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Argentine : Le pouvoir occulte de Miami embrasse  Javier Milei.

5 Mai 2024, 17:53pm

Publié par Bolivar Infos

 

 

Traduction Françoise Lopez pour Amérique latine-Bolivar infos

 

À cause de sa profonde pénétration, Miami est devenue la « capitale latino-américaine » des États-Unis. Au recensement de 2020, plus de la moitié (54 %) des habitants du comté de Miami-Dade sont nés à l'étranger. 93 % sont d'origine « hispanique », et, parmi eux,, se détachent, les communautés de migrants d'origine cubaine avec plus de 800 000 personnes et d'origine colombienne avec plus de 125 000 personnes sur une population qui ne dépasse pas, les 2 700 000 habitants. Les communauté de Haïtiens, de Nicaraguayens et de Portoricains sont également importantes.

 

L'histoire de la ville est traversée par une floraison d'affaires illégales coordonnées au crime organisé de l'Amérique latine. Miami a été pendant des années, par exemple, l'épicentre du trafic de drogue aux États-Unis. Dans cette ville opérait Griselda Blanco, la grande associée de Pablo Escobar en territoire états-unien. Aujourd'hui, la ville continue à être une plaque tournante pour le blanchiment d'argent du trafic de drogue.

 

Parallèlement, et ce n'est peut-être pas par hasard, cette ville est aussi une plate-forme de la politique d’extrême-droite dans la région, aujourd'hui en augmentation.

 

Son livre "Miami, l'argent sale »,  le journaliste cubain Hedelberto López Blanch indique que « l'influence des Cubano-américains s'est faiet plus évident et indiscutable quand, après avoir assimilé les enseignements des groupes de pouvoir états-uniens, ils ont commencé à s'immiscer dans la politique, ont obtenu des postes dans le comté de Miami, et ont tendu leurs tentacules jusqu'au Capitole de l'Union. »

 

Ainsi, des organisations mafieuse et criminelles, avec une vocation anticastriste avouée,  « ont accordé des opportunités et des avantages aux premiers exilés pour qu'ils s'aventurent et apprennent les rouages du lobbying à Washington, fondent de grandes entreprises commerciales et de services, et certains sont devenus des millionnaires qui ont contribué généreusement aux campagnes des candidats commissaires, représentants, sénateurs et même présidents ».

 

Sur une photo, on voit David Beckham avec Jorge Mas Canosa, le propriétaire de l’InterAlli. Le principal lobby anticastriste  est la Fondation Nationale Cubano-américaine (FNCA), créée par  Jorge Mas Canosa, le père de l'associé de David Beckham à l'Inter Miami FC, l'équipe de football dans laquelle joue Lionel Messi.

 

Dans le passé, la FNCA a été accusé d'avoir planifié et financié des actes terroristes à Cuba et d'avoir facilité et financé la fuite de prison au Venezuela Luis Posada Carriles, un ancien agent de la CIA que le Gouvernement de Cuba considère comme responsable de l'attentat contre un vol de la Cubana de Aviación dans lequel sont morts 73 passagers, tous des civils, en 1976.

 

Dans le réseau économique et politique de Miami, résonnent aussi les noms de la famille, Diaz Balart. Rafael Diaz-Balart, frère de la première femme de Fidel Castro, a été un homme politique connoté et patron du régime de Fulgencio Batista–, le dictateur renversé par le triomphe de la révolution cubaine en 1959, –qui s'est battu à mort contre son beau-frère révolutionnaire.

 

Déjà lors de son exil volontaire à Miami, 2 des fils de Rafael se sont consacrés, pendant leur vie adulte, à la politique, au Parti Républicain. Lincoln a été membre du Congrès de 1993 à 2011 et Mario l’est depuis 2003. Un autre de ses fils, José Diaz-Balart, est un journaliste  états-unien connu à Telemundo, la seconde chaîne de télévision des États-Unis en espagnol.

 

La Florida International University (FIU)

 

La Florida International University (FIU) est l'université de l’état qui a son siège dans le comté de Miami–Dade. Étant l'une des institutions d'éducation supérieure qui a le plus grand nombre d'étudiants des États-Unis, la FIU a un lien historique avec le réseau politico–économique des émigrés et des exilés cubains.

 

Depuis 2007, l'immeuble de la faculté de droit de la FIU porte le nom de Rafael Diaz-Balart. C'est « une reconnaissance des démarches parlementaires, comme une façon de rendre hommage au travail de Mario Diaz-Balart , qui a été décisif pour la création de cette faculté, quand il était sénateurs de l'état. »  (Cuba Encuentro, 28/03/2007).

