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Argentine : L’économie et  la politique soumises à la dette,  un héritage de la dictature

25 Mars 2024, 19:16pm

Publié par Bolivar Infos

 

 

Par Beatriz Rajland et Julio C. Gambina,

 

Traduction Françoise Lopez pour America latine–Bolivar infos

 

L'endettement public a été l'un des mécanismes économiques essentiels pour le processus de restructuration réactionnaire de l'économie, de la société et de l'État engagé le 24 mars 1976.

 

Il s'agissait d'un processus délibéré destiné à favoriser la circulation des capitaux. En même temps que les devises entraient, les classes dominante agissantes changeaient leur excédent en pésos en monnaie étrangère pour les faire sortir du pays, aggravant la dépendance dans une époque de transnationalisation du capital.

 

Nous nous proposons de mettre l'accent sur le caractère conditionnant de l'endettement public et en particulier sur le rôle du Fonds Monétaire International (FMI), l'un des principaux créanciers de l'Argentine qui, en outre, représente pour le pouvoir mondial la garantie du tournant demandé pour la libéralisation de l'économie capitaliste.

 

La dette, en tant que telle, et le rôle des créanciers, en premier lieu du FMI, sans aucun doute avec ces conditions, et l'asservissement de la souveraineté dans ses différents aspects qui en découle, affecte directement les droits de l'homme dans leur sens intégral, et viole et constituent une violation de leur application ainsi qu'un obstacle au fonctionnement démocratique de la société pour l'exercice d'une démocratie participative qui ne se limite pas, ou ne s'épuise pas dans la célébration d'élection périodiques.

 

C'est pourquoi il n'est pas surprenant que la dictature ait fait appel à l'endettement en tant que mécanisme pour favoriser le processus répressif du terrorisme d'État pour assurer ses but de rétablissement d'un ordre régressif des relations sociales de production. La dette est l'un des problèmes locaux qui, à l'origine a créé le coup d'Etat de 1976 et l'action de la dictature.

 

Nous soulignons alors que l'endettement public a été une partie du mécanisme économique de restructuration régressive de l'économie, de l'État et de la société argentine. Une restructuration qui persiste pour l'essentiel dans le modèle de production et de développement au-delà des tentatives « réformistes » dans ce cycle de 40 ans de Gouvernements constitutionnels entre 1983 et l'époque actuelle.

 

En effet, tous les Gouvernements depuis 1983 ont renégocié la dette, sauf à l'époque de la « cessation de paiement » qui a suivi la crise de 2001. Il n'y a pas eu de processus de confrontation sur le problème « dette » comme il y en a eu un concernant les droits de l'homme en matière de procès.

 

Les procès de milliers de responsable du terrorisme d'État ne se sont pas étendus à ceux qui ont causé des problèmes qui ont découlé de la dette, une cause des conditions sociales dramatiques, du chômage, du sous-emploi, de la précarité du travail, de l'illégalité du travail, de la pauvreté et de la grande indigence.

 

Mais il y a plus, en 2000, la sentence qui a condamné presque 500 délits dans l'endettement de la dictature n'a pas été exécuté, même quand elle a été débattue au congrès. Les critiques discursives de la politique du Gouvernement ne se sont pas matérialisées comme condamnation réelle. Les les plaintes en justice se sont succédées de Gouvernement en Gouvernement pendant quatre décennies après le départ de la dictature mais jamais une condamnation n'a été appliquée.

 

La dette publique, particulièrement depuis la dictature civique–militaire–ecclésiastique de 1976, a constitué l'une des angoisses les plus profondes exercées sur le peuple argentin. Le prix Nobel de la paix, Adolfo Perez Esquivel, dans son « Hommage rendu à Alejandro Olmos et à sa lutte », le 13 juillet 2020, affirme :

 

« La question de la dette doit être vue avec ce qui a été un plan sinistre imposé en Amérique latine, un plan qui a coûté des vies aux peuples de toute l'Amérique latine et en particulier ici, en Argentine, avec l'enlèvement et la disparition de personnes, les tortures. La dette ne peut être séparée de cela. C'est-à-dire que la dette n'est pas un problème économique, c'est un problème politique, un problème de domination… La dette est odieuse, immorale et injuste et affecte la vie des peuples. »

 

Il convient aux organismes financiers internationaux et aux investisseurs privés de maintenir la date extérieure qui capitalise en permanence les intérêts, qui assujettit le pays aux politiques fixées par ces organismes, qui jamais n'a été utilisée au bénéfices du développement de la production pour les peuples mais pour la spéculation financière, l'exploitation et la reproduction de la domination capitaliste qui, en outre, à court et moyen terme (selon ce qu'ils considèrent), exige des politiques d'assouplissement du travail et des prévisions, d'approfondissement des ajustements, de diminution des dépenses fiscales et de ne pas s'occuper des besoins sociaux.

