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Colombie : Vargas Llosa et la justification du terrorisme d'Etat

5 Mars 2021, 20:03pm

Publié par Bolivar Infos

Par Renán Vega Cantor

C'est le scribouillard de l'extrême-droite mondiale, l'apologiste des coups d'Etat, des invasions, des assassinats. Il se caractérise par son racisme pur, son culte du marché libre, son adoration des puissants, il porte un titre rance de marquis attribué par la monarchie espagnole pourrie, il défend la conquête brutale et le pillage de ce qui s'appelle aujourd'hui l'Amérique, c'est un blanchâtre de souche oligarchique qui hait les indigènes, les noirs, les métis et les pauvres, un défenseur inconditionnel de l'oppression, de l'exploitation, des inégalités et de l'injustice, un délinquant qui place son argent dans des paradis fiscaux et ne paie pas ses impôts et il apparaît dans les Panama Papers.

 

Cet individu, dont le nom est Mario Vargas Llosa, a mis à nouveau sa plume de scribouillard bien payé au service du régime criminel au pouvoir en Colombie. Dans ce pamphlet qu'est El País d'Espagne, il a écrit un article intitulé « L'exemple colombien. » Cette honteuse apologie mérite certains commentaires, indispensables pour saisir le niveau de cynisme et la capacité de mensonge de ce marquis, un des animaux de compagnie de la prétendue noblesse espagnole incarnée par les Bourbons corrompus quand il parle du sous-président Duque et de son maître Uribe.

 

Le marquis fait fonction de scribouillard et de bouffon de Duque et de sa cour

 

C'est une société dans laquelle on se congratule l'un l'autre : le marquis Vargas Llosa et le Duque de cette caste immaculée de l'uribisme qui s'est installée ces dernières années. Les éloges mutuels commencent en pleine campagne présidentielle de 2018, quand le marquis Vargas Llosa décide, avec l'arrogance et la superbe de quelqu'un qui croit être un élu du libre marché, de ce qui est bien ou mal pour notre pays et pour notre continent. Lors de cette campagne, il a déclaré : « je voudrais rendre public mon soutien enthousiaste à al candidature d'Iván Duque. Je suis sûr qu'avec lui, la démocratie et la liberté seront renforcées en Colombie et dans toute l'Amérique Latine. » Et il a critiqué Gustavo Petro dont il a dit : « C'est un dangereux démagogue […] qui peut entraîner la Colombie de plus en plus vers des solutions de type collectiviste et étatique, c'est à dire vers un populisme qui ouvrirait une voie très dangereuse pour l'avenir de la Colombie. » Cette dissertation de pédant néolibéral ne mérite pas beaucoup de commentaires. Cette position du marquis n'est pas surprenante parce que Vargas Llosa soutient tout ce que défend le néolibéralisme de ses amours, peu importe quelle sorte de crimes sont derrière ces candidats comme nous avons pu le prouver dans le soutien inconditionnel du scribouillard à l'extrême-droite de toute notre Amérique et du monde entier.

 

Peu après et après que Duque ait été élu lors d'une élection frauduleuse soutenue par les trafiquants de drogues et des paramilitaires de la côte atlantique dans ce qu'on appelle gentiment “ñeñepolitica1”, celui-ci a été à nouveau en odeur de sainteté. Et sous la présidence d'Iván Duque, on a décerné au marquis Vargas Llosa l' Ordre de Boyacá, la plus haute décoration que décerne l'Etat colombien de plus en plus discrédité parce qu'on l'a décerné à des individus qui justifient le terrorisme d'Etat comme ça a été le cas récemment quand on l'a décerné à Plinio Apuleyo Mendoza, un individu qui a toujours mis en avant son amitié avec Gabriel García Márquez mais a une longue histoire de soutien à des militaires et à des paramilitaires impliqués dans des crimes contre l'humanité.

 

Quand Vargas Llosa a reçu cette décoration, il a participé à la II ième édition du Forum de Dialogues d'Innovation pour la Démocratie où il a partagé la tribune avec ce grand penseur et homme de lettres qu'est Álvaro Uribe Vélez et où, évidemment, il a répété sa rangaine contre ceux qui s'opposent au néolibéralisme et à l'extrême-droite.

