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Venezuela : Le point de mort des relations avec les États-Unis,

7 Juin 2023, 17:30pm

Publié par Bolivar Infos

 

 

Les relations entre le Venezuela et les États-Unis traverse une scission importante après que des fonctionnaires de la Maison-Blanche aient rencontré le président. Nicolas Maduro en mars 2022. Cette rencontre supposait le début d'une série de tentatives de changement de paradigme dans la relation bilatérale avec le problème de la levée des mesures coercitives unilatérale dans les conversations en plus du problème de l'énergie, et du problème proprement politique–les élections–.

 

Depuis, Washington a donné des autorisations d’opérations et de commercialisation du pétrole et du gaz comme la licence générale 41 et des ordres politiques centrés  sur les domaines de l'énergie et de la politique–la licence générale 42–dans le cadre du développement de la crise énergétique qui frappe les pays du Nord global. Les signes des temps actuel marquent l'ordre du jour des États-Unis à propos de notre pays, c'est l'une des raisons pour lesquelles il est si difficile de déterminer à quel point des relations entre les deux pays nous en sommes.

 

L'autre raison essentielle réside dans la stratégie imprévisible du Gouvernement de Joe Biden par rapport au Venezuela, en réponse aux actions et aux déclarations de Caracas dans le domaine national et international qui ont eu lieu pendant ces derniers mois.

 

Depuis août 2021, le Gouvernement du président de Nicolas Maduro, avec la facilitation de la Norvège et l'accompagnement des Pays-Bas et de la Russie, a installé la Table de Dialogue et de Négociation à Mexico, avec ce qu'on appelle la Plate-forme Unitaire Démocratique (PUD) qui représente les secteurs d'opposition traditionnellement les plus proches des États-Unis pour arriver à des accords politiques, économiques et sociaux qui pourraient débloquer le conflit qui a été stimulé pendant ces 10 dernières années sur la République Bolivarienne avec le soutien de l’étranger.

 

Souvenons-nous que la PUD a été créée par Juan Guaidó et une quarantaine de partis et d'organisations politiques anti chavistes lors d'une cérémonie en avril 2021, quelques mois avant que commencent les premières rondes de conversation au Mexique entre le Gouvernement et ce secteur de l'opposition. Parmi ses objectifs, il y avait celui de servir de plate-forme pour le dialogue et les négociations, y compris dans le domaine électoral : la célébration d'élections présidentielles est l'un des points les plus importants dans la table installé au Mexique.

 

Les délégués de la Plate-forme Unitaire Démocratique parmi lesquels son chef, l'ancien maire et ancien député Gerardo Blyde et d'autres politiciens comme Stalin Gonzales et Freddy Guevara ont représenté les intérêts des États-Unis à la table du dialogue alors même qu'officiellement il s'agit d'une opposition nationale, ceci étant compris ainsi non seulement à cause des liens directs qui existent entre l'appareil gouvernemental étasunien mais aussi aussi parce qu’aussi bien le département d'état que les Vénézuéliens antichavistes avouent les mêmes intentions concernant le processus de négociation comme s'il s'agissait d'un calque ou d'une copie.

 

Fin 2022, le Gouvernement vénézuélien et la Plate-forme Unitaire Démocratique  ont signé un second accord partiel grâce auquel était garanti la création d’un fonds de 3 200 000 000 de dollars pour le financement d'un programme d'assistance sociale au Venezuela géré financièrement par l'Organisation des Nations Unies (ONU) avec les ressources de l'État bloquées par les mesures coercitives de Washington sur des comptes dans des banques internationales.

 

En définitive, il y aurait un retour d'une partie des actifs -liquidités- au Venezuela, mais administrée par l'ONU, ce qui aurait représenté un coût politique élevé étant donné l'échec de la stratégie étasunienne qui a pour arme principale les « sanctions » basées sur le dollar et l'ensemble du système financier qui tourne autour.