 

La dette a une longue histoire en Argentine, depuis l’emprunt avec la Baring Brothers  en  1924 sous le gouvernement de Rivadavia, une escroquerie qui a duré 80 ans jusqu'à son annulation.

 

Une nouvelle étape s'est produite sous le gouvernement de la dictature qui a inauguré un nouveau cycle d'endettement, qui a soumis la politique économique du pays, en subordonnant les décisions à une logique d'économie locale dépendant du pouvoir, transnationalisé. Mais il y a plus, on doit comprendre qu'en 1982, s’est produite l'étatisation de la dette privée qui a favorisé d'immenses affaires pour les principales entreprises de capitaux locaux associées au capital transnational. On n’est pas revenu sur le processus d'endettement après 40 ans de Gouvernements constitutionnels depuis 1983.

 

La dette publique aujourd’hui

 

Actuellement, selon les données officielles du ministère de l'économie, la dette brute du Gouvernement central atteint, au second trimestre de 2023, 4 103 836 000 000 de dollars, 88,4 % du PIB.

 

En regardant la série d'évolution pour cette catégorie, on peut observer une relation de la dette envers le PIB de 118,1 % pour 2024. Après les annulations de dettes de 2005, faites par Nestor Kirchner et de 2010 par Cristina Fernandez, la relation baisse en 2011 à 38,9 %, ce qui a provoqué un discours relatif au « désendettement. »

 

Avec l'annulation de la dette de 9 600 000 000 de $ envers le FMI en 2006, on a éloigné cet organisme qui établit des politiques économiques. « d'austérité. » Le paiement au FMI ne suppose pas le retrait du pays de l'organisme international, c'est pourquoi les pays en restent membre, en habilitant des processus d'endettement pour les années suivantes, en particulier par exemple, dans  le cas de Mauricio Macri en 2018.

 

Depuis le plancher de 2011 (38,9 %), la relation dette–PIB a augmenté jusqu'à 103,8 % en 2020, avec le poids important  des 45 000 000 000 de dollars déboursés par le FMI en 2018 sur un crédit de 55 000 000 000 de dollars accordé cette année-là.

 

Le pourcentage se réduit jusqu'à 80,5 % du PIB en 2021, et depuis a recommencé à monter jusqu'à 88,4 % au second trimestre de 2023 comme le révèle le ministère de l'économie sur son site Internet.

 

Ce pourcentage est moindre que celui des pays capitalistes développés, en particulier des États-Unis, des principaux pays européens ou du Japon, qui ont des pourcentages qui dépassent les 100 % et même les 200 % mais il est suffisant pour conditionner les dépenses publiques taux d'intérêt très élevés au-dessus de la moyenne mondiale (risque pays). Et encore plus importante, la pression des créanciers du capital transnational derrière pour induire des changements réactionnaires en faveur de la libéralisation de l'économie, ce qui s'est approfondi à l'époque de la dictature, dans les années 90 du siècle dernier, et récemment sous le gouvernement de Mauricio Macri et, à chaque moment de renégociation, en particulier, quand  le FMI intervient en tant que garant.

 

Le montant opportunément approuvé par le FMI en 2018, avec le Gouvernement du président Mauricio Macri, Nicolas Dujovne étant ministre du budget et Louis Caputo (l'actuel ministre de l'économie) des finances, est un chiffre qui est au-dessus du double de la capacité d'approbation de prêts, selon les règlements de l'organisme international.

 

Non seulement le FMI n'a pas respecté ses statuts et ses règles mais il était conscient que l'Argentine ne pourrai pas le rembourser. Pourquoi alors a-t-il accordé ce prêt ?

 

Il y a plusieurs raisons parmi lesquels prédominent les arguments politiques. Les États-Unis, sous le gouvernement de Donald Trump (2017–2020) avaient besoin de renforcer les Gouvernements amicaux envers sa politique étrangère sur le continent et ce qu’il visait était la continuité du gouvernement de droite aux élections de fin 2019. Il s'agissait d'un objectif qui n'a pas été atteint puisque Macri a perdu.

