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Bolivie : Ce qu'on sait des élections générales 2 mois après le coup d'Etat

11 Janvier 2020, 18:47pm

Publié par Bolivar Infos

 

Les semaines passent et les situations troubles sont à l'ordre du jour en Bolivie. Les mandats d'arrêt contre Evo Morales et les membres du Mouvement Vers le Socialisme (MAS) sont toujours en vigueur alors que le Gouvernement putschiste continue à avoir des hauts et des bas dans son exercice du pouvoir comme le montrent les insultes de Jorge ‘Tuto’ Quiroga envers le président mexicain López Obrador juste pour que quelques jours plus tard, il doive faire un pas de côté, étant devenu un poids mort et un obstacle pour le Gouvernement de fait. Les tensions ont aussi augmenté avec les Gouvernements du Mexique et de l'Espagne suite au harcèlement qu'ont subi des membres du corps diplomatique des 2 pays à l'Ambassade du Mexique à La Paz.

 

Au milieu de tout cela, un information qui commence à clarifier l'avenir immédiat du pays est arrivée. Le président du Tribunal Suprême Electoral de Bolivie, Salvador Romero, a fait savoir que les élections présidentielles et législatives auront lieu le 3 mai. Il a signalé que s'il y a un vainqueur au premier tour, la transition du commandement se fera dans la première quinzaine de juin. S'il n'ya pas de vainqueur, le second tour aura lieu le 14 juin.

 

L'intention d'interdire au MAS d'y participer a été abandonnée. Au moins pour le moment. Si elle avait été maintenue, cela aurait encore plus mis le feu à la prairie sèche de la société bolivienne.

 

Un autre aspect positif est que tous les partis qui ont participé aux élections du 20 octobre dernier pourront participer à nouveau en présentant des candidats aux postes de président, de vice-président, de députés et de sénateurs. L'intention d'interdire au MAS, l’organisation politique la plus importante de Bolivie, d'y participer a été abandonnée. Au moins pour le moment. Si elle avait été maintenue, cela aurait encore plus mis le feu à la prairie sèche de la société bolivienne.

 

Le problème, actuellement, c'est que l'OEA de Luis Almagro, qui a participé au coup d'Etat contre Evo Morales, va s'immiscer dans l'organisation des élections grâce à une mission qui apportera un « soutien technique. » Face à la possibilité que cela devienne une manipulation du processus et qu'il y ait des illégalités le jour des élections, il est indispensable que participent aussi à l'observation de ces élections d'autres délégations d'organismes électoraux d'Amérique Latine et de l'Union Européenne. Cette dernière a déjà mandaté une commission d'exploration pour vérifier toutes les conditions et pourvoir envoyer une Mission d'Observation Electorale en mai.

 

En ce moment, ça semble être une compétition ouverte. Une enquête publiée la semaine dernière a placé le MAS (indépendamment du candidat qu'i choisira) en tête des intentions de vote avec 20,7%, suivi par Jeanine Áñez, la présidente autoproclamée avec 15,6%. A la troisième place, apparaît l'ex-président Carlos Mesa, qui avait été second aux élections d'octobre avec 13,8 % des voix. Les autres candidats complètent la liste : Marco Pumari (8,2%), du Comité Civil de Potosi, Chi Hyun Chung (8,1%), un pasteur évangélique né en Corée du Sud mais naturalisé bolivien qui avait fini troisième en octobre et Luis Fernando Camacho (6,9%), le dirigeant ultraconservateur du Comité Civil de Santa Cruz qui a dirigé les protestations contre le président Evo Morales et a installé la Bible au Palais Quemado. Ce sondage a été fait avant que Luis Fernando Camacho et Marcos Pumari manifestent leur intention de se présenter ensemble à l'élection, ce qui modifierait cette situation.

 

Il faut rappeler qu'étant donné que le système électoral bolivien prévoit que celui qui obtient plus de la moitié des suffrages ou qui, ayant obtenu plus de 40% des suffrages avec un écart de 10 points sur le second est le vainqueur, il semble très probable qu'il y aura un second tour entre le MAS et les divers candidats de droite qui se disputent la seconde place en ce moment.

 

Les partis ont jusqu’au 3 février pour présenter leurs candidats aux autorités électorales, ce qui fait qu'on se dépêche, d'en chacun d'entre eux, de choisir les candidats. Dans le cas du MAS, Evo Morales, qui continue d'exercer la direction morale depuis son exil en Argentina, a dit que e choix sera fiat le 19 janvier, ce qui met aussi la pression sur les autres partis. Les meilleurs candidats pour le MAS sont le dirigeant cultivateur de coca Andrónico Rodríguez et Adriana Salvatierra, l'ex-présidente du Sénat.

 

Il ne faut pas perdre de vue qu'en Bolivie, les candidatures ne sont pas celles d'une seule personne mais qu'on vote pour un binôme président-vice-président et que la seconde personne a été déterminante plus d'une fois aux élections boliviennes. C'est pourquoi nous sommes en attente non seulement des candidats à la présidence mais de ceux qui vont les accompagner parce que la combinaison peut être déterminante pour les résultats finaux.

 

La Bolivie joue une grande partie de son avenir en mai. Le Tribunal Suprême Electoral a une grande tâche à mener, c'est de mener à bien des élections qui apportent une certitude à ses citoyens. Pour le moment, le premier fantôme, l'interdiction du MAS, a été déterré mais on devra être attentifs aux éventuelles manipulations de l'OEA et du Gouvernement putschiste qui cherchent à faire pencher la balance en leur faveur de façon illégitime et c'est pourquoi il faudra s'approcher de plus de surveillance internationale et en pas céder aux chantages.

 

La roue a commencé à tourner et il semble que nous allons voir une élection disputée et ouverte dont la conclusion arrivera en juin avec le second tour où la situation, dans la société bolivienne, sera plus polarisée, et ce sera le véritable défi pour les autorités électorales. 

 

traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos

 

Source en espagnol :

http://www.resumenlatinoamericano.org/2020/01/10/bolivia-lo-que-se-sabe-de-las-elecciones-generales-dos-meses-despues-del-golpe-de-estado/

URL de cet article :

http://bolivarinfos.over-blog.com/2020/01/bolivie-ce-qu-on-sait-des-elections-generales-2-mois-apres-le-coup-d-etat.html