátegui ont été
attaquées.
b.Le siège du CNE de l’état Zulia a été complètement incendié et détruit.
c.Les résidences familiales des hauts fonctionnaires du Conseil national
électoral ont fait l’objet aussi des actions de harcèlement et
d’agression.
d.Les rues et routes barricadées et le blocage de l’accès aux résidences
dans quelques municipalités du pays ont touché aussi pendant des
mois l’accès au CNE empêchant le déplacement du personnel depuis
leurs maisons jusqu’à leurs sites de travail.
En raison des niveaux de violence élevés contre le processus électoral constituant
du 30 juillet, se traduisant par des attaques directes aux sièges, à l’infrastructure
électorale et au personnel, le CNE a dû mettre en place des mesures
extraordinaires dans plus de 150 municipalités pour garantir le droit au vote de
l’électorat vénézuélien.
Ces mesures incluent :
•Relocaliser les centres de vote des zones touchées par la violence.
•Établir les conditions pour que les électeurs des zones touchées par la
violence puissent voter dans tout autre centre de vote de leur municipalité.
•Ouvrir les centres de vote de contingence dans des villes comme Caracas.
•Adopter des protocoles de sécurité supplémentaires afin de garantir la
transparence du vote.
La plateforme automatisée de vote (machines de vote, équipements de
transmission et matériel électoral) a été distribuée dans quelques municipalités
du pays au milieu d’une forte violence dans les rues et des barricades qui
entravaient l’accès aux centres de vote. Cette tâche a été accomplie par les
travailleurs de l’organe électoral avec des risques graves pour l’intégrité
physique et son aboutissement doit être attribué au dévouement et à la
vocation de service du personnel électoral.
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La veille de l’élection, plusieurs centres de vote ont été attaqués par des
groupes violentes et dans quelques endroits les machines de vote et le matériel
électoral a été brûlé. Toutefois, la plupart de l’infrastructure électorale a été
protégée par le personnel risquant sa propre vie. Plusieurs travailleurs du CNE
ont été agressés dans la rue pour le seul fait de porter l’uniforme et les signes
distinctifs de l’institution.
Le jour de l’élection et en plein déroulement du suffrage, un centre de vote
dans l’état Táchira, à l’ouest du pays, a été attaqué avec des tirs. Dans la
région centrale du pays, des centres de vote de l’état Guárico ont reçu l’impact
des bombes incendiaires. Pourtant, les responsables des centres ont protégé
les bulletins de vote imprimés des électeurs qui avaient déjà voté.
Outre la violence physique, ces travailleurs de l’organe électoral ont fait face à
une campagne d’intimidation sur les réseaux sociaux par Provea, organisation
des droits de l’homme, dont les contenus et approches ont été dénoncés de
manière opportune.
•Après ce processus électoral, le CNE a dressé le bilan suivant :
✓Agressions directes à plus de 200 fonctionnaires électoraux.
✓Plus de 200 machines de vote détruites.
✓Attaques à plusieurs de ses sièges, dont un a été partiellement brûlé.
✓Attaques aux voitures et maisons des fonctionnaires électoraux.
•Les états les plus touchés dans leur infrastructure et leurs fonctionnaires ont
été Táchira, Mérida, Barinas, Zulia, Aragua et Barinas. Le CNE a fait l’objet
d’agressions aussi dans les municipalités des états Anzoátegui et Miranda.
Un total de 49 947 fonctionnaires, personnel technique et Vénézuéliens, en
accomplissant leur service électoral comme des membres de bureaux et des
directions, ont été directement affectés par la violence contre le processus
électoral. Par exemple :
CAMPAGNES ANONYMES SUR LES RÉSEAUX SOCIAUX
Pendant les trois dernières années, la fréquence et l’intensité des campagnes
anonymes d’incitation à la haine contre les autorités électorales ont augmenté.
Source: CNE
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