 

Il se proposait de mettre des conditions au gouvernement entrant qui a fini par être d'une autre tendance politique, mais en négociant avec le FMI pour restructurer le remboursement du prêt, on s'est soumis à la logique de conditionnement du FMI.

 

La classe dirigeante locale en Argentine, y compris les capitaux étrangers, a également exercé des pressions, car elle avait besoin que des devises étrangères entrent dans le pays pour que la fuite des capitaux soit viable, que ce soit en annulant des dettes antérieures, en transférant des bénéfices à l'étranger ou en construisant des actifs à l'étranger. Ce sont des mécanismes de fuite de capitaux pour lesquels il est nécessaire que des devises entrent. Face à l'absence de celles-ci, le FMI a favorisé cette entrée et cette destination des ressources.

 

En définitive, le FMI répond à la demande de son partenaire hégémonique, les États-Unis, et aux besoins des classes dominantes dans l'ordre local.

 

Il confirme l'hypothèque de Macri à Milei, dans la négociation répétée avec les créanciers.

 

Avec l'accord signé en 2022, on a établi une parenthèse pour renouveler le prêt dans le seul but d'annuler la dette avec le FMI, ce qui incluait un audit trimestriel de l'organisme international, ce qui signifie, en fait, un co-gouvernement avec le Fonds.

 

Ainsi, le prêt stand-by pour 5 ans, accordé à l'époque de Mcri est devenu un prêt de « facilités étendues » pour 10 ans à échéance 2036.

 

L'audit du FMI, dans la pratique, un contrôle quotidien des comptes publics, suppose une grossière soumission du pays à l'organisme international dont le plus gros actionnaires est les États-Unis.

 

Ainsi, la dette renforce les relations de dépendance et la perte de souveraineté, un problème confirmé dans le cycle de fort endettement qui a débuté avec la dictature en 1976 et a été renouvelé par tous les tournants présidentiel depuis 1983, sauf le défaut, déclaré avec l'accord du parlement, fin 2001, en pleine crise du régime de convertibilité.

 

Dans le message au congrès du 1er mars 2004, Nestor Kirchner, expliquait la proposition d'annulation de la dette qui a été réalisé à partir de 2005 :

 

« nous ne sommes pas le gouvernement du défaut. », et il ajouter ensuite : « l'accord avec le format AIRE international que nous avons signé, respecter, et que nous sommes en train de dépasser les objectifs est la meilleure option qui réponde à la condition préalable

de l'accomplissement de nos obligations ».

 

Nous avons soutenu à plusieurs occasions qu'au-delà des différents politiques, en Argentine, il existe un « parti de la dette », à cause de la coïncidence dans la renégociation et dans le fait de payer des intérêts et le capital d'une hypothèque à perpétuité. La seule exception est survenue en 2001, dans le cadre d'une révolte populaire et de l'exacerbation de l'exploitation et de la réduction à la misère d'une partie importante de la population travailleuse du pays.

 

Les tendances de gouvernement récent ont aggravées le phénomène de la dette publique, en particulier envers le FMI, et envers des grands fond d'investissement, qui, aujourd'hui conditionne la politique quotidienne. La dette est comme le péché originel qui conditionne les décisions des groupes bourgeois du capitalisme local.

 

Malgré l'accord de 2022 à propos du crédit de 2018, le Gouvernement d'Alberto Fernandez n'a pas respecté les objectifs établis, c'est pourquoi le Gouvernement de Javier Milei a débuté avec un nouvel accord avec le FMI.

 

La bienveillance des autorités de l'organisme internationales peut être lu dans la communication du Fonds :

 

« La décision du directoire exécutif rend possible un débordement immédiat d'environ 4700 millions de dollars, États-Unis, pour soutenir les grands efforts. Des nouvelles autorités pour restaurer la stabilité macro-économiques et remettre le programme sur les rails.

 

On applique déjà un ambitieux plan de stabilisation pour corriger les fortes déviations des politiques pendant les derniers trimestres de 2023. Le plan est centré sur le fait d'établir une solide ancre fiscale et un ensemble de politiques économiques destiné à réduire de façon durable l'inflation, à renforcer les réserves, à corriger les distorsions et à surmonter les obstacles, qui obstruent la croissance soutenue.

