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Venezuela : La voix des peuples contre l'impérialisme

26 Janvier 2020, 17:47pm

Publié par Bolivar Infos

 

Par Geraldina Colotti

Le professeur Izadi avance vers le micro avec le point levé et fermé : « Vive le socialisme bolivarien ! » s'exclame-t-il. Pendant ce temps, devant la scène est déployée une pancarte qui évoque le « martyre du général Suleimani». Une femme avec un long hijab noir et un militant iranien venu représenter son Gouvernement avec une grosse délégation, la soutiennent. Dans la salle de conférence de l'Hôtel Alba Caracas, le public les reçoit avec 2 slogans : »Salut solidaire et révolutionnaire » et « Salut féministe et anti-impérialiste. »

 

C'est peut-être l'image qui résume le mieux la complexité des contenus, des méthodes et des pratiques partagées pendant la Rencontre Mondiale contre l'Impérialisme, « pour la vie, la souveraineté et la paix » qui s'est achevée à Caracas. Du 22 au 24,janvier, plus de 410 délégués de 73 pays des 5 continents sont venus ici rencontrer les 2096 délégués vénézuéliens.

 

Le dernier jour, Julio César Chávez a présenté les données au nom du Parti Socialiste Uni du Venezuela, organisateur de cette initiative avec les partis alliés du Grand Pôle Patriotique. Les délégués auraient dû être plus de 1 300, a dénoncé Chávez, si l'impérialisme n'avait pas mis toutes sortes d'obstacles grâce aux lignes aériennes qu'il contrôle pour rendre plus difficile ou impossible le voyage des invités.

 

En effet, beaucoup d'entre eux sont arrivés le dernier jour, à temps pour participer à la réunion avec le président Nicolás Maduro. Les jours précédents, la vice-présidente de l'Assemblée Nationale Constituante, Tania Díaz, avait dénoncé le sabotage, le plaçant dans le cadre du féroce blocus économique et financier imposé au Gouvernement bolivarien. Un effort gigantesque,par conséquent, et un excellent résultat, comme l'a signalé le professeur Adán Chávez, le frère aîné du Commandant.

 

La rage de l'impérialisme contre la Révolution Bolivarienne et contre les pays qui, comme Cuba, ne se sont jamais mis à genoux, indique ce qui est en jeu sur la scène internationale. D'une part, l'arrogance du capitalisme mondialisé qui cherche à résoudre sa crise structurelle avec de nouvelles guerres impérialistes. D'autre part, le mouvement,complexe et coordonné qui préfigure un monde multipolaire dans lequel les peuples qui se réfèrent au socialisme reviennent jouer leur grande partie.

 

Maduro l'a exprimé ainsi : « Nous ne sommes déjà plus dans un monde où on peut imposer un seul dogme, une seule religion, une seule méthode. Nous devons en prendre note, vivre dans la diversité mais chercher encore un point de rencontre général, une plateforme pour la lutte mondiale autour de laquelle s'unir pour faire reculer l'impérialisme. Nous devons lui opposer un seul ordre du jour mondial de lutte permanente dans chaque Etat, sur chaque continent. »

 

Alors, un centre mondial contre l'impérialisme. Une nouvelle internationale des peuples qui alimente et nourrisse une fabrique de contenus, coordonne dans une plateforme digitale où combiner et multiplier la conscience et les pratiques dans un plan d'action, dans un ordre du jour de lutte et de mobilisation.

 

Ce sont certaines des propositions contenues dans la déclaration finale, approuvée à l'unanimité avec des résolutions spéciales en soutien aux revendications des peuples ou destinées à condamner des sanctions et des agressions impérialistes comme le blocus de Cuba.

 

Ces propositions ont déjà avancé pendant les diverses conférences internationales qui ont suivi le Forum de Sao Paulo qui a eu lieu fin juillet à Caracas.

 

La dernière action de l'année dernière a été le Congrès International de la Communication lors duquel on a lancé l'UNiversité Internationale de la Communication et on a exprimé la nécessité d'une agence internationale de communication populaire. Une nécessité réaffirmée dans les 12 tables de travail installées dans cette Rencontre Mondiale Anti-impérialiste où on a ms l'accent sur la manifestation anti-impérialiste qui a eu lieu en Irak, annoncée par la délégation iranienne. 

 

« Aujourd'hui, le peuple d'Irak a parlé d'une seule voix pour exiger le départ des troupes nord-américaines du pays, a dit Maduro, et il a tout mon soutien. Nous soutenons les rébellions des peuples que l'impérialisme veut étouffer et c'est pour cela que nous sommes attaqués. »

 

Le premier jour, les délégués ont participé au très populaire programme Con el Mazo Dando, présenté par le président de l'ANC Diosdado Cabello, pendant lequel Cabello se moque ironiquement des fausses informations et des plans ratés des putschistes vénézuéliens dirigés par les Etats-Unis.

 

La Rencontre Mondiale a donné la parole et un espace aux peuples en lutte : de Haïti au Chili, de la Colombie à la Bolivie, de la France aux Etats-Unis : « Les tables en relation avec les peuples indigènes, les afro-descendants et la table des femmes, un secteur vital et fondamental de la Révolution Bolivarienne, ont été particulièrement riches en propositions. Il a été très important qu'un syndicaliste canadien lise les conclusions de la table en relations avec les travailleurs qui ont aussi abordé le problème de l'environnement. Un problème, a dit le syndicaliste, qui doit être abordé en termes structurels comme une remise en question du modèle de développement capitaliste qui dévaste l'environnement pour faire de l'argent.

 

Le centre de la réunion a également été la lutte contre la grande propriété des médias et la propagande des médias bellicistes qui nient la réalité et l'occultent pour perpétuer le récit des classes dominantes. C'est pourquoi le document final a pris en charge la campagne pour la libération de Julian Assange, le fondateur de Wikileaks, sur le point d'être remis aux Etats-Unis à cause de l'arrivée au Gouvernement de Lenin Moreno en Equateur. On a aussi mis l'accent sur la défense de Telesur. En effet, la télévision de Chávez et de la Grande Patrie est menacée par les Etats-Unis et par le président par intérim « autoproclamé » Juan Guaidó qui aimerait bien remplacer sa direction et son discours par d'autres, à genoux devant l'impérialisme.

 

D'un côté, il y a les corporations multinationales à but lucratif et une bande de voyous notoires comme l'ont admis les Etats-Unis, qui sont destinés aux poubelles de l'histoire mais en se résignent pas et de l'autre, il y a l'internationale des peuples qui exprime la nécessité et la possibilité d'un autre monde, différent. Un monde qui naît pas à pas, annoncé par l'effort gigantesque et rentable de cette Rencontre Mondiale contre l'Impérialisme « pour la vie, la souveraineté et la paix .»

 

traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos

 

source en espagnol :

http://www.resumenlatinoamericano.org/2020/01/25/venezuela-caracas-la-voz-de-los-pueblos-contra-el-imperialismo/

URL de cet article :

http://bolivarinfos.over-blog.com/2020/01/venezuela-la-voix-des-peuples-contre-l-imperialisme.html