 

La Maison-Blanche n'a pas respecté la part qui lui revient et a ajouté une série d'actions qui ont érodé le pont de contacts entre le pays du Nord et le Venezuela. Ne pas oublier qu'il existe des canaux de communication directe entre Caracas et Washington. D.C., selon le président Maduro lui-même. Évidemment, la décision finale revient aux Nord- américain et représenterait un changement essentiel dans le schéma des mesures coercitives appliquées au pays, un « recalibrage », conditionné par le moment politique.

 

Il faut prendre en compte le facteur géopolitique au moment de comprendre la direction vers laquelle naviguent les décisions du Gouvernement Biden sur le Venezuela. La guerre en Ukraine a été l'une des limites les plus importantes de ces derniers temps en terme de retournement de paradigme dans les relations internationales et la réponse agressive des États-Unis a eu un effet boomerang négatif sur l'économie nord-américaine à cause des assauts de la crise énergétique mondiale alimentée par les décisions du Gouvernement Biden.

 

Notre pays se trouve au centre d'un remodelage des marchés mondiaux de matières premières et des architectures financières loin de l'influence du dollar. Dans ce cadre, l'industrie du pétrole vénézuélien joue un rôle crucial à cause duquel les décideurs des États-Unis se préoccupent de son développement, de ses alliances stratégiques avec les adversaires les plus importants du pouvoir étasunien : la Chine, l'Iran, la Russie, etc.…

 

Le plus important des actifs du Venezuela à l'étranger, CITGO Petroleum a été saisi et réparti au groupe de « l'opération Guaidó », aussi bien en tant que butin au service de l'avarice de cette corporation que pour continuer à financer cette opposition car ces opérateurs bénéficient d'un gain particulier grâce au ruissellement de la rapine. Ceci, en 2019. Jusqu'à présent, il reste aux mains de tierces personnes qui n'ont aucun lien avec l'État vénézuélien, mais avec des mains privées–de particuliers–pour continuer la mise en scène de « l'intérim », par d'autres voies non légales avec ce qu'on appelle le Conseil d'Administration et de Protection des Actifs auquel participent des acteurs politiques du G.3–des partis qui font partie de la Plate-forme Unitaire Démocratique.–

 

Sans oublier que même après s'être passé de Juan Guaidó comme protagoniste de leur stratégie, ils continuent de le déplacer à volonté - comme un pion - entre les couloirs politiques de la « société civile », les think tanks et les O.N.G. du courtage dominant de Washington.

 

La cession quasi inhérente de Citgo aux enchères, la distinction contradictoire entre le « véritable Gouvernement vénézuélien" -AN-2015 et le Gouvernement Bolivarien, même si dans ses documents officiels ils continuent à différencier l’un comme « Gouvernement intérimaire » ou comme « Assemblée nationale légitime contre le régime »- et, enfin, l'attribution de comptes de l'État vénézuélien à des personnes qui ne sont pas des fonctionnaires officiels, créent  un ensemble d'actions et de normes qui identifient une politique contradictoire à l'égard du Venezuela.

 

Mais surtout, ces décisions étasuniennes contredisent la bonne estimation de la politique étrangère du Venezuela par rapport à la demande de levée de « sanctions » qui a eu à la Conférence de Bogota fin avril dernier sa plus grande expression avec le soutien de 20 pays, y compris européens, contre le blocus de la République Bolivarienne.

 

Même si cet événement n'a pas eu l'importance qu'on imaginait car il n'a pas émis de politiques contraignantes autour du problème central, il a servi de plate-forme pour qu’en Amérique du Nord et en Europe le problème énergétique derrière le schéma de « sanctions» du département du trésor, acquière une plus grande importance.

 

C'est pourquoi cet événement a été une réussite diplomatique vénézuélienne que les États-Unis n'étaient peut-être pas prêts à tolérer du tout, au milieu de sa propre débâcle économique, financière et sociale constamment exposée.

