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Venezuela : Nouvelle dimension juridique et politique du litige sur l’Esequibo

23 Avril 2023, 16:36pm

Publié par Bolivar Infos

Par Marcos Salgado

 

La zone en litige entre le Venezuela et le Guyana à l'ouest du fleuve Esequibo est un grand territoire de plus de 259 000 km². Il représente les trois quarts du territoire que la République du Guyana considère comme à elle et 17 % du territoire du Venezuela.

 

Il est à peine le plus petit que le territoire de l'Uruguay est plus grand que le Surinam (le pays le plus petit d'Amérique du Sud) et que le Nicaragua (le pays le plus grand d'Amérique centrale). Des données qui donnent une idée du conflit. Mais il faut tenir compte d'autres facteurs, en particulier de la disponibilité de ressources économiques.

 

C'est que ce différend a pris une nouvelle dimension pendant ces dernières années quand d’ importantes réserves de pétrole ont été certifiées au large des eaux que le Guyana considère comme lui appartenant mais qui sont incluses dans le différend si on tient compte de la projection des limites terrestres sur les eaux d’usage exclusif des nations.

 

C'est là que les États-Unis qui ont toujours des licences d'exploitation discutables dans ces eaux en litige accordées par le Guyana font leur apparition. Ainsi, les États-Unis mettent en place actuellement une stratégie devant la cour internationale de justice pour qu’elle statue en faveur du Guyana et renforce leur position au nord-est de l'Amérique du Sud.

 

Son montant de la CIJ

 

La sentence récente de la CIJ est importante parce qu'elle ouvre la voie à une nouvelle étape dans laquelle ce sera cet organisme qui décidera sur le « fond » de la controverse, dans les termes réclamés par le Guyana, c'est-à-dire qu'elle déterminera la validité de la sentence arbitrale de 1899 que le Venezuela considère comme « nulle et non avenue. »

 

Pour les Vénézuéliens, c'est, dès le départ, un problème. Parce que cela laisse la possibilité qu'on ne prenne pas en considération l'accord de Genève de 1966 et qu'on légalise la souveraineté du Guyana sur ce grand territoire. L'accord à l'ONU, en revanche, reconnaissait tacitement la position du Venezuela sur la nullité de la sentence arbitrale de 1899 et appelait à une négociation pour résoudre le problème ce qui, en ces termes, aurait signifié pour le Guyana une perte d'une partie du territoire en litige (et de ses droits sur la mer territoriale).

 

Les intérêts économiques des États-Unis derrière la position du Guyana et la toujours possible soumission de juges de la CIJ à ceux-ci est un feu rouge dans le futur scénario venir du différend.

 

Mais, comme l’a déclaré la vice-présidentes du Venezuela Delcy Rodriguez dans une apparition devant les médias après la sentence, la décision de la CIJ du 6 avril laisse la porte ouverte au Venezuela parce qu'elle permet que dans le développement futur du processus, le Venezuela prouve, comme il le soutient depuis presque un siècle, que la sentence arbitrale de 1899 est nulle et non avenue  bien que cette même résolution de la CIJ rejette la demande du Venezuela que ce soit le Royaume-Uni qui prennent part à la dispute sur la validité de la sentence arbitrale, le tribunal a accueilli les arguments de Caracas contre la manœuvre du Royaume-Uni qui a dépouillé le Venezuela de terres « héritées » des vieux territoires de l'empire espagnol. La vice-présidentes Rodriguez a avancé que le Venezuela démontrera sa souveraineté sur les territoires situés  à l'ouest du fleuve Esequibo et a insisté sur le fait que c'est le mécanisme du pacte de Genève qui doit être appliqué pour résoudre le différend.

 

Une cause nationale ?

 

Après la sentence du 6 avril, le Gouvernement vénézuélien a annoncé qu'il allait commencer une ronde de consultations pour trouver plus de soutien intérieur à la position vénézuélienne devant la CIJ. C'est vital dans n'importe quel développement futur de ce dossier, le Venezuela doit se montrer retranché derrière une position unique.

 

Ce ne devrait pas être un problème mais les positions initiales montrent des fissures et des nuances. Des porte-parole de feu l'Assemblée nationale élue en 2015 attribuent le résultat à la CIJ à la composition de l'équipe désignée par les autorités vénézuéliennes.

 

Ces secteur d'opposition qui ont une ligne et des intérêts concomitants avec les différents Gouvernements des États-Unis soutiendront-ils la stratégie du Venezuela devant la CIJ ? Ou la saboteront-t-ils de l'intérieur ? À la lumière d'épisodes récurrents lors desquels ils ont donné leur aval (et ils donnent toujours leur aval) à de scandaleuses manœuvres contre la souveraineté nationale, les inquiétudes sont justifiées.

 

Traduction Françoise, Lopez pour Bolivar infos

 

Source en espagnol :

https://www.resumenlatinoamericano.org/2023/04/18/venezuela-nueva-dimension-juridica-y-politica/

URL de cet article :

http://bolivarinfos.over-blog.com/2023/04/venezuela-nouvelle-dimension-juridique-et-politique-du-litige-sur-l-esequibo.html