 

Un peu plus tard, la perle de la trahison a amené le marquis Vargas Llosa à préfacer un « livre » d' Iván Duque intitulé « L'humanisme est important. » Cette compilation réunit les articles que Duque écrivit dans Portafolio (le tract économique d'El Tiempo, propriété de Luis Carlos Sarmiento Angulo). Dans cette préface, Vargas Llosa dit sans rire : « Ces articles, publiés entre 2009 et 2013, alors qu'il n'était pas encore président de la Colombie, permettent de mieux connaître Iván Duque. Ce qui en ressort leplus, c'est sa vocation humaniste et mondiale, sa curiosité et son intérêt pour le développement dans tous les domaines, y compris le domaine de la culture et de la science, son respect des droits de l'individu et sa conviction que les arts et ce qu'il appelle les « industries créatives » peuvent ne pas être seulement une carte de visite de son pays et de l’Amérique Latine face au monde mais aussi une grande source de prospérité. »

 

Le fait que Vargas Llosa exalte la “culture générale” d'Iván Duque dont le trésor littéraire comprend comme livre de chevet « Les Sept Nains .» Il est clair que Duque est un grand humaniste face à qui les humanistes de tous les temps restent loin derrière (genre Bartolomé de las Casas, Erasmo de Rotterdam, Bertrand Russel, Noam Chomsky) non seulement à cause de ses idéaux mais surtout à cause de ses grandes réalisations dont on peut évoquer certaines qui grandissent l'humanité : donner l'ordre de bombarder un camp dans lequel on savait qu'il y avait des enfants et massacrer 18 d'entre eux, exalter la mort à tout instant, mettre à prix la tête de ceux qu'il considère comme ses ennemis, ce en quoi il poursuit le chemin du cacique de l'uribisme, son maître local, cracher sur la mémoire des 13 Colombiens massacrés par la police à Bogotá et Soacha le 9 et le 10 septembre 2020, quand il a rendu visite aux policiers assassins et a revêtu l'un de leur uniforme pour soutenir ceux qui ont tué d'humbles habitants de la capitale colombienne, rencontrer le pantin Juan Guaidó à Cúcuta après que celui-ci ait été amené en territoire colombien par le groupe paramilitaire Los Rastrojos, responsable de milliers d'assassinats de paysans et de travailleurs en Colombie. Voici quelques preuves du grand humanisme de Iván Duque, que le marquis Vargas Llosa vante tant !

 

En marge de ces détails secondaires, qui ne peuvent salir une feuille impeccable au service des puissants de la Colombie, Vargas Llosa nous dit que Duque est un éminent penseur qui stimule « l'industrie de al créativité » et que pour cela, il côtoie des penseurs aussi connus que Maluma, ce poète urbain qui, selon un gouverneur d'Antioquia, uribiste par bien des côtés, est supérieur à Jorge Luis Borges. Et pour souligner le génie de Duque, qui émerveille tant Vargas Llosa, nous citerons sa dernière manifestaton, quand pour montrer ce qu'est l'économie oranhe, il compare un verre d'orange à un verre d'eau : « Ceci est une industrie traditionnelle, dit Duque, là, on le voit, l'eau est totalement transparente. Et là, tu as la créativité, le talent et la culture (il prend le verre avec le jus d'orange). Dans la construction du secteur privé, on va avoir de plus en plus besoin de cela. Dans la mesure où tu ajoutes plus de créativité, tu changes le contenu, la densité, le goût. Je crois qu'aujourd'hui plus que jamais, le message concernant la façon odnt la créativité et la culture ajoutent de la valeur saveur aux industries plus conventionnelles est essentiel. »

 

Une telle profondeur et une telle rigueur d'analyse dépassent largement les meilleurs économistes de tous les temps y compris Adam Smith, David Ricardo et J. M. Keynes. C'est pourquoi tant d'intelligence mérite une préface du scribouillard qui ne pouvait cesser de faire l'éloge de l'auteur qui considère « Les 7 nains » comme la meilleure œuvre de la littérature mondiale de tous les temps, une chose avec laquelle est d'accord le scribouillard péruvien pour qui la Colombie est un pays de fées à cause de son inégalable démocratie, liberté et légalité.

 

Dans ce chapelet d'éloges mutuels entre le marquis et Duque, finalement on ne sait pas qui se discrédite le plus, à une époque où toute trace d'estime de soi et d'honneur ont disparu et où être ridicule importe peu, pour que tout cela bénéficie au capitalisme qui existe réellement, celui que servent ces 2 individus.