 

En 2009, le procureur général pour le district sud de Floride (Miami) de l’époque, Alexander Acosta, a été élu doyen de cette université. ensuite, Acosta a quitté son poste d'enseignant en avril 2017, pour devenir ministre du travail de Donald Trump.

 

En novembre 2018, alors que circulait des rumeurs disant que le ministre Acosta était considéré comme un éventuel successeur du procureur général des États-Unis, le journal Miami Herald a publié une enquête qui détaillait le rôle du procureur Acosta dans l'affaire de pédérastie et d'exploitation sexuelle aggravée Epstein.

 

On a appris alors qu'en 2008, avant de devenir doyen de la FIU, Acosta avait approuvé un accord fédéral de non accusation de Jeffrey Epstein. Cet accord secret, mené à bien sans consulter les victimes, a été ensuite déclaré illégal par un juge fédéral parce qu'il violait la loi sur les droits des victimes de délits. En juillet 2019, Epstein a été arrêté par le FBI et la police de New York pour les charges de trafic sexuel découlant d'activités qui se sont sans doute déroulées entre 2002 et 2005. Là, et au milieu des critiques pour sa mauvaise gestion de l’affaire Epstein, Acosta a démissionné de son poste de ministre du travail, après une protestation publique qui a également atteint les amphithéâtres de la FIU.

 

Adam Smith Center for Economic Freedom de la FIU

 

Les liens de l'université international de Floride avec le trumpisme et l'extrême droite. Ne se limite pas à l'ancien doyen Alexander Acosta. Une série d'économistes libertaires, probablement sous le patronage de donations privées, ont créer au sein de la FIU l’Adam Smith Center for Economic Freedom, un lobby cubain, déguisé en groupe de pensée de tendance libérale.

 

Ce centre de la FU réalisant en permanence des activités avec des identités étroitement liés à l'extrême droite régionale. C'est le cas de l’InterAmerican Institute for Democracy – IID et de la Société Inter-américaine de Presse – SIP.

 

Le premier organisme est l'une des plates-formes politiques qui légitiment l'action factieuse de Louis Almagro à la tête de l'Organisation des Etats Américains (OEA). en effet, on pourrait dire que l’IID a recruté Almagro comme l'un de ses principaux affiliés politiques. La  SIP, une organisation beaucoup plus connue, est la plus grande coordination de patrons de presse de la région et a toujours agi comme une figure de proue de la représentation corporative en faveur de la liberté journalistique ».

 

Évidemment, sa défense de la « liberté de la presse–entreprise » est toujours contre les Gouvernements progressistes et/ou populaires d'Amérique latine. Dans le cas de l'Argentine, un participant assidu à l’IID et à la SIP est Daniel Haddad, le patron d’Infobae, le site en espagnol le plus lu.

 

La superposition permanente des ordres du jour que l'Adam Smith Center for Economic Freedom avec ceux des entités comme l’InterAmerican Institute for Democracy - IID , la société inter-américaine de presse.–SIP font penser que ces centres d'études et de diffusion de la FIU sont l'institutionnalisation des intérêts politiques du pouvoir politique et économique occultes de Miami, radicalement opposé au Gouvernement de la Révolution Cubaine et, par extension, à tout processus progressiste et/ou populaire qui émerge en Amérique latine.

 

Ce n'est pas par hasard que l’Adam Smith Center déguise son recrutement de jeunes dirigeants, grâce à la réalisation annuelle de « groupes d'études avec nos maîtres de leadership boursiers », groupes auxquels ont participé en tant qu'enseignants des personnages parmi lesquels se détachent les anciens présidents Mauricio Macri (Argentine), Eduardo Frei (Chili), Álvaro Uribe et Iván Duque (Colombie), Jamil Mahuad, Lenin Moreno et Guillermo Lasso (Ecuador), et des individus comme Juan Guaidó (Venezuela), Ava Rossana Guevara (Vice-présidente du Honduras), et Kiron Skinner (bras droit de Mike Pompeo, quand il était secrétaire d'État), entre autres.

 

L'une des articulations fondamentales de l'Adam Smith Center est celle qu'il entretient avec l'International Republican Institute - IRI, l'émanation du parti républicain qui opère comme l'une des entités promues publiquement par le National Endowment for Democracy - NED, le National Endowment for Democracy, un espace de financement institutionnel étasunien  associé aux intérêts et aux objectifs de la CIA.

