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Colombie : Les dirigeants sociaux et les défenseurs des droits de l'homme toujours en danger

12 Novembre 2023, 18:11pm

Publié par Bolivar Infos

Par Carolina Toro Leyva

 

Amnesty international a révélé dans son dernier rapport intitulé « Espoir en danger : l'absence d'un espace sûr pour défendre les droits de l'homme en Colombie », que sous le mandat d'Ivan Duque et de Gustavo Pétro, l'État a répondu de manière insuffisante au grave danger qu'affrontent les défenseurs des droits de l’homme.

 

Ce rapport révèle que l'impunité perdure  sous les différents Gouvernements qui n'ont pas été capable de protéger ces dirigeants sociaux. L'organisation indique que, pendant les cinq dernières années, l'État colombien a répondu de manière insuffisante aux graves dangers qu'affrontent les défenseurs des droits de  l’homme dans le pays.

 

En 2023, le défenseur du peuple mis en évidence une augmentation des assassinats de dirigeants sociaux dans le pays. Selon le programme « Nous sommes des défenseurs », 199 défenseurs ont été assassinés en 2020,139 en 2021 et 197 en 2022. Pour sa part, INDEPAZ a indiqué qu'en septembre 2023, elle avait déjà rendu compte de l’assassinat, de 227 défenseurs des droits de l'homme, un chiffre alarmant.

 

Anna Piquer, directrice d'Amnesty International pour les Amériques, affirme que l'organisation a reçu d'innombrables plaintes de personnes qui défendent les droits de l'homme en Colombie et subissent des attaques et des menaces à cause du travail qu'ils font. C'est pourquoi ils ont demandé au Gouvernement de garantir que les dirigeants sociaux aient un espace convenable et sûr pour faire leur travail.

 

« Entre 2020 et 2023, nous avons observé que les autorités de  l'État n’ont pas pris de mesures pour garantir la protection collective des personnes qui défendent les droits de l'homme et en particulier de celles qui défendent la terre, le territoire et l'environnement dans différentes zones du pays. (…) Notre enquête montre clairement la nécessité d'une réponse forte et coordonnée des institutions, » a dit Piquer.

 

La violence contre les dirigeants et les défenseurs des droits de l'homme, sous les deux derniers Gouvernements

 

Le rapport présenté par l'organisation, en plus de relater cinq cas particuliers d'attaques et de menaces contre des défenseurs des droits de l'homme dans quatre régions de la Colombie, présente une analyse des deux dernières années de gouvernement du président Ivan Duqué et de la première année de gouvernement de Gustavo Pétro.

 

À la fin de la période présidentielle d’Ivan Duqué, Amnesty international a mis en évidence le fait que, malgré les multiples avertissements et recommandations d'organisations de défense des droits de l'homme, de plates-formes et d'organisations internationales, le Gouvernement a continué à adopter des mesures contre-productives pour protéger ses dirigeants sociaux comme la création de mécanismes parallèles grâce au plan d'action opportune et n'a pas respecté les engagements qui avaient été pris à ce sujet dans l'accord de paix de 2016, comme celui de garantir le fonctionnement correct de la commission nationale des garanties de sécurité.

Pour sa part, le Gouvernement de Gustavo Pétro, avait l’intention, au début, de changer la situation, a adopté un plan d'urgence pour la protection des défenseurs et engagé des démarches pour trouver des solutions à moyen et à long terme. Malgré ce changement de direction, Amnesty international a pu vérifier que la violence contre les défenseurs des droits de l'homme a persisté sous son mandat, aussi bien en terme de chiffres généraux que par rapport à plusieurs cas présentés dans ce rapport.

 

Un appel à la protection collective de la population vulnérable.

 

« Les autorités colombienne doivent prendre des mesures de protection collective pour aborder et éradiquer les causes structurelles du danger dans lequel sont plongé les défenseurs et leurs communauté, en particulier, ceux qui défendent la terre, le territoire et l'environnement. Ces mesures doivent chercher la complète éradication des causes qui génèrent la violence à partir d'un point de vue intégral et inter-sectoriel, » a dit Piquer.

 

Elle a ajouté qu'en éradiquant les causes structurelles, « non seulement on les protège, mais on garantit leurs autres droits (…). Il est urgent que l'intervention de l'État soit complète, compréhensive et coordonnée. »

 

Selon Amnesty international, le point de vue de protection correct pour aborder et éradiquer les causes structurelles de la violence contre les dirigeants sociaux et les défenseurs des droits de l'homme est celui de la protection collective, « complémentaire de la protection individuelle et basée sur un rapprochement inter-sectoriel » qui identifie les besoins et les risques de la population vulnérable du pays.

 

Parmi la population vulnérable à cause de la violence et du conflit armé sur lequel l'organisation a alerté se trouvent : les femmes, les peuples indigènes, les communautés afro-descendantes et paysannes, les enfants, les personnes LGBTIQ+, les communautés rurales et d'autres groupes traditionnellement marginalisés ou discriminés.

 

Traduction Françoise Lopez pour Bolivar infos

 

Source en espagnol :

https://www.resumenlatinoamericano.org/2023/11/11/colombia-lideres-sociales-y-defensores-de-derechos-humanos-siguen-en-riesgo-ante-la-situacion-de-violencia-persistente/

URL de cet article :

http://bolivarinfos.over-blog.com/2023/11/colombie-les-dirigeants-sociaux-et-les-defenseurs-des-droits-de-l-homme-toujours-en-danger.html