 

Xénophobie et haine des vénézuéliens

 

Le but central de l'article dans le but de de Vargas Llosa est de souligner la soi-disant grande action du Gouvernement d'Iván Duque : adopter un Statut de Protection Temporaire pour les Migrants vénézuéliens. Remettons cette information dans le contexte de la politique de blocus économique du Venezuela soutenue activement de Colombie. Cette politique génocidaire, mise en place par les Etats-Unis, l'Union européenne, le Groupe de Lima et le Gouvernement de Duque a vidé de son sang l'économie vénézuélienne à des niveaux sans précédents si nous tenons compte qu'on a volé au Venezuela des milliers de millions de dollars et qu'on a mis sous embargo l'entreprise CITGO qui comprend 3 raffineries et un réseau de 10 000 pompes à essence en territoire étasunien. On a remis l'argent de cette entreprise à un délinquant putschiste : Juan Guaidó, reconnu, à ce qu'il paraît, comme président en charge du Venezuela par cette mafia qui se donne elle-même le nom de « communauté internationale. » Ce fait central que Vargas Llosa évite comme s'il n'existait pas est la raison fondamentale qui explique l'hémorragie de l'économie vénézuélienne et l’hyperinflation qui en découle pas dans une action de déstabilisation planifiée pour détruire un pays, comme le reconnaissent plusieurs documents produits par le Gouvernement des Etats-Unis, à laquelle s'est jointe la Colombie.

 

C'est la principale force qui a expulsé des milliers de Vénézuéliens de leur pays ainsi que beaucoup de Colombiens ou d'enfants de Colombiens qui vivaient au Venezuela où, il faut le rappeler à Vargas Llosa, plus de 6 000 000 de Colombiens qui fuyaient le terrorisme d'Etat ont été accueillis pendant les dernières décennies. Un fait qui n'estmentionné nulle part par le porte-plume néolibéral.

 

Si le régime de Duque est hautement responsable de l'exode des Vénézuéliens, il doit assumer les conséquences de sa politique de « blocus diplomatique » et de soutien aux mercenaires, aux paramilitaires et aux putschistes. De plus, cette mesure est uen mesure démagogique pour obtenir les bonnes grâces du Gouvernement de Joe Biden, le maître de l'Empire, auquel obéissent toujours inconditionnellement les lèche-bottes comme Iván Duque qui cherche à canaliser de grosses sommes d'argent au nom des Vénézuéliens fournies par les Etats-Unis ou l'Union européenne pour les dilapider dans la corruption comme c'est le cas en Colombie avec cette sorte « d'aides. »

 

Cette mesure n'augure rien de bon pour le gros des migrants vénézuéliens, on l'a vu récemment. Les chiffres sont éloquents : à peine 2% des Vénézuéliens qui sont en Colombie peuvent satisfaire leurs besoins de base et ceux de leur famille, 84% n'ont ni bonne alimentation ni logement ni garde-robe pour vivre dignement. En Colombie, on assassine 3 Vénézuéliens par jour... De plus, les images des conditions inhumaines dans lesquelles vivent les Vénézuéliens et des milliers de Colombiens ne sont pas précisément la preuve d'un traitement humanitaire et rein n'indique que les choses vont s'améliorer dans l'avenir immédiat avec ce soi-disant plan d'intégration dans un pays qui ne reçoit jamais de population mais qui, au contraire, l'expulse abondament grâce à la violence d'Etat et la violence du para-Etat.

 

Pour se rendre compte de « l'amour » d'Iván Duque pour les Vénézuéliens, il faut rappeler sa position xénophobe et discriminatoire de décembre de l'année dernière quand il a affirmé qu'il ne donnerait pas le vaccin à ces migrants avec l'argument superbe qu'il fallait  éviter « que tout le monde passe la frontière pour demander à être vacciné. » Une affirmation délirante si on tient compte du fait que le nombre fabuleux de 50 000 vaccin est arrivé en Colombie, un nombre suffisant pour vacciner 0.05% des Colombiens.

 

Vargas Llosa et la “démocratie assassine” à la colombienne

 

Vargas Llosa soutient dans son article que « le cas de la Colombie est très curieux. Aucun pays d'Amérique Latine n'a souffert d'autant de guerres civiles mais on peut aussi dire aussi sûrement qu'aucun autre pays n'a été plus libre, civil et démocratique pendant la même période. » Il souligne que « la classe patronale colombienne, très moderne, a fait progresser le pays à des niveaux que le reste de l'Amérique Latine envie » et il en arrive même à dire une stupidité risible : « La Colombie a eu au XIXème siècle de célèbres grammairiens et de célèbres philologues grâce auxquels l'Espagnol enseigné dans ses collèges est de premier ordre, c'est pourquoi les Colombiens ont l'habitude de se vanter de parler le castillan le plus pur d'Amérique Latine. »