 

Les relations publiques de l'Adam Smith Center de la FIU avec l'IRI républicain donneraient des indications sur le financement public qui assiste l'action régionale de cet environnement académique coordonné  avec le pouvoir occulte qui a des racines chez les immigrants et les exilés cubains. C'est que le représentant Mario Diaz-Balart lui-même, qui a disserté à plusieurs occasions à l’Adam Smith Center et à la FIU, est un grand promoteur de l'idée que l'argent des contribuables des États-Unis est destiné à de multiples actions contre le Gouvernement de Cuba et aussi contre toute initiative politique  progressiste et/ou populaire en Amérique latine.

 

Mario Diaz-Balart, en tant que membre du comité d'assignations pré-budgétaire de la chambre des représentants et président du sous comité du département d'État pour les opérations étrangères et les programmes en relation, a fait une déclaration le 22 mars dans laquelle il a confirmé l'inclusion de 6  projets d'assignation spécifiques qui l'intéressaient pour cette année fiscale 2024. Parmi ces initiatives, il a confirmé l'inclusion de 25 000 000 de $ états-uniens pour les stations de radio et de télévision Radio et TV Marti qui ont leur leur siège à Miami et de 25 autres millions de dollars états-uniens au financement destiné à promouvoir la démocratie », une augmentation de 25 % par rapport à ce qui avait été obtenu pour l'année 2023.

 

De la même façon, Diaz-Balart a confirmé que, dans le cadre de son initiative, on a approuvé des « instructions claires sur le refus de visa à des Gouvernements et à des organismes internationaux impliqués dans le trafic de médecins », la façon dont on assoie avec le « terrorisme », les missions médicales cubaines reconnues internationalement de façon indéniable après la pandémie de COVID–19.

 

« En tant que président du comité qui accorde les fonds pour la sécurité nationale et la politique étrangère, je suis fier que la législation garantisse que l'argent des contribuables donne la priorité aux agences et aux programmes qui protègent notre sécurité nationale, défendent nos valeurs, soutiennent nos alliés et nos associés et promeuvent la démocratie et la liberté à l'étranger, » a-t-il déclaré.

 

L'initiative de Diaz-Balart ne se limite pas à utiliser l'argent  public des États-Uniens contre Cuba. Le congrès Siste a confirmé que le sous comité du département d'État pour les opérations étrangère et les programmes en relation à approuvé 15 millions de dollars États-Unis pour « promouvoir la démocratie et la liberté religieuse » au Nicaragua, et pas moins de 50 millions de dollars dollars États-Unis, pour « soutenir la démocratie, les droits de l'homme et la société civile » au Venezuela.

 

Pour finir de faire sonner toutes les alarmes, Mario Diaz-Balart a confirmé que son action à la tête du sous comité des assignations pour l'étranger inclut des actions destinées à apporter « un soutien inébranlable à Israël, grâce au financement total du mémorandum d’entente (MOU) entre les États-Unis et Israël, d'une valeur de 3 300 000 000 de dollars, » en interdisant de nouveaux fonds pour l'Agence de Travaux Publics et de Secours des Nations unies (UNRWA), et à « imposer de nouvelles conditions à toute assistance à Gaza, y compris des mécanismes de coordination avec Israël, une prévention du détournement vers le Hamas ou d'autres entités terroristes et des conditions de supervision par des tiers. »

 

Freedom Matters, ou le baiser à Javier Milei

 

Récemment, l'Adam Smith Center for Economic Freedom de la F. C'est associée à la fondation libertyplus+ pour réaliser une série de conférence sous le titre «Freedom Matters » en imposant la consigne anti raciste et populaire mondiale de « Black Lives Matters. »

 

La coordination de ces conférences est à la charge du communiquant mexicain Gabriel Bauducco pour l’Adam Smith Center de la FIU et du journaliste cubano-américain Frank Zimmerman, pour Libertyplus+, un espace qui se prétend le chapitre international–en réalité étasunien–de la fondation Federalismo y Libertad, née dans la province argentine du Tucuman, sous la direction de José Guillermo Godoy.

 

Ces conférences, de tendance agressivement anti-cubaine, se présentent comme un espace destiné à renforcer un schéma d'opinion libertaire contre toute politique qui ne serait pas ouvertement néo-libéral et sont destinées à « des journalistes, des économistes, des acteurs du système politique, des professionnels indépendants, des influenceurs, des patrons. »

 

Elle se dérouleront le 25 et le 26 avril à Buenos Aires, avec un ordre du jour réparti entre la législature de la ville de Buenos Aires, et l'auditorium de l'université du CEMA, l'institution d'éducation supérieur privé fondé en 1978, en pleine dictature militaire, par les disciples argentins de Milton Friedman et de l'école d'économie de l'université de Chicago.