 

Les erreurs du Gouvernement Biden n’ont fait qu’exacerber cette situation, et la République bolivarienne du Venezuela est l’une des pierres angulaires de ses intérêts dans la région. « L’ordre fondé sur des règles » ne recouvre pas entièrement l’hémisphère occidental, et le Venezuela a tout à voir dans l’équation.

 

C'est pourquoi, après 10 ans de tentative de coup d'état, de stratégie, destiné au « changement de régime », des mesures d'asphyxie économique, financière et commerciale, ont récemment provoqué un changement dans les relations bilatérales. Mais on est pas arrivé à un point stable, tout est indique que c'est tout le contraire qui se produit.

 

C’est pourquoi, après une décennie de tentatives de coup d’État, de stratégies de « changement de régime » de mesures d’asphyxie économique, financière et commerciale, ils ont récemment provoqué un changement dans les relations bilatérales. Mais on n’est pas parvenu à un point de stabilité, tout porte à croire que l’inverse se produira. Il s’agit plutôt d’une période de hauts et de bas, avec des actions conjoncturelles de la Maison-Blanche et sans un plan stratégique visible pour ses relations avec le Venezuela.

 

Le Gouvernement de Nicolas Maduro a mis au centre du conflit la levée des « sanctions » comme un facteur déterminant des relations et vise cela dans un contexte de rétablissement de l'économie et de réorganisation des relations internationales du Venezuela sur le marché mondial.

 

Alors, que pouvons-nous attendre de relations qui sont au point mort ? Premièrement, dans le domaine politique et diplomatique, il n'y aura pas de déblocage à cause des coûts que cela supposerait pour les États-Unis s’ils reconnaissaient le président Maduro et son Gouvernement comme légitimes sur la scène internationale, un élément qui va de pair avec l'exigence vénézuélienne de levée des « sanctions ».

 

Deuxièmement, et cela découle de ce qui précède, le Gouvernement de Joe Biden continuera à utiliser l’émission de licences du département du trésor  pour gérer et de réguler les relations entre les deux pays. Ceci étant une nécessité pour l'économie des États-Unis qui a de sérieuses difficultés dans sa dynamique énergétique interne. En même temps, l'ouverture et la réorganisation des marchés des matières premières est un scénario favorable au Venezuela, c'est pourquoi ce point ne devrait pas être perturbé de façon sismique si il n'y a pas plus de perturbations dans le domaine politique.

 

Avec le domaine politique en stand-by et la gestion de licences énergétiques qui donnent le ton des relations, les États-Unis recourent à d'autres manœuvres pour essayer de continuer à  avoir une influence sur Venezuela. La canalisation du financement vers des organisations non gouvernementales (O.N.G.), le soutien public aux protestations sectorielles au début de l'année–recommandé par des Think Tank, comme le Wilson Center–et l'assignation de ressources d'État à des membres de l'Assemblée nationale 2015, sont les autres mouvements que la Maison-Blanche mène à bien en coulisses.

 

Au regard du comportement du gouvernement Biden, par rapport à notre pays, on suppose qu'il continue à encourager ces activités, à moins qu'une perturbation extérieure ne provoque un nouveau réajustement de sa stratégie modifiée. Mais le fait qu'il doive recourir aux O.N.G. et aux parties politiques d’opposition au Venezuela pour mener à bien son ordre du jour révèle aussi qu'il est soumis aux événements mondiaux qui perturbent le statut hégémonique des États-Unis et, par conséquent, est impliqué, dans de multiples scénarios qui ne peut couvrir correctement.

 

Traduction Françoise Lopez pour Bolivar infos

 

Source en espagnol :

https://www.resumenlatinoamericano.org/2023/05/19/venezuela-el-punto-muerto-de-las-relaciones-con-ee-uu/

URL de cet article :

http://bolivarinfos.over-blog.com/2023/06/venezuela-le-point-de-mort-des-relations-avec-les-etats-unis.html