 

Quand le marquis Vargas Llosa vient nous donner des leçons, à nous, les Colombiens, sur le soi-disant paradis de la démocratie dans lequel nous vivons, il faut lui rappeler certaines des contributions grandioses que l'Etat et les classes dominantes de ce pays ont apportées à l'histoire universelle de l'infamie Vargas Llosa et qui montrent jusqu'où peuvent aller la civilité et la liberté qu'on respire réellement dans cette fosse commune à ciel ouvert qu'on appelle Colombie.

 

Le pays du monde dans lequel on assassine le plus de dirigeants syndicaux : 3200 depuis 1986. A ce sujet, l'OIT dit qu'entre janvier 2019 et mars 2020,14 dirigeants syndicaux  ont été assassinés, 1 a disparu, 198 ont été menacés de mort, 1 dirigeant paysan a été assassiné et plusieurs dirigeants syndicaux ont été espionnés et suivis par l'Armée.

 

Le pays du monde dans lequel on assassine le plus d'environnementalistes. Après plusieurs années pendant lesquelles il a oscillé entre la seconde et la quatrième place, l'année dernière, la Colombie est remontée en tête de la liste des pays dans lesquels on assassine des écologistes : 64 ont été assassinés.

 

La démocratie criminelle dans laquelle un nouveau génocide est en marche contre les ex-combattants des FARC : 250 ont été assassinés depuis la signature des accords en 2016, sans compter les membres de leur famille qui ont aussi été massacrés. L'un de ceux qui ont été assassinés, Dimar Torres, a été torturé par des membres de l'Armée.

 

Dans cette démocratie exemplaire, on massacre tous les jours les dirigeants sociaux et communautaires. Là, sont assassinés 54% des défenseurs des Droits de l'Homme assassinés dans le monde entier. En 2020, 309 dirigeants sociaux ont été assassinés, presque 1 par jour, dans diverses régions du pays.

 

Dans cette démocratie génocidaire, il existe un endroit qui s'appelle Buenaventura (un nom aussi menteur que la prétendue démocratie colombienne), le principal port du pays, sur le Pacifique, où on tue les gens, on les démembre à la tronçonneuse et on jette les morceaux de leur corps à la mer. Cette ville d'un demi-million d'habitants, laplupart des afro-descendants, est la capitale de l'horreur en Colombie au point qu'il y a quelques années, la BBC décrivait la situation ainsi : « Cette ville est la ville des « maisons des rivalités » dans lesquelles des bandes criminelles d'origine paramilitaire sui se consacrent à l'extorsion et au trafic de drogues démembrent vivantes beaucoup de leurs victimes avant de jeter leurs morceaux à l'eau. » Et ce n'est pas quelque chose qui n'existe plus. Maintenant encore, alors que le scribouillard qui loge dans des hôtels 5 étoiles et voyage en première classe exalte la démocratie colombienne et fait l'apologie de ses criminels d'Etat, les massacres de villageois sans défenses, plongés dans une pauvreté abyssale au milieu de la richesse du port moderne géré par le capital transnational perdurent.

 

Dans cette « démocratie néolibérale » efficace, nous voyons comment la Colombie est devenu le troisième pire pays dans la gestion de la pandémie de coronavirus avec 60 000 morts mal comptés et un ridicule programme de « vaccination massive » qui, à son rythme actuel, demanderait 38 ans pour vacciner toute la population du pays.

 

Dans démocratie exemplaire de Vargas Llosa, il se passe des choses qui font honte à l'humanité comme le massacre de Salado, sur la côte atlantique, il y a 21 ans, en février. Dans cette localité, les paramilitaires, soutenus par l'Armée, ont massacré plus d'uen centaine de personnes avec un sadisme difficile à égaler. L'écrivain Ricardo Silva Romero dit à ce propos : « Des cadavres torturés, décapités, empalés, comme s'ils n'avaient eu ni nom ni prénom » et sur un « terrain de pierre […], les bourreaux jouaient au football avec les têtes des victimes, célébraient chaque exécution avec des tambours, des cornemuses et des accordéons et ont laissé les cochons de l'endroit faire ce qu'ils voulaient avec les morts. » On ne sait pas combien de personnes ont été assassinées, certains disent que leur nombre peut atteindre 300 et leurs restes ont été jetés à La Escombrera, un dépôt d'ordures dans lequel se trouvent plus de 10 000 os humains. C'est une autre merveille de la démocratie exemplaire que célèbre tant le marquis scribouillard Mario Vargas Llosa et sur laquelle, pour parler littérature, l'écrivain Pablo Montoya a publié récemment le roman « L'ombre d'Orión. » Il dit : « aujourd'hui, nous savons que ce qui a été terrible, ce n'est pas seulement l'opération militaire, la violation des droits de l'homme qu'ont commis ces forces militaires illégales et légales, ce qui a été terrible, c'est aussi la disparition forcée qui est venue après. »