 

Le processus de stabilisation sera un défi et requerra une mise en place ferme et souple de la politique économique. Une communication claire avec le renforcement de l'assistance sociale seront fondamentaux pour obtenir le soutien social et politique du programme. »

 

La satisfaction du FMI, concernant l'ajustement en cours en Argentine, et les perspectives de réforme régressive, demande par le capital concentré dans le domaine mondial éloquente. Et le fait que le gouvernement de Milei le satisfasse.

 

Milei a ainsi rendu réel horizon de renouvellement et de conditions du FMI par plusieurs gouvernements dans l'avenir moyen de l’Argentine. Il s'agit d'une conditionnalité tellement énorme qu'elle suppose la légalisation inévitabilité de ces dettes et la condamnation du pays à l'ajustement perpétuel.

 

Tournants alternatifs

 

La voie alternative découle de la campagne populaire engagée au début de la gestion gouvernementale du Front de Tous en décembre 2019, avec la création de l'auto convocation qui est partie de l'idée de considérer que ce qu'on appelle la « dette » est illégal, illégitime et « odieux » (en terme de droit international). Parce qu'il ne s'agit pas d'une dette mais d'une véritable escroquerie du peuple argentin, une véritable fraude.

 

En 2020, l'auto convocation pour la suspension du paiement et l'enquête sur la dette a envisagé la réalisation d'un procès populaire contre la dette et le FMI avec de prestigieuse personnalités dans le jury comme Adolfo PerezEsquivel, Nora Cortiñas ainsi que dans la défense et le ministère public.

 

Ce procès a été une réponse d'action sociale collective face l’'aggravation des conditions de vie de la majorité du peuple, de l'ambiance et de l'incidence à ce sujet de ces instruments centraux du désordre économique et écologique local et international qui règne. Ça a été une réponse participative de justice populaire face au fait que, dans les 40 ans, et sous les divers Gouvernements qui ont succédé au coup d'Etat civique–militaire–corporatif–ecclésiastique de 1976, ni le pouvoir exécutif, ni le pouvoir judiciaire, ni le pouvoir législatif, n’ont pris les mesures nécessaires pour mettre fin aux crimes de cette monumentale escroquerie, revenir dessus, et faire que leurs responsables soient sanctionnés et les dommages qu'elle a causés réparés.

 

Il faut signaler que, dans le trajet de son action, l'auto convocation a augmenté sa coordination avec d'autres espaces, en particulier des espaces géré par la gauche parlementaire avec des initiatives de mobilisation conjointe destinées à déployer une proposition de rejet des accords avec le FMI et d'autres créanciers de l'endettement public. Le rejet, bien que partial, de l'accord par des secteurs de la coalition gouvernementale, a élargi l'arc politique et social qui encourage le rejet de la dette et du FMI. C'est un thème à renforcer sous le gouvernement de Milei avec des secteurs qui ne sont pas d'accord avec les accords du Gouvernement d'Alberto Fernandez et le tournant qui découle, accompli par le Gouvernement d'extrême droite en ce moment.

 

La réalité à deux facettes : celle de l'accord, avec le fond KIES, dans un cadre de forte inflation et de restrictions fiscale et monétaire, renforce les politiques d'ajustement annoncé par celui qui était leurs candidats à la présidence et, à présent et président, Ravier, M, et une plus grande souffrance des secteurs appauvri. C'est une situation qui aiguise le mécontentement, la protestation et la possibilité d'élargir le spectre de l'affrontement et du rejet social et politique de l'accord avec le FMI. Il est évident, deux plus, que le rejet de la dette et le point de départ d'un programme intégral qui affronte le régime du capital et découvre les conditions d'une perspective émancipatrice.

 

Il y a un axiome qui cherche toujours à s'imposer et à devenir le « sentiment commun », qui dit que « les dettes doivent être payées », ce à quoi le mouvement populaire ajoute : « les escroqueries, non. » On soutient qu'il faut payer les dettes, mais sans s'arrêter sur l'analyse des circonstances, de la façon et de la forme dont elles ont été réalisées. On invoque aussi le fait que non seulement il faut les payer, mais il faut aussi les honorer et qu'on les honore en les payant, c'est pourquoi nous nous demandons : qui doit à qui? Répondre à cette question suppose de déconstruire ce sentiment commun pour protéger les prestations sociales, les retraites, les salaires des travailleurs et les investissements indispensables dans la santé, l'éducation et les infrastructures ; indispensables, si on pense à la satisfaction des droits de l'homme intégraux de la population.

