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Venezuela : Delcy Rodriguez explique les raisons de rejoindre les BRICS
Le Gouvernement du Venezuela a expliqué jeudi au XXVIe Forum Economique International de Saint-Pétersbourg, Russie, les raisons pour lesquelles il a décidé de demander son incorporation aux BRICS, un bloc international composé par le Brésil, la Russie, l'Inde, la Chine et l'Afrique du Sud.
« Il y a déjà des chiffres qui ont été révélés cette année et qui disent que l'économie des pays des BRICS a déjà dépassé l'économie des pays du G7 (Allemagne, Canada, États-Unis, France, Italie, Japon et Royaume-Uni) et a eu une croissance plus importante qu’eux », a souligné la vice-présidentes du Venezuela, Delcy Rodriguez, lors de son intervention par téléconférence.
Rodriguez a ajouté que face à cette réalité, le monde regarde vers les BRICS, quelque chose qui peut être perçu dans « la plus grande demande » qu'ont exprimé des pays de différentes régions pour se joindre à cet important bloc économique.
Elle a souligné que les BRICS dessinent aujourd'hui une nouvelle « économie qui cherche un nouveau mécanisme financier dans ses relations commerciales, et aussi de nouvelles formes de transactions financières qui remplacent l’hégémonie du dollar. »
Ensuite, elle a indiqué que ce bloc était en train de créer « un nouvel ordre économique international », qui est « transcendantal » pour laisser en arrière le modèle hégémonique de l'économie et ainsi, aller vers une économie diversifiée, construite et activée par « des pôles différents » qui vont générer « une nouvelle configuration » du monde.
« Nous sommes en train d’en vivre le meilleur exemple : nous sommes témoins de ce premier pas des pays des BRICS », a déclaré la vice-présidentes vénézuélienne. Elle a souligné que ce bloc représente au niveau mondial 25 % du produit intérieur brut (PIB), 30 % du territoire mondial, 18 % du commerce international, 43 % de la population du monde et 25 % des investissements étrangers.
C'est pour toutes ces raisons, a dit Rodriguez, que « le président Nicolas Maduro, représentant le Venezuela, a déjà demandé l'entrée par l’intermédiaire du pays de notre région qu’est le Brésil pour commencer à faire partie de ce bloc important. »
" La Chine est devenu le grand financier du monde. »
Entre-temps, la haute fonctionnaire a souligné que dans les BRICS, il y a deux des trois économies les plus importantes de la planète: la Chine, qui est devenue la première économie du monde suivie par les États-Unis et ensuite par l’Inde.
« La Chine et l'Inde ont récupéré leur participation historique dans l'économie mondiale. » De plus, elle a souligné que la Chine est en train de réaliser un « investissement géant » à l'échelle mondiale qui fait la différence avec ce que font les États-Unis et les pays européens. « En 2000, le principal partenaire commercial de la plupart des pays du monde était les États-Unis. Maintenant, depuis 2020, c'est la Chine. »
« Que s'est-il passé ? » « La Chine est devenue le grand financier du monde et a permis la résurgence de l'Eurasie en termes de position mondiale. (…) Parce que nous voyons que l’Eurasie a augmenté son activité commerciale avec d'autres régions (…) alors que les États-Unis et leurs satellites (pays alliés) se financent sur le monde. »
Rodriguez a déclaré qu'alors que les BRICS ouvrent leurs investissements dans différents secteurs et dans différentes régions, l'économie des États-Unis, à la base, est soutenue par l'industrie militaire qui à son tour, donne de la force au dollar en tant que devise internationale.
Pour cette raison, la vice-présidente a appelé instamment à construire et à renforcer le nouvel ordre économique international dans lequel le commerce, les transactions et les chaînes de fourniture pourraient travailler à travers des systèmes régionaux, locaux et indépendants, pour surmonter les blocus et les sanctions des États-Unis et de leurs alliés qui monopolisent l'économie mondiale à travers le dollar.
Appel à dédollariser
Pour réussir ce nouvel ordre économique internationale, a dit Rodriguez, la clé et de «, dédollariser» les transactions des pays et de commercer avec les monnaie communes ou locales.
"L'appel est à la dédollarisation, c'est un mot qui est beaucoup utilisé ces derniers temps, dédollariser le commerce international, dédollariser le commerce du brut et nous commençons à voir que les pays arabes et les pays du Golfe commencent à vendre leur pétrole et leur gaz dans des monnaies autres que le dollar", a-t-elle déclaré.
La vice-présidente du Venezuela a proposé de reprendre la proposition que le président Hugo Chavez (1999–2013) avait faite à son époque, quand il a dit que le marché international devait soutenir ses transactions sur un panel de devises pour ne pas dépendre exclusivement du dollar, une monnaie qui a obtenu son hégémonie en contrôlant le système international financier concentré aux États-Unis, ce qui rend plus facile à ce pays d'imposer des blocus, des sanctions et de geler les fonds d'autres nations qui s'opposent de façon souveraine et indépendante à leurs intérêts.
C'est pourquoi, a noté Rodriguez, les pays ont une autre tâche importante : créer « de nouveaux canaux de paiement différents du réseau créé par le Swift étasunien » qui concentre l'entrée et la sortie du système de messagerie international financier. C'est pourquoi la haute fonctionnaire a souligné qu'il y a déjà deux pays des BRICS, la Chine et la Russie, qui sont en train de créer leur propre mécanisme et que le bloc fait même du commerce avec des monnaies différente du dollar.
On doit faire la même chose, a-t-elle ajouté, avec les réserves internationales pour lesquelles chaque pays pourrait avoir un panel de devises pour soutenir ses transactions sur le marché international. « Nous devons faire du commerce dans nos monnaies (…), privilégier le financement des monnaies, repenser le monde, les relations commerciales, financières (…) pour un nouvel ordre économique internationale de justice, d'équilibre, d'inclusion et de compensation. »
Rodriguez a indiqué que, bien qu’en ce moment le dollar représente 59 % des réserves internationales, le yuan chinois a gagné de l'espace et un exemple en est que la Russie, actuellement, « a un tiers de ses réserves internationales en monnaie chinoise. »
Pour cette raison, a-t-elle ajouté, bien que « le dollar conserve une position importante » en tant que moyen de paiement, dans la dénomination de la dette, et dans celle du crédit, il est important de « repenser », le modèle économique et de « marquer une nouvelle étape dans la configuration du nouvel ordre international. »
Traduction Françoise Lopez pour Bolivar infos
Source en espagnol :
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