 

Et pour achever de bref rappel de quelques exemples des solides bases de la « démocratie colombienne, » nous évoquerons l'acte criminel le plus connu du terrorisme d'Etat : l'assassinat de civils sans défenses, massacrés en quantité et connus sous l'euphémisme de « faux positifs. » Ces assassinats permanents de l'Armée colombienne depuis des décennies sont devenus lus fréquents sous le Gouvernement de l'individu que Vargas Llosa admire tant comme le révèle un rapport de la JEP dont nous parlerons plus loin.

 

Selon ce rapport, entre 2002 et 2008, 6402 Colombiens ont été assassinés par les forces de l'Etat, 3 par jour. Et ils ont été assassinés sur ordre du Ministère de la Défense (sic) qui a mis à prix la tête des morts avec des récompenses, des prix, de l'argent et des promotions pour les militaires qui ont été les plus efficaces dans la mise en pratique de ces ordres macabres en mesurant les résultats, tout à fait dans le style étasunien, en body counts et en litres de sang. Dans cette logique, en trompant d'humbles jeunes, certains avec des handicaps physiques et mentaux, on les emmène dans certaines zones de la Colombie où on les habille avec les tenues militaires qu'utilisent les guérilléros et ensuite on les assassine de sang froid et on raconte que l'Armée, héroïquement, a vaincu au combat des terroristes. Et le responsable de ce génocide a présidé le pays de 2002 à 2010, un individu admiré Vargas Llosa qui dit qu'il a « toujours défendu la liberté et la légalité en lesquelles il croit […] et beaucoup de Colombiens le respectent et admirent ce qu'il a fait pour son pays. »

 

Ce même individu, aujourd'hui ancien président, a dit à l'époque, pour justifier les assassinats que les morts étaient des délinquants qui avaient été vaincus au combat et que « certainement, ces gosses ne ramassaient pas le café. » Pour comparer les chiffres de l'horreur de cette « vraie démocratie » que loue tant le scribouillard, disons que la dictature de Pinochet qui a duré 17 ans a assassiné et fait disparaître quelques 3000 personnes tandis que les assassinats d'Etat, si on ne compte que les « faux positifs, » ont fait deux fois plus de morts en 6 ans. De sorte que la démocratie colombienne, une véritable fiction non littéraire, a commis plus de crimes que l'odieuse dictature de Pinochet, un autre individu qu'admire Vargas Llosa entre les lignes, pour son soutien au marché libre.

 

Le faux positifs de Vargas Llosa

 

Le marquis Vargas Llosa affirme dans son article une chose que seul un autiste, un analphabète politique ou un apologiste du crime comme notre européen né à Arequipa ( Vargas Llosa) n'est ni un autiste ni un analphabète politique, il a fini par devenir un apologiste du crime et du terrorisme d'Etat. Et ses affirmations sont si discréditées que dans ce cas, elle sont été démenties par les révélations de la Juridiction spéciale pour la Paix (JEP) qui n'ont rien découvert de nouveau sur l'assassinat de 6402 Colombiens par les forces armées sous la présidence de l'innomable et le même journal dans lequel Vargas Llosa a publié son article, a écrit  le lundi 22 février un éditorial intitulé « Uribe doit rendre des comptes. »

 

Dans l’article en question, Vargas Llosa dit, nous citons : «  Uribe est une autre victime (sic) d’une campagne de discrédit de l'extrême-gauche qui l'a persécuté dès qu'il a été au pouvoir mais lui, en respectant toujours la liberté (!) et la légalité (!) […] il s'est bien défendu et beaucoup de Colombiens le respectent et admirent ce qu'il a fait pour son pays. » Mais quelques heures après la défense « sage et bienvenue » que Vargas Llosa, sans aucune vergogne, a faite d'un individu qu'une série digitale appelle « le boucher de l'abattoir » les « critiques d'extrême-gauche » ont grossi leurs rangs de 2 nouveaux membres. Le premier est l'ONG Human Rights Watch et son Directeur de la Division des Amériques, José Miguel Vivanco, qui a critiqué le régime d'Uribe pour sa politique criminelle de faux positifs.