 

 

Le débat : payer la dette ou annuler l'accord avec le FMI

 

On s'interroge régulièrement pour savoir ce qui se passerait sur on ne payait pas la dette et si on ne reconnaissait pas l'accord avec le FMI de 2018, son renouvellement de 2022 et ceux qui sont en cours. C'est un débat local et mondial.

 

Il existe des exemples dans le monde, comme celui concernant, la guerre en Irak, entre autres, où les États-Unis, ont déclaré la dette du pays « dette odieuse », et par conséquent, l’ont annulée.

 

En Argentine, il y a un précédent en décembre 2001 quand le défaut a été déclaré par le pouvoir législatif avec des applaudissements unanime dans l'enceinte. Il s'est vérifié ensuite que cela n'avait pas eu de conséquences catastrophiques pour le fonctionnement économique du pays et encore moins du monde, comme on l’avait annoncé.

 

En effet, avec la crise de 2007/2009, l'Argentine n'a pas eu de grosses conséquences pour le fait de s’être éloignée du marché financier mondial à cause de sa situation de défaut. Nous ne voulons pas dire par-là que cela n'impliquerait pas un problème important concernant la réaction du marché mondial.

 

Il est évident que le pays se verrait affecté par l'arrêt du financement mondial, quelque chose qui s'est déjà produit il y a quelques temps. Mais de plus, nous affirmons que le pays devrait s'éloigner de cette logique récurrente de financement dans un marché dominé par la spéculation et les grands fonds d'investissement à l'avant-garde. C'est un système financier mondial que le FMI et la banque mondiale dirigent avec une conception de réorganisation des relations capitalistes aux bénéfices des profits et de l'accumulation des grands capitaux concentrés.

 

Il faut le préciser, en particulier avec un Gouvernement comme le Gouvernement actuel aligner sur les objectifs des organismes financiers internationaux et défiant même leur propre respect excessif.

 

La suspension du paiement et l’audit proposé pourraient réouvrir la voie à un tournant souverain au bénéfice des secteurs populaires. Nous avons soutenu que si l'Argentine continue à payer, elle aura des problèmes avec son peuple et que si elle ne paye pas, elle entrera en contradiction avec le pouvoir économique mondial. En politique, l'option est toujours de décider qui affronter. Tant qu'on maintient le paiement de la dette, on ne peut pas s'occuper des besoins et des urgences d'une grande partie de la société Argentine.

 

Dans un pays comme l'Argentine, avec près de 60% de pauvreté, des pourcentages élevés d'indigence, une inflation élevée et croissante ces dernières années, aggravée dans la situation actuelle avec une valeur annuelle en janvier 2024 de 254%, avec des salaires réels et des revenus populaires en baisse, comparables aux valeurs de référence de la crise de 2001, avec un chômage en hausse et des niveaux très élevés d'emplois précaires concernant 50 % de la population active, dont la rémunération ne couvre même pas le panier alimentaire de base, des pensions dévaluées, la perspective de l'"accord" en cours avec le FMI est celle d'une aggravation de la situation.

 

Les changements nécessaires exigent la construction d'alternatives concrètes et de sujets qui les mettent en place. S’il n'y a pas de changement profond, on revient encore une fois à la logique et aux aspirations de l'environnement financier international. Le pouvoir du capital concentré, des organismes financiers internationaux, des dettes éternelles, de la politique d'exploitation et de pillage, des biens communs agit sur la perte de souveraineté des peuples et sur la nature même de ce qu'ils cherchent à s'approprier, comme l'eau, les forêts, les richesses minières.

 

D'où la nécessité de mesures structurelles de changement comme la nationalisation du commerce extérieur, la mise en place de la souveraineté alimentaire, de la souveraineté énergétique, de la souveraineté hydrique. Le point de départ est l'annulation de l'accord avec le FMI et la suspension des paiements de la dette publique, tout en enquêtant sur celle-ci et en définissant un tournant alternatif contre le capitalisme, et au-delà de celui-ci.

 

Il s'agit d'un chemin d'accumulation politique du pouvoir populaire pour faire une réalité de l'émancipation libératrice anticapitaliste et anti-patriarcale, la preuve qu’un autre monde est possible.

 

Source en espagnol :

https://www.resumenlatinoamericano.org/2024/03/23/argentina-la-deuda-como-gran-condicionante-de-la-economia-y-la-politica-un-legado-de-la-dictadura-genocida/

URL de cet article :

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