 

Les Chicago boy’s sont aujourd'hui des acteurs centraux de la politique de Javier Milei. La UCEM est une institution qui a protégé et encouragé Diana Mondino, la ministre des affaires étrangères de l'actuel Gouvernement. Dans ce cadre, on peut évidemment affirmer que les conférences “Freedom Matters” ont  le soutien politique du Gouvernement libertaire. La présence, parmi les orateurs, de Juan, « tata », Yofre, parle du rapprochement de cet évènement avec le dispositif gouvernemental. Yofre, qui a été le directeur de la SIDE (secrétariat du renseignement) pendant les années obscures de Menem, est aujourd'hui l'un des principaux conseillers politique de Javier Milei.

 

Marco Rubio, le nom d'une politique, agressive contre l'Amérique latine

 

En février de cette année, Javier Miller, son ministre de l'économie, Louise Caputo et sa chancelière Diana Mondino ont reçu, lors d'une série de réunions, le sénateur républicain de l'État de Floride, Marco Rubio.

 

Fils d'immigrants cubains, Rubio est aujourd'hui, et de loin, l'un des principaux acteurs de la politique, des États-Unis, qui encouragent, stimuler les coordonnées, l'extrême droite de la région. Selon le journal per, le sénateur républicain actuel « est un des candidats les plus fermes  pour seconder  Donald Trump. » en tant que son candidat à vice-présidence.

 

Connu en Argentine pour avoir tenté de stimuler l'arrestation de Cristina Fernandez pour « corruption », l'histoire familiale de Marco Rubio est éclaboussée par le trafic de drogue. Pendant son adolescence, Rubio a vécu « temporairement avec sa famille dans une maison qui appartenait à son beau-frère, Orlando Cicilia, petit chef d'une bande de trafiquants de drogues qui est arrivé à gérer jusqu'à 75 000 000 de dollars dollars. Cicilia a été arrêté en 1987 lors d'une opération fédérale secrète intitulée « opération cobra » et condamné à 35 ans de prison. Il est sorti de prison début 2000. »(Univisión, 27/10/2016).

 

En tant que chef de la majorité à la Chambre des représentants de Floride, Marco Rubio a utilisé sa position officielle pour négocier une licence d'agent immobilier pour Orlando Cicilia. « En juillet 2002, Rubio a envoyé une lettre sur son papier à en-tête officiel à la Division des biens immobiliers de Floride, recommandant  Cicilia « pour qu'il obtienne sans réserve une licence d’agent immobilier ». La lettre, obtenue par le Washington Post grâce à la loi sur les archives publiques de Floride, donne une idée de Rubio alors qu'il utilisait son pouvoir politique croissant pour aider son beau-frère à reconstruire sa vie et donne un nouvel aperçu de la façon dont le jeune politicien a entremêlé sa vie personnelle et la politique » (El Nuevo Herald, 1/01/2016).

 

D'autre part, Marco, Rubio est l'un des principaux représentants de la très puissante Association Nationale des Armes (NRA), un lobby étasunien connu pour promouvoir le libre port d'armes dans le pays. Selon Hedelberto López Blanch, le sénateur aurait reçu 3 300 000 $ de cette association pour financer ses campagnes électorales. Trois autres membres cubano-américains du Congrès ont bénéficié des dons de la NRA : Carlos Curbelo, Ileana Ros-Lehtinen et, évidemment, Mario Díaz-Balart.

 

Conclusion

 

Depuis quelques temps, Javier Mileti est devenu un objectif à entourer de la politique néo-conservatrice de Miami. La capitale de l'état de Floride regroupe un réseau dense d'intérêts économiques et politiques qui projettent en permanence leurs intérêts sur toute l'Amérique latine.

C'est conférences “Freedom Matters” ne doivent pas passer inaperçues. Derrière une soi-disant vocation académique, cette sorte d'initiative sert à coordonner le très puissant réseau politique et économique de l'extrême droite régionale. Avec son réseau obscur d'intérêts, la ville de Miami est un épice de pouvoir qui mérite l'attention des analyses politiques d'Argentine et de la région. La ville du sud de la Floride est un nœud qui doit être inclus dans toute analyse du réseau de la politique latino-américaine et des liens de notre région avec les États-Unis.

 

Source en espagnol :

http://www.cubadebate.cu/especiales/2024/05/04/el-poder-oculto-de-miami-abraza-a-javier-milei/

URL de cet article :

http://bolivarinfos.over-blog.com/2024/05/argentine-le-pouvoir-occulte-de-miami-embrasse-javier-milei.html