 

La réponse d'Uribe a été extrêmement drôle. Il a dit à Vivanco: « Puisque vous êtes un militant des FARC, vous en devriez pas vous donner l'apparence d'un défenseur des droits de l'homme. » Comme on le voit, l'ex-président Uribe fait comme son défenseur de service, le marquis Vargas Llosa et qualifie tous ceux qui le critiquent de membres de l'extrême-gauche, y compris une ONG pro-impérialiste au service des Etats-Unis et patronnée par George Soros, l'un des théoriciens de la « société ouverte » qu'exalte souvent Vargas Llosa et qui lui a tant permis de s'enrichir.

 

Le second, une immense surprise pour Vargas Llosa et Uribe,est El País, le journal de l'empire mondial au service des pires causes de la désinformation dont l'un des éditorialistes stars est Mario Vargas Llosa, du matin au soir est devenu un porte-parole des « terroristes » et de l'extrême-gauche : quelques heures après avoir diffusé l'article du marquis (dans l'édition du 20 février) et alors que son encre était encore fraîche,a publié un éditorial surprenant intitulé « Uribe doit rendre des comptes » dans lequel il conclut que la JEP, « en démontrant avec des chiffres que la plus grand nombre de faux positifs date d' entre 2002 et 2008, met en évidence le fait qu'Uribe conserve une grande partie de la vérité concernant ces épisodes. Le conflit, qui s'est achevé après plus de 50 ans, continuera à laisser des blessures ouvertes tant qu'il y aura, comme dans le cas de l'ex-président, des gens qui refuseront d'affronter leurs responsabilités. » Incroyable ! Entre le moment où Vargas Llosa a achevé son panégyrique de Duque et d'Uribe et son passage sous les rotatives, El País est devenu un « terroriste » d'extrême-gauche , castro-chaviste et membre des FARC !

 

Cela démontre que le marquis est aveugle, sourd et muet parce qu'il n'a jamais voulu voir, sa position de classe et sa pensée réactionnaire l'en empêchent, les tonnes d’informations qui existent en Colombie et dans le monde sur les crimes de l'ex-président et ex-détenu. Mais cela dit beaucoup de choses sur la personnalité de Vargas Llosa, enclin à applaudir n'importe quel criminel qu'il soit nécessaire d'applaudir uniquement parce qu'il est un défenseur inconditionnel du néolibéralisme. Et quand Vargas Llosa dit que les dénonciations des crimes de monsieur Uribe viennent d'ennemis d'extrême-gauche qui cherchent à couvrir de boue les états de service immaculés d'un individu qui, selon lui, a tellement servi la Colombie, il crache aussi sur la mémoire des milliers de Colombiens qui assassinés par le terrorisme d'Etat et il justifie ces crimes.

 

Dans ce cas, le scribouillard devient un apologiste du crime et il s'appuie sur l'ignorance de ce qui se passe en Colombie, une société qu'on cherche à comprendre avec des schémas préfabriqués de manuels néolibéraux pour pontifier sur le divin et l'humain et en venir à nous enseigner, à nous qui survivons dans cet infortuné pays attaqué par le terrorisme d'Etat et les mensonges d'une prétendue civilité et légalité qui n'existent que sur le papier, les soi-disant grandeurs de cette démocratie et des patrons prospères qui s'enrichissent au prix de la souffrance de la plupart de la population. On peut appliquer à Vargas Llosa l'avertissement de George Bernard Shaw: « Gardez-vous de la fausse connaissance, elle est plus dangereuses que l'ignorance. »


NOTE de la traductrice:

1 Nom donné au scandale de l'achat présumé de voix lors de l'élection d'Ivan Duque avec l'éleveur et trafiquant de drogues José Guillermo Hernández, connu sous le nom de "Ñeñe Hernández". (https://es.wikipedia.org/wiki/Ñeñepol%C3%ADtica)

 

traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos

 

Source en espagnol :

https://www.resumenlatinoamericano.org/2021/03/01/colombia-vargas-llosa-y-su-pretension-de-legitimar-el-terrorismo-de-estado/

URL de cet article :

http://bolivarinfos.over-blog.com/2021/03/colombie-vargas-llosa-et-la-justification-du-terrorisme-d-etat.html