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Colombie : Des compagnies bananières soupçonnées de financer la para-militarisme
La cour Spécialisée dans la Restitution des Terres du Tribunal Supérieur d'Antioquia a émis ce 12 mai une sentence qui ordonne l'ouverture d'une enquête sur 2 compagnies bananières de l'Urabá.
Ces entreprises sont Bananeras de Urabá S.A, BANACOL et UNIBAN, les compagnies qui exportent le plus de ce produit en Colombie. L'enquête sera ouverte pour association de malfaiteurs et financement volontaire de groupes paramilitaires, un délit qualifié de crime contre l'humanité.
D'autre part, les patrons impliqués sont Rosalba Zapata et Felipe Arcesio Echeverri Zapata, accusés « création présumée d'un réseau de spoliation qui favorise Bananeras de Urabá S.A., une entreprise qui a commencé à occuper et à exploiter illégalement des terres, » indique la Fondation Forjando Futuros sur son site.
Gerardo Vega, directeur de la Fondation Forjando Futuros et représentant des familles victimes, signale : « Les compagnies bananières ont profité d'un imbroglio juridique et elles ont diffamé une contre-réforme agraire contre la Constitution et contre la loi. »
« Ce n'est un secret pour personne qu'il y a des investigations et de multiples dénonciations contre les compagnies bananières de l'Urabá dans une impunité totale, alors que dans d'autres cas, on condamne. En Colombie, il ne se passe rien, les procédures vont et viennent de bureau en bureau. »
La sentence indique aussi la restitution de 11 propriétés à des familles paysannes sur le chemin California département de Nouvelle Colonie, à Turbo,l'endroit où il y a le plus de plantations de bananes et où se trouvent les zones d'influence de la construction du Port d'Urabá.
« Ce sont environ 50 hectares que cette sentence restitue à 11 familles qui ont été dépossédées de leurs terres entre 1999 y 2000. Des spoliations réalisées par des fronts paramilitaires et des compagnies bananières, » a affirmé Vega.
Et il a souligné qu'à ce jour, la restitution des propriétés n'a pas pu avoir lieu : « A cause des circonstances sanitaires, il n'a pas été possible de réaliser la remise du matériel. Nous sommes actuellement dans l'attente de la levée des restrictions pour demander au juge que la remise de ces propriétés soit faite. »
Un autre obstacle empêche la remise, c'est l’abandon par la compagnie bananière qui l'utilisait : « On ne peut pas présenter de situation phytosanitaire car il n'y a pas de fumigation et personne en s'occupe des cultures, ce qui peut amener des fléaux qui mettent en danger les cultures et les paysans. »
« Il y a beaucoup de procédures pour réaliser la remise du matériel, c'est pourquoi nous attendons que les familles reçoivent maintenant une notification administrative et que les juges fassent la remise matérielle. »
Vega a ajouté que la sentence exige aussi une compensation économique pour les 13 familles dépouillées de leurs terres.
traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos
Source